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Affichage des articles du 2018

114. Hotte mail

Cher Père Noël, J'apprends que tu t'es mis au numérique et qu'à présent on peut t'envoyer des courriels. Sans doute ta boîte postale te coûtait-elle trop cher. A moins qu'en Laponie aussi, les sapins ne soient victimes de déforestation. Ou tu es peut-être tout simplement passé chez Sosh? Bref, ce soir c'est Noël et tu dois être en pleins préparatifs pour ta tournée (à ton âge, maintenant que tu t'es mis à Internet, pourquoi ne fais-tu pas livrer tes paquets par Amazon?).  Quant à moi - après avoir liké ta page Facebook , suivi ton compte Insta et followé (si on dit followé!) ton compte Twitter - je t'écris ces quelques lignes, à l'ancienne. Je ne sais pas si tu les liras, c'est sans doute un peu tard, mais comme mes cadeaux, je fais les choses à la dernière minute.  Alors dis moi? Comment vas-tu Père Noël? Depuis toutes ces années? Mais attends... j'oublie le protocole!  Je m'appelle Stéphanie, j'ai 45 ans (ça fait un bail

113. Décalage immédiat

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Le Guide du Routard décrit Villa de Leyva comme "[...] l'une des villes les plus touristiques de Colombie, un détour à ne pas manquer." et comme je n'aime pas manquer, ce matin,  je m'empresse de prendre le Transmileno pour rejoindre le Terminal del Norte - #verdaderacolombiana - et emprunter la navette qui me fera parcourir les 160km qui séparent Bogota de ce "joyau colonial". Le car part pile à l'heure colombienne, soit cinquante minutes après l'horaire annoncé mais ici, on est philosophe (ou patient?) et personne  ne se plaint. Sans doute la bonne humeur du chauffeur qui reprend gaiment les standards de la salsa colombienne que diffuse la radio est-elle contagieuse. Au fil de la route, sans aucune logique, des voyageurs montent et descendent au beau milieu de nulle part. Parfois même, le chauffeur se contente de ralentir porte ouverte pour accueillir un passager et sa poule (que personne ne s'offense, il s'agit bien d'une volaill

112. Au nom du Rose

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Mais qu'est-ce que je fais ici? On est dimanche, il est 10h30, il pleut, j'ai froid et je piétine sur un hippodrome au milieu d'une foule en T shirt rose  depuis 20 minutes. Sur un podium à quelques mètres, un énergumène survolté hurle des propos inaudibles dans un micro tandis que dans le lointain, rugissent les basses de Alright  de Jain. Je pourrais être tranquille au chaud sous ma couette à regarder la saison 6 de Orange is the New Black , mais non. Qu'est-ce qui m'a pris? En plus, Taystee vient de se faire coller le meurtre de Piscatella sur le dos et moi je la laisse tomber pour piétiner sous le crachin de l'hippodrome de Vincennes. Et on ne peut pas dire que j'évoque en quoi que ce soit le noble et fier étalon, plutôt la tête du balai à franges d'un agent d'entretien, quoique... Je piaffe d'impatience qu'on annonce enfin le départ. Car si je me suis levée à 8h un dimanche, si j'ai traversé le Bois de Vincennes à vélo sous la plu

111. C'est que du bonheur !

C'est étrange comme le monde entier a l'air de vouloir qu'on soit heureux. Au Festival d'Avignon, cet été, à tous les coins de rue, on m'invitait à me secouer la glotte et à fuir la morosité ambiante. Je n'ai pas pour habitude de fuir, la morosité comme le reste... A la radio, les humoristes s'empressent d'amortir le moindre choc, la moindre rudesse du monde qui nous entoure. Chez le libraire, les étagères du rayon de développement personnel s'affaissent sous le poids du bonheur :  L'homme qui voulait être heureux, Foutez-vous la paix, il n'est jamais trop tard pour éclore ... Que de promesses ! Ma copine S. a quant à elle le bonheur contagieux. Elle a offert autour d'elle une bonne demi-douzaine d'exemplaires de  Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une et je suis une "heureuse" élue, une candidate potentielle au bonheur. A vrai dire, je n'ai pas très bien su comment le prendre. Du bo

110. Pause musicale - Tout c'qu'est féminin

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Avec mes copines Garance et Clémence, Festival d'Avignon ou non, on en profite quand même pour faire des chansons et pas les pire! Et toc!

109. Sur le pont !

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Me voici une fois de plus en direct du Festival d'Avignon. Les immeubles sont à nouveau recouverts d'affiches colorées, les rues sont jonchées de flyers et les avignonnais râlent. A midi, les terrasses des restaurants sont bondées et on trouve des menus pour toutes les bouches de 12 à 30€. A toutes les tables les festivaliers hésitent entre le tartare de tomate et le saumon mozzarelle tout en explorant consciencieusement le kilo de spectacles que leur a remis la Maison du Off en échange de leur Carte du Festival (14 €). Grâce aux (malgré les ?) parades qui se succèdent plus ou moins bruyamment, ils cherchent leur bonheur culturel Suite Française  au Balcon (15€) ou Elle est folle mais on la soigne au Laurette Théâtre (15€) ? Difficile en effet de s'y retrouver entre 1538 spectacles, quand le meilleur et le pire du théâtre et désormais du théâtre musical, du clown, du jeune public, de la marionnette, de la chanson, des humoristes, et même des mentalistes musicaux (!) s

108.J'm'en foot

Autour de moi, tout est encore calme. Sans doute le calme qui précède la tempête. On n'entend pas un bruit à Dieulefit. On ne peut pas dire que ce soit particulièrement inhabituel surtout quand il fait 36°C dehors. Pourtant, il règne dans l'air une tension que ne renierait pas Sergio Leone. On n'entend pas un bruit dans la rue du Bourg. Hormis les abeilles et les cigales qui s'activent d'hortensia en bouquet de lavande sous le soleil étouffant de la Drôme. Elles s'en fichent, elles, des flexions de Messi, des pas chassés de Griezmann, elles s'en tamponnent des doigts d'honneur illuminés de Maradonna, elles butinent, elles chantent et ça leur suffit bien.  A des milliers de kilomètres, à Kazan je crois,  tout est probablement moins calme. Et puis, j'imagine que ça sent un peu moins la lavande et les hortensias et un peu plus le gazon fraichement tondu et les relents de vodka (j'ai l'imagination folklorique). Le stress doit grimper dans les v

107. Maurane à zéro.

Chers amis, vous reconnaitrez que je n'ai pas pour habitude de me laisser aller ici à des confidences outrageusement intimes. N'en prenez pas ombrage, mais ma pudeur naturelle (SI!) m'incite à réserver l'exclusivité de mes épanchements à mes bonnes copines, quel que soit leur sexe d'ailleurs. Hormis le chiffre, la 3D a ceci de supérieur au 2.0, que je peux agrémenter ces séances d'un solide excès de glucose qui, selon l'heure, prend la forme d'une débauche de pâtisseries ou d'un abus de Mojitos. Exceptionnellement des deux, si la teneur des propos le nécessite, ce qui est rarement bon signe. Mais comme le dit ma gynéco,  l'ovulation confirme les règles : aujourd'hui, j'ai des vaguelettes à l'âme alors sans Perrier ni crumpets (yummy!), tant pis, ça tombe sur vous. Ce matin, pour accompagner ma tasse de Lapsang Souchong (rien à voir avec Alain), j'ai eu la bonne idée de lancer la playlist aléatoire de Marius, mon Asus (à l'

106. L'eau à la babouche

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Dans l'air flotte un parfum de fleurs d'orangers. Le goût d'une pâtisserie au miel persiste sur mes lèvres. Ici, la cannelle, le curcuma et la semoule s'empilent dans des sacs en toile fatiguée. Plus loin, un vieux monsieur couvert d'un caftan actionne une antique machine à coudre Pfaff. Deux chats galeux lèchent des têtes de poissons dans une cuvette en plastique. Un petit garçon aux dents éclatantes me salue: "Salam aleikoum Madame La France!". Je souris. Je déambule. Je suis  au hasard le dédale mystérieux de la Médina de Fès. C'est mon premier voyage au Maroc. Chaque brin de coriandre, chaque verre de thé à la menthe me fait penser à mon grand-père, à ma grand-mère et à ma mère aussi. Des caractères arabes ornent le mur d'une gargote. Juste en dessous la traduction me fait monter les larmes aux yeux. Mets ta tête dans le son et les poulets viendront la picorer. Proverbe Marocain.  Dans ma tête résonne le rire de Mamita.  Au Riad, la cuisin

105. Crise de neige

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Je reviens de vacances. Enfin je reviens. Y a trois semaines déjà. Huit jours de repos, de bien être, de dépaysement total et parfaits. Plage? Farniente? Tropiques? Que nenni ! C'est en Suède que je suis partie, ce pays dont Strindberg, Bergman, Vilhelm Moberg, Henning Menkell et Ikéa m'ont tant fait rêver. Un voyage en plein cœur de l'hiver, entre le cristal et le verre comme dit l'autre. C'est chouette quand un rêve devient réalité. En mieux. J'ai fait le tour d'un archipel, j'ai mangé du hareng, j'ai gravi des tertres funéraires enneigés que j'ai dévalés avec une joie enfantine sur les fesses, j'ai marché sur un lac, j'ai dégusté des kanelbulle, j'ai vu des rennes et des loups, j'ai fait du patin, je me suis baignée dans un lac gelé, j'ai couru me réchauffer dans un sauna avant de recommencer (!) et puis je suis rentrée, heureuse d'avoir vu de mes yeux un pays où je n'avais voyagé qu'à travers les pages de mes

104. Pause flottante

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Je dois reconnaître que je n'étais pas très rassurée en arrivant au Centre de Flottaison en Isolation Sensorielle . La dame nous a pourtant expliqué que c'était inoffensif et très relaxant, mais au premier abord, la combinaison des informations : caisson hermétique + eau saturée de sel à + 36° + noir complet, pour ma part, j'ai trouvé ça plutôt flippant. Ça ne s'est pas arrangé quand il a fallu regarder le déroulement de la séance sur une tablette. Les mots claustrophobie , peur de l'enfermement qui clignotent en rouge, ça n'incite pas franchement à la décontraction. Du reste, dans la vidéo, la Bulle de flottaison , m'avait tout l'air d'un cercueil du futur et j'étais à deux doigts de prendre mes jambes à mon cou. Mais, un ami m'avait gentiment invitée à faire cette curieuse expérience et lui, semblait parfaitement détendu, alors.... j'ai pris sur moi. D'autant que l'objectif c'était de vivre un vrai moment d'apaisement

103. Je suis venue, j'ai vu, il a plu.

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Enfin, c'est fini. Dans les cartons décorations, fourchettes à belons, Gaviscon et cotillons. C'est vrai quoi, on a bien mérité d'être un peu tranquilles et de se remettre un peu en forme... avant les soldes!  Aussi bien, cette année, je peux le dire, elles furent bien jolies les fêtes de fin d'année. Peut-être parce que ce ne furent pas des fêtes traditionnelles? Ben oui Léon, la tradition ça a du bon, mais on ne peut pas nier que d'échapper aux bousculades dans les magasins, aux amabilités sucrées des vendeurs de calendriers, à l'inévitable découvert de fin d'année ou aux huîtres farcies au foie gras et gratinées à la chapelure de marrons, cela soit particulièrement déplaisant. Non. Figurez-vous que cette année, ma petite famille et moi-même, avons gaiement échappé à toutes ces joyeusetés saisonnières. Finauds que nous sommes, nous avons troqué cadeaux, sapin et gloutonneries plus ou moins digestes, contre une escapade à la fois poétique et romaine. Av