tag:blogger.com,1999:blog-75519194442800759782024-03-13T15:10:22.020+01:00Le Blog de Stef !Chanteuse, comédienne, blogueuse... Au fil des posts, je laisse libre cours à mes humeurs... bonnes et mauvaises ! Bonne lecture.
Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.comBlogger158125tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-50812090461582927592024-01-12T15:37:00.037+01:002024-01-12T22:48:16.800+01:00153. Comédie club<div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><i>Je veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur</i></span></div><div style="margin-left: 40px; text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><i>On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur. </i></span></div><div style="margin-left: 40px; text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Alceste, Acte I, Scène 1 </span><br /></div><p style="text-align: justify;">Il y a une vingtaine d'années, alors que j'étais sur les bancs ou plutôt le plateau de mon école de théâtre, <i>Le Misanthrope </i>faisait résolument partie du top trois des scènes présentées par mes camarades. <i>Quai Ouest </i>et <i>Andromaque </i>complétaient ce trio dramatique à tous points de vue ! Sans avoir jamais travaillé aucune de ces œuvres, je peux aujourd'hui encore citer certains passages par cœur rien que pour avoir assisté aux présentations de mes camarades. <br /></p><p style="text-align: justify;">Pour ma part, j'étais élève dans la classe de Madame Françoise Seigner de la Comédie Française. Ce n'était pas franchement une rigolote et j'étais très impressionnée. Pour ma première scène, j'avais eu la folle idée d'incarner la rebelle Antigone de Anouilh. <br /></p><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><i><span style="font-size: medium;">Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi,
pour être heureuse. Tout de suite, puisque c'est tout de suite qu'il
faut choisir. Vous dites que c'est si beau, la vie. Je veux savoir
comment je m'y prendrai pour vivre.</span> </i></div><p style="text-align: justify;">Je n'ai jamais su ce qu'elle avait pensé de mon interprétation. Madame Seigner s'est contenté de m'asséner ce commentaire, encore intact à ma mémoire :<br /></p><p></p><p style="text-align: justify;"> <i>" Ce n'est pas pour vous, Mademoiselle. Avec votre physique, n'espérez pas jouer d'autres rôles que les servantes ou les soubrettes. Armez-vous de patience, ce sont de beaux rôles mais il faut savoir les attendre... " </i></p><p style="text-align: justify;">Avec elle, j'ai donc travaillé Dorine, Toinette, Michette ou encore la Nourrice de Juliette... En gros, plus ou moins tous les rôles qu'elle-même avait joués. En sortant de l'école, je n'ai rencontré personne en revanche j'ai scrupuleusement suivi ses conseils : je me suis armée de patience et en attendant que mon heure vienne, j'ai joué les figurantes, puis des petits rôles, des moins petits, des jolis, des moins jolis, des que j'avais écrits... Mais au bout du compte, ces fameux " beaux rôles " je les attends encore. Pour être honnête, le plus difficile n'a pas été de <i>savoir </i>les attendre, mais de <i>pouvoir</i> les attendre... Madame Seigner n'étant plus de ce monde, je ne peux hélas pas lui faire part de ces considérations sémantiques et c'est bien dommage. <br /></p><p style="text-align: justify;">Je passe donc la cinquantaine (demain) et bon, c'est vrai, Françoise Seigner n'avait pas tout à fait tort, exercer ce métier s'avère de plus en plus tendu. Je me demande même parfois si ça ne tient pas un peu du masochisme... Nonobstant ! Telle la moule au Mont Saint-Michel, je m'accroche et attends patiemment de briller non pas sur un plateau de fruits de mer, mais tout du moins sur un plateau de théâtre quelconque, je ne suis pas difficile. D'ici là, puisque je ne suis pas sur scène, j'en profite pour courir inlassablement les salles de théâtres. Et lorsque<i> Le Misanthrope </i>est à l'affiche, je cours deux fois plus vite. Allez savoir pourquoi... En fait si, je peux vous dire pourquoi : je ne me lasse pas de cette pièce ! Je l'adore ! Lorsque mes camarades travaillaient Alceste, Philinte ou même Oronte, je murmurais leur texte en même temps qu'eux... J'aurais voulu être un garçon pour pouvoir présenter ces scènes-là moi aussi... Bien sûr, il y avait Célimène avec ses allures de chatte mutine mais elle m'agaçait et même si Arsinoé m'amusait il aurait été inutile de songer à jouer l'une ou l'autre vu l'emploi que m'avait assigné Madame Seigner.</p><p style="text-align: justify;">Bref, le temps a passé et mon inclination pour ce texte n'a jamais faibli. Alors peu importe ce que disent les critiques : que la mise en scène est mauvaise ou que les acteurs sont moyens, à moins bien sûr qu'il ne s'agisse d'une obscure adaptation musicale (<b><i>Molière l'opéra urbain</i></b> ? Allo ? La police des spectacles ?), je fonce prendre ma place. Et lorsque la mise en scène est belle, et les acteurs bons, j'exulte. Je me rappelle par exemple, le seul en scène <i>Entre autres</i> de Jean Rochefort. Entre autres en effet, il interprétait - seul donc - la scène d'ouverture entre Alceste et Philinte. J'ai simplement regretté qu'il ne joue pas toute la pièce ! </p><p style="text-align: justify;">Tout ça pour dire que je suis allée applaudir la reprise de la jolie mise en scène de Clément Hervieu-Léger à la Comédie Française. Il y avait la scénographie d'Eric Ruff un peu triste avec ce grand lustre, ce piano, ces volets qui rappelaient Tchekhov... Il y avait les merveilleux Loïc Corbery et Eric Genovese, mélancolique Alceste et affable Philinte... Il y avait le sonnet d'Oronte... Il y avait Molière... Drôle, cynique, cruel, moderne, intemporel... Enfin... il y avait le théâtre et c’était beau.<br /></p><div style="margin-left: 40px; text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><i>Pour représenter le monde entier, il faut la petitesse du théâtre</i></span></div><div style="margin-left: 40px; text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Antoine Vitez </span></div><div style="margin-left: 40px; text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Chère Madame Seigner, en 2024, plus que jamais je continue d'attendre... de pieds fermes ! Merci pour tout ce que vous m'avez appris, malgré vos réflexions cinglantes...</div><p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="329" src="https://www.youtube.com/embed/OuFulRC1vsE" width="396" youtube-src-id="OuFulRC1vsE"></iframe></div><br /><p></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com275020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-35752086680201998342023-11-19T20:49:00.041+01:002023-11-21T20:58:12.017+01:00152. Sadique de copropriété<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Cela fera bientôt quinze ans que j'ai fait la rencontre de Monsieur R., une rencontre dont, tout comme le dentifrice au curcuma, je me serais volontiers passée... <br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">A cette époque, à défaut d'une concession, j'ai eu la folle idée d'acquérir un charmant deux pièces à deux pas du Père Lachaise. Plus précisément dans le quartier que ces filous d'agents immobiliers appellent mystérieusement La Banane. Et le fait est que je l'avais bel et bien, la banane, lorsque j'ai débarqué avec tous mes cartons dans mon nouveau chez moi. Tout du moins jusqu'au moment de faire la connaissance de Monsieur R. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Ce monsieur s'est tout d'abord invité sans prévenir dans ma boite à lettres. Non pas pour me souhaiter la bienvenue, loin de là. Disons plutôt, que c'était sa façon à lui de me mettre immédiatement dans l'ambiance. En effet, dès mon arrivée, Monsieur R. a pris l'habitude de me mettre en copie de l'intégralité de ses (très) nombreux courriers au syndic. Il va sans dire que lesdits courriers</span><span style="font-size: medium;"> n'avaient, pas pour objet d'exprimer la moindre gratitude au gestionnaire de l'immeuble</span><span style="font-size: medium;">. Et quand je dis que Monsieur R. me mettait en copie de sa correspondance, je ne parle pas de ses emails, car à cette époque, il n'était pas très à l'aise avec les messages électroniques. Bien moins qu'avec les photocopies en tout cas. </span><span style="font-size: medium;">Il se faisait donc un devoir d'adresser à l'ensemble de la copropriété un double de chacun de ses (très) longs courriers manuscrits et
accessoirement illisibles. </span><span style="font-size: medium;">Aussi étrange que cela puisse paraitre, le vingt et unième siècle était déjà sérieusement entamé, et Monsieur R., je l'ai dit, n'était apparemment pas très familier de l'Internet. Il n'était pas non plus accoutumé aux rudiments les plus élémentaires de la courtoisie. Ses missives (du moins ce que j'en déchiffrais) étaient en effet particulièrement agressives. Le plus étonnant restait enfin que d'après la gardienne, ce mystérieux Monsieur R. n'habitait pas l'immeuble. Je découvrirais très vite qu'il passait pourtant dès qu'il le pouvait pour vérifier le stockde sacs poubelles, l'état d'une canalisation ou celui d'une charnière de l'ascenseur - et par la même occasion obstruer ma boite à lettres - étant donné qu'il possédait les deux tiers de notre immeuble. J'apprendrais également que si certains consacrent leur retraite au jardinage ou au yoga aquatique, d'autres préfèrent occuper leur temps aux réunions de syndic.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">A l'instar de ses courriers, Monsieur R. est un homme ennuyeux qui est resté figé dans une autre époque. Très sec, il a les cheveux blancs, une épaisse moustache </span><span style="font-size: medium;">et des lunettes à verres épais. Sa tête penche</span><span style="font-size: medium;"> sur le côté droit</span><span style="font-size: medium;"> en permanence, comme s'il était fatigué de devoir écouter son interlocuteur... Il est de surcroit</span><span style="font-size: medium;"> affligé d'un léger problème d'audition qui l'oblige à aboyer sur son interlocuteur dessus plutôt qu'à lui parler.</span><span style="font-size: medium;"> En particulier sur sa femme. Lorsque, malgré des efforts sincères, je ne peux l'éviter dans le hall d'entrée, il ne me dit pas bonjour, ne me demande pas comme je vais. En revanche, il se préoccupe toujours de savoir si je peux financer de nouveaux travaux. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Lors de nos réunions de syndic, Monsieur R. est à la fête. La plupart du temps, </span><span style="font-size: medium;"> tout à la joie de réexaminer les comptes, </span><span style="font-size: medium;">il préfère ignorer mon existence. Pour plus de tranquillité, il a fait en sorte de me dégager du conseil syndical </span><span style="font-size: medium;">alors que tout le monde en fait partie, </span><span style="font-size: medium;">en votant contre moi du haut de sa majorité absolue. Bizarrement, je me suis revue gamine, </span><span style="font-size: medium;"> quand personne ne voulait me choisir dans une équipe pour jouer au</span><span style="font-size: medium;"> ballon prisonnier... Au moins, quarante ans plus tard, je ne pleure plus. Je considère que c'est un progrès.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Durant nos AG, Monsieur R. me tourne ostensiblement le dos et son problème d'audition s'accroît subitement dès que je prends la parole.</span><span style="font-size: medium;"> D'une manière générale, il semble plus à l'aise avec le genre masculin. Fort heureusement pour lui, nos deux autres copropriétaires sont dotés de chromosomes XY. </span><span style="font-size: medium;">Un jour, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai eu la témérité de poser une question. S'apercevant miraculeusement de ma présence, Monsieur R.
n'a pas hésité à demander devant tout le monde si je n'étais pas idiote. Je suis restée comme deux ronds de flan et je</span><span style="font-size: medium;"> me suis en effet sentie <i>bête</i>. J'attendais (espérais ?) que quelqu'un prenne ma défense et remette ce mufle à sa place. Mais personne n'a rien dit. Mes copropriétaires, gênés, ont regardé ailleurs pendant que le gestionnaire passait rapidement au point suivant... </span><span style="font-size: medium;">Et tandis que la réunion de syndic virait au <a href="https://fr.wiktionary.org/wiki/mansplaining#:~:text=Nom%20commun,-mansplaining%20%5CPrononciation%20%3F%5C&text=Explication%20faite%20par%20un%20homme,cette%20derni%C3%A8re%20soit%20une%20femme."><i>mansplaining</i></a> - pour les puristes de la francophonie, à la <i>mecsplication</i> - humiliée, j'ai moi aussi regardé ailleurs et prié pour que cette AG s'achève le plus vite possible ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Il faut dire que Monsieur R. est un récidiviste. Il y a six ans, une femme s'occupait de notre immeuble. </span><span style="font-size: medium;">Après deux AG, la cruche a craqué et fait un burn-out. Fort heureusement, le changement de syndic, nous a doté d'un gestionnaire avec un peu plus de testostérone.</span><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Lundi dernier a eu lieu l'AG annuelle de notre copropriété. </span><span style="font-size: medium;">Figurez-vous que je n'étais pas conviée. </span><span style="font-size: medium;">Le hasard vous joue de ces tours parfois ! </span><span style="font-size: medium;"><strike>Mon invitation</strike>
Ma convocation électronique s'est parait-il égarée dans les méandres du web. Du moins, c'est ce qu'a prétendu le syndic. Il est vrai qu'au vingt et unième siècle, il est difficile
de se fier à Internet</span><span style="font-size: medium;">. </span><span style="font-size: medium;">Je me suis donc résolue à mendier piteusement ma convocation. </span><span style="font-size: medium;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">En arrivant, je m'attendais à me faire refouler par un videur : "Désolée Madame, vous pouvez pas entrer, c'est un club privé..." Mais non, on m'a laissée entrer sans problème. Ou presque. Comme j'avais cinq minutes de retard, Monsieur R. avait jugé inutile de m'attendre. J'ai serré poliment les mains de ces messieurs, mais il n'a pas daigné s'interrompre. En m'asseyant aussi discrètement que j'ai pu sur le seul siège vide (qui se trouvait naturellement près de lui), je me suis revue arriver en retard en cours de géo et me faufiler au premier rang sous le nez du prof... Comme le prof justement, </span><span style="font-size: medium;">Monsieur R. était p</span><span style="font-size: medium;">longé</span><span style="font-size: medium;"> dans ses documents et ne</span><span style="font-size: medium;"> m'a pas accordé la moindre attention. Il était en train d'éplucher les frais de ménage de l'immeuble... </span><span style="font-size: medium;">J'ai failli lever la main. Je me suis dégonflée... </span><span style="font-size: medium;">Je n'ai pas osé dire à Monsieur R. que pour économiser, il pourrait peut-être s'emparer du balai... Je n'ai pas non plus osé me la jouer Virginie Despentes, <i>"Je me lève et je me casse..." </i> J'aurais dû. Je suis idiote.<br /></span></p><p style="text-align: center;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg65y8aEwTUKFkO4BPJwNw2L6mqGlf4cnUJB2Jv3eHpKXoLzwl4GhLeccTgx8JJkyB-I3n2t9Fy2R8qmSqAdYIPaY-9DhiieZzO1C2VjDmqoPvPWINEATthI2FST4D95HDxWLNZ24l6_ToosjQMV3qvUlzU-dCzVT41RkSpDnTTEJi8b_JMqCotgTKpOaU/s600/le-voisin-qui-a-le-droit.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="532" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg65y8aEwTUKFkO4BPJwNw2L6mqGlf4cnUJB2Jv3eHpKXoLzwl4GhLeccTgx8JJkyB-I3n2t9Fy2R8qmSqAdYIPaY-9DhiieZzO1C2VjDmqoPvPWINEATthI2FST4D95HDxWLNZ24l6_ToosjQMV3qvUlzU-dCzVT41RkSpDnTTEJi8b_JMqCotgTKpOaU/s320/le-voisin-qui-a-le-droit.jpg" width="284" /></a></span></div><span style="font-size: medium;"><span></span></span><p></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-11606560259333882622023-06-30T22:57:00.007+02:002023-07-01T19:18:27.661+02:00151. Rain on my parade<p style="text-align: justify;">Le moins qu'on puisse dire c'est que ça n'est pas très gai. Autour de moi, les pancartes fleurissent au-dessus de la foule. <i>Pouvoir d'achatte</i>... <i>Je veux jouir de ma retraite... </i>Euh... excusez-moi Monsieur,on est bien à la Pride ? Non, je n'étais pas tout à fait sûre. Vous ne trouvez pas que ça ressemble étrangement à une manif anti-Macron ? En tout cas, c'est exactement le même parcours : Nation - Bastille - République. Et puis vous avez beau vous balader torse nu, je trouve que vous avez exactement les même moustaches que Philippe Martinez. C'est exprès ? D'autant que vous n'êtes pas le seul, c'est assez perturbant. En plus, cette bière qui coule à profusion ça me rappelle la fête de l'Huma... Encore que, vous avez raison, je ne vois aucun stand de saucisse à l'horizon. Il faut dire que juchées sur ses échasses à plateforme, cette drag queen sublime <strike>me bouche</strike> m'en met plein la vue. Ses faux-cils en plume sont plus longs
que l'éventail de Zizi Janmaire ! Elle a dû passer la matinée à lacer ce corset sur cette jupe qui bouffe... tout ce qu'elle peut ! Elle semble tout droit sortie du <i><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Met_Gala">Met Gala</a></i> ou de la prochaine saison <i><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/RuPaul%27s_Drag_Race">Rupaul's Drag race</a>. </i>La foule s'écarte pour la laisser passer et je suis à deux doigts de m'incliner devant la reine qu'elle est en effet quand elle disparait, engloutie par la cohue... <br /></p><p style="text-align: justify;">Bon, c'est bien beau les envolées lyriques mais pardon d’insister, avouez que ces slogans, ça à prête confusion, merde ! Si, si je les trouve très bien trouvés, je les trouve même très créatifs. Mais où sont passés les bons vieux <i>God save the gouines</i>, les<i> Allez vous faire queer un œuf</i>, les <i>Sous les paillettes la rage </i>? Inflation, retraite, parcours sup', micro algues... Franchement, je ne vois pas bien le rapport
avec les droits LGBT ? Surtout que cette année, dans un souci d'éco
responsabilité plutôt louable a priori, l'Inter LGBT a décidé de
supprimer les chars. Résultat, pas de chars donc pas d'enceintes
puisqu'elles sont habituellement installées sur lesdits chars donc pas
avec de DJ aux platines donc pas de musique pour ambiancer la fête.
Donc pas de fête. Ou en tout cas moins que d'habitude. Enfin si, d'un côté Mylène trouve que <i>C'est une belle journée</i> sur l'enceinte bluetooth de mon
voisin et de l'autre, un groupe de joyeux loulous agite des drapeaux arc-en-ciel en suppliant sa majesté Elton à
pleins poumons <i>Don't go breaking my heart !</i> Eco responsable, bravo, c'est super, mais pourquoi
aucun char ? On est punis ? Et les cars ou les véhicules électriques ?
Et les DJ dans les velocargos comme en Suède ? Hormis les maquillages,
les perruques, les drapeaux et la playlist je maintiens
qu'on n'est pas très loin des manifs syndicales de cet hiver, à ceci près que
les gens sont mieux sapés et encore quand ils le sont...<br /></p><p style="text-align: justify;">Comment ça <i>cette année</i> la Pride est <i>politique</i> ? Vous rigolez j'espère ? Parce que c'est nouveau peut-être ? Il me semblait justement que depuis toutes ces années la Gay Pride, la Marche des Fiertés, la Pride, peu importe comment on l'appelle, était un évènement politique <i>par définition </i>dont l'objet est en l’occurrence la défense des droits de la communauté LGBT et toutes les lettres qui vont avec (loin de moi l'idée d'oublier ou de blesser qui que ce soit, mais j'avoue humblement que j'ai un peu perdu le fil de cet alphabet parallèle). Un évènement politique ET, accessoirement, une fiesta gigantesque. Et - sans vouloir heurter personne, je le répète, je préfère baliser mes propos, de nos jours on ne sait jamais - mon avis, perso, à moi, que j'ai quand je lis ces pancartes alors que je défile pour soutenir les droits de la communauté LGBT c'est que ça n'a rien à voir avec la choucroute de Brigitte Bardot. Que ça fait plus gloubi boulga que cause militante. Et aussi que c'est pas la bamboche. D'ailleurs, je ne dois pas être la seule de cet avis puisque derrière moi, des
types rigolent : " Si c'est ça être pédé aujourd'hui, y a pas de quoi être fier... "
Ça aurait fait une bonne pancarte... </p><p style="text-align: justify;">Vous me direz, qu'est-ce que j'y connais après tout ? C'est vrai, je ne suis même pas gay, je n'ai pas la moustache des Village People alors de quoi je me mêle ? De soutenir mes potes et la cause gay en général depuis une vingtaine d'années ? Vous avez raison, je ferais sans doute mieux d'aller faire la gaucho et la fiesta à la Fête de l'Huma, là-bas au moins y en a de la musique ! Le problème c'est que là-bas, y a plus que ça, de la musique... <br /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPCJkz81hyKLjNvj6lY5vXc2Ll0ZB8RUKKwxryuq0YJ_emoz7Yq8QjcXZDpuMJ2-MylDOUz4bDTHh0eFjR3ue5-0D6-c0RGEVsr2Fh6vlE1PeUZNQtSktahbGtZIWqaFu1AqNAoDiUdZUshnryi0Ck1HXv1Do2aeoAPM7kqNslfYx87iTL31AEle0YxaE/s3456/1688158394998.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3456" data-original-width="2592" height="440" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPCJkz81hyKLjNvj6lY5vXc2Ll0ZB8RUKKwxryuq0YJ_emoz7Yq8QjcXZDpuMJ2-MylDOUz4bDTHh0eFjR3ue5-0D6-c0RGEVsr2Fh6vlE1PeUZNQtSktahbGtZIWqaFu1AqNAoDiUdZUshnryi0Ck1HXv1Do2aeoAPM7kqNslfYx87iTL31AEle0YxaE/w330-h440/1688158394998.jpg" width="330" /></a></div><p></p><p style="text-align: center;"><i>Insta <a href="https://www.instagram.com/lanikkyitsme/?hl=fr">@La Nikky</a></i><br /></p><p style="text-align: justify;"> </p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.40664123.7405193010201927 -67.9058588 90 72.7191412tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-64332495053099599722023-05-19T16:13:00.005+02:002023-05-21T10:07:36.492+02:00150. One, two, three, four ! <p style="text-align: justify;">Mehdi m'assure que c'est un vrai ticket. Je ne savais même pas qu'il y en avait des faux. Il est sur le point de dégainer la preuve d'achat sur son téléphone pour me prouver sa bonne foi. Je l'arrête, le ticket bleu dans ma main me suffit. </p><div style="text-align: center;"><i>Paris la Défense Arena </i></div><div style="text-align: center;"><i>Bruce Springtseen and the E street band </i></div><div style="text-align: center;"><i>Lundi 15 Mai A 19h00 - Fosse. </i> </div><p style="text-align: justify;">Mehdi ne pourra finalement pas assister au concert. La mort dans l'âme il me cède sa place. On trouve décidément de tout sur <i>Leboncoin. </i>Y compris des places, à la dernière minute, pour un concert complet depuis
des mois. Mehdi est un fan. Un vrai. Il était au dernier passage du Boss en 2016 à Bercy. Il se rattrapera en juin et compte bien aller l'applaudir à Zurich ou à Hambourg. Avant de le quitter, je lui promets de lui envoyer une photo. <br /></p><p style="text-align: justify;">Après un weekend interminable, le lundi arrive enfin. La journée semble se dérouler plus lentement qu'un épisode de Derrick. Les heures n'en finissent pas... Enfin, il est cinq heures ! Je grimpe dans le RER A avec un sourire niais. A chaque instant, j'ai envie de me tourner vers les voyageurs : " Je vais voir Springsteen. " A La Défense, je me rends compte que c'est inutile. Tout le wagon se rend au même endroit que moi. Je me glisse dans le flot joyeux des quarante mille spectateurs attendus et suis les panneaux qui mènent à l'Arena. Autour de moi, des rockers en Perfecto couverts de tatouages, des fans enveloppés du drapeau américain et beaucoup (beaucoup !) de ventres bedonnants et de cheveux blancs. Au moins, point de vue capillaire, je suis raccord. A l'entrée de l'Arena, pas de foule surexcitée, pas de cris, pas de cohue. Chacun attend sagement de passer la sécurité, on discute réforme des retraites et weekend rando en Auvergne... Pas trop rock'n'roll l'ambiance... Un vigile interpelle son collègue : " Eh ! C'est plus cool que Clara Luciani ! " Un papi dégarni rigole : " Ça oui ! Springsteen, c'est nettement plus cool ! "</p><p style="text-align: justify;">Je me dirige vers l'accès violet, entrée 33. A l'intérieur, je prends volontiers les bouchons d'oreille que me tend l'hôte d'accueil avant de pénétrer dans la fosse ou plutôt<i>, </i>ce soir plus que jamais,<i> in the</i> <i>Lion's den</i>. A l'intérieur aussi, on est loin de la bousculade hystérique. C'est autre chose que les coups de coudes, piétinements intempestifs et " Vas-y, bouge, c'est ma place ! " que m'avait valu le - sublimissime - concert de Beyonce. Ici l'ambiance est pépère, chacun respecte l'espace du voisin, on lui dit même " Pardon. " lorsqu'on renverse de la bière par mégarde sur son sac... Chaque accordage de guitare, chaque réglage de lumière est suivi d'un chaleureux applaudissement. Les Tshirt de la tournée et les verres de bière partent comme des petits pains... Trois pompiers font leur tournée en fredonnant <i>Born in the USA... </i>Tout à coup, les lumières s'éteignent pour de bon. Les écrans géants s'allument. Les téléphones portables émergent au-dessus de la foule (ils disparaitront assez vite, le public n'a sans doute pas de Tik Tok ou de live Insta). Et puis ça y est ! Le E Street Band s'installe. Une poursuite s'allume et le voilà. Jean et chemise noirs, le Boss fait son entrée. Sur les écrans, son visage se fend d'un large sourire et des rides profondes se creusent autour de ses yeux. Pas de <i>Hello Paris</i>. Pas de <i>Good Evening</i>. Il empoigne sa guitare... <i>One, two three, four ! </i>Et c'est parti pour presque trois heures de concert non stop. <i>No surrender, baby !</i> Bruce enchaine les titres à fond la caisse, laissant à peine le temps de souffler aux musiciens et aux spectateurs. Il n'a pas (plus ?) de temps à perdre en blablas inutiles.<i> One, two three, four ! </i>A soixante-treize ans, le Boss n'est pas près de prendre sa retraite. Il gratte sa guitare et souffle dans son harmonica comme si sa vie en dépendait et c'est peut-être le cas. Du reste, c'est la guitare à la main qu'il se questionne sur la mort, les regrets, les erreurs et c'est drôlement beau.<i> </i>Mais <i>One, two, three, four ! </i>Pas le temps de s'attarder ! On part faire le tour de l'Amérique. Entre ouvriers, vétérans et coeurs brisés, entre Steinbeck et Philipp Roth, entre Blue grass et Folk irlandais. De <i>Promised land</i> à <i>Burning train</i>, l'album photo n'est pas joyeux, c'est sûr. Mais la guitare est pleine de vie et la voix sablonneuse réchauffe. Et la générosité et le sourire malicieux du Boss l'emportent sur la mélancolie des textes. Sans compter les cuivres, le violon, les chœurs ou encore la batterie virtuoses du <i>E Street Band</i> à qui il n'hésite pas à céder la scène. </p><p style="text-align: justify;">Déjà deux heures, Bruce n'a pas bu une seule goutte d'eau et moi je meurs de soif ! C'est comme s'il y avait une urgence à attaquer le prochain morceau, comme si c'était le dernier. <i>One, two, three, four !</i> L'intro de <i>Born in the USA</i> résonne, les lumières se rallument dans la salle. L'Arena devient alors une immense salle des fêtes. Ou plutôt une immense salle de <i>la</i> fête. Sur les écrans, le public est illuminé de bonheur au pied de la scène. Partout dans la salle, cette même joie se lit sur les visages. <i>One, two, three, four !</i> Les lumières se baissent le Boss enchaînent les hits. <i>Born to run... Glory days... </i><u>U</u>n gamin perché sur les épaules de son père avec un maillot de
Base-ball n'en revient pas : Springteen vient de lui donner son mediator. Des jeunes filles en chemises à carreaux (il y a donc des jeunes ?) entonnent le répertoire du Boss cœur. Et quand Bruce demande " Do you wanna go home ? " je lui réponds " Noooo " à l'unisson avec les quarante-mille spectateurs de l'Arena<i>. </i>Alors, une dernière fois, Bruce lance <i>One, two, three, four !</i> Il gratte l'intro de <i>Dancing in the dark... </i>et le fait est que je danse dans noir... A soixante-treize ans, Bruce a vieilli, c'est sûr mais moi avec. Mais voilà que soudain <i>One, two, three, four ! </i>Mon adolescence endormie se réveille, au son des vinyles de ma soeur, usés sur l'électrophone... Thanks sis' ! <br /></p><div class="ujudUb" style="margin-left: 40px; text-align: left;"><i><span>You can't start a fire</span><br aria-hidden="true" /><span>You can't start a fire without a spark</span><br aria-hidden="true" /><span>This gun's for hire</span><br aria-hidden="true" /><span>Even if we're just dancin' in the dark...</span></i></div><div class="ujudUb" style="margin-left: 40px; text-align: left;"><i><span> </span></i></div><div class="ujudUb" style="margin-left: 40px; text-align: left;"><i><span> </span></i></div><div class="ujudUb" style="margin-left: 40px; text-align: center;"><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiK8YLuohpMuEKxbpbPpk6kxzC84O_3YvDWa8sUDWzZ0gxNv5U23P4Tvj6FW1L6KnaTuGDjemEg6cLD4wwhNDYGhzy3h4noAzMtN7Q3awwUw4sIs8E-hwEFY9DHLtYg_Mi1IbzEmKlrGUND5_6FNG4aLacUrYiVe574bOZlwBNaW6ljku9_Q2YySw3E/s945/image3676%5B1%5D.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="945" data-original-width="850" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiK8YLuohpMuEKxbpbPpk6kxzC84O_3YvDWa8sUDWzZ0gxNv5U23P4Tvj6FW1L6KnaTuGDjemEg6cLD4wwhNDYGhzy3h4noAzMtN7Q3awwUw4sIs8E-hwEFY9DHLtYg_Mi1IbzEmKlrGUND5_6FNG4aLacUrYiVe574bOZlwBNaW6ljku9_Q2YySw3E/w360-h400/image3676%5B1%5D.jpg" width="360" /></a></div><br /><span>Lundi 15 Mai 2023</span></i></div><div class="ujudUb" style="margin-left: 40px; text-align: center;"><i><span>Bruce Springsteen and the E Street Band <br /></span></i></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-2483003815816484122023-04-14T13:13:00.006+02:002023-04-15T08:18:43.644+02:00149. Calendrier perpétuel<p style="text-align: justify;">Récapitulons. La Galette des rois c'est fait, la promo poêle à crêpes de la Chandeleur c'est fait. Les remises supplémentaires sur les troisièmes démarques des soldes, fait aussi. L'opération<i> Fondus de Raclette</i> a été prolongée de huit jours. Sans doute car comme le répétait l'annonce du magasin : <i>La raclette, c'est la fête !</i> Pour la Saint Valentin, je suis passée au travers des pizzas, camemberts et autres macarons en forme de cœur (je précise que c'est une figure de style). Lorsque les épilateurs et la lingerie comestible de la <i>Journée de la Femme</i> ont disparu des rayons, je me suis interrogée : est-ce parce que ces produits ont bel et bien été <i>vendus</i> ? Pour la Saint Patrick, j'ai survécu à la Bière de Mars aromatisée la banane ou au bacon. Il faut dire que je n'aime pas la bière, ça aide. Là encore j'étais perplexe. Les producteurs de Beaujolais Nouveau se seraient-ils lancés dans la bière ? Et encore, en novembre, le Beaujolais aura-t-il des arômes d'orge ou de houblon ? A l'occasion de la Saint Patrick, j'ai également découvert une foule d'accessoires plus élégants les uns que les autres et dont j'ignorais jusque-là l'existence. Entres autres, cet indispensable casque à bière décoré de trèfles à quatre feuilles, judicieusement équipé de deux pailles, accessible pour la somme de 3,99€ seulement. Enfin, lorsque les lapins de Pâques ont envahi les rayons, j'ai été faible, je le confesse. Je n'ai pas su résister à l'avalanche chocolatée qui a déferlé sur les gondoles et j'ai glissé un ou deux assortiments à partager - toute seule - dans mon caddie. J'avoue qu'entre les figurines cacaotées de Super Mario Bros, d'Iron Man et de Harry Potter, j'ai été un peu déçue de ne pas trouver celle de Marlène Schiappa... </p><p style="text-align: justify;">Tout ça pour vous dire que jusqu'ici mon supermarché semble parfaitement à jour de son calendrier marketing. Le manager a même eu une initiative pleine d'attention. Il a glissé en douce une petite promo sur les dattes, les pois chiches et les feuilles de brick, sans doute pour la clientèle qui ferait le Ramadan. Naturellement, il aurait été déplacé de proposer des tapis de prière à l'effigie de Bob l’Éponge ou de Wonder Woman (alors que des épilateurs pour la <i>Journée de la femme</i>, pas du tout). Mais ce petit geste empreint d'une délicatesse désintéressée a su séduire la clientèle puisqu'avant la fin de la journée, dattes et pois chiches avaient disparu. </p><p style="text-align: justify;">C'est vrai qu'après Pâques, dans les supermarchés, l'ambiance retombe. Il y a comme un creux. C'est encore trop tôt pour les brins de muguets et les coffrets beauté - et les épilateurs invendus - de la <i>Fête des Mères</i>. Les clients déambulent sans joie sous les néons blafards. On sent bien que les caddies ne sont pas à la fête qu'elle soit de la raclette, des paupiettes ou du papier toilettes. <br /></p><p style="text-align: justify;">Mais le manager de mon supermarché n'est pas en reste. Il continue de prendre des initiatives, toujours plus festives. Cette semaine par exemple, les affichettes sur la vitrine annoncent une <i>Semaine Spéciale Antillaise. </i>A peine passées les portes coulissantes, la Compagnie Créole me hurle que <i>C'est bon pour le moral </i>cependant<i> </i>je suis loin d'être d'accord. Tout comme la sono, je sature. Devant une pyramide de bouteilles de rhum agricole, une doudou authentique avec coiffe et cotonnade de madras cent pour cent polyester distribue sans entrain et sans succès des boudins créoles tiédasses sur une assiette en carton. Vu que c'est toujours le Ramadan, je ne suis pas sûre que lesdits boudins partent aussi vite que les dattes... <br /></p><p style="text-align: justify;">Ceci étant, il faut se mettre à la place du responsable du magasin, les Antilles c'est plus glamour que le <i>Panier Anti-Inflation</i>. Et puis pour la déco, pas la peine d'appeler Valérie Damidot. Un tas de bananes, un autre d’ananas bios venus le plus naturellement du monde du Costa Rica ou du Togo et le tour est joué. C'est qu'il faut bien occuper les rayons en attendant la <i>Fête des Pères</i>, les soldes d'été, le Ricard du Tour de France, le saucisson et le rosé pamplemousse du 14 Juillet, la caissette spéciale barbecue du 15 aout, les cartables de la Rentrée des Classes, les bonbons et les citrouilles de Halloween, les chrysanthèmes de la Toussaint, le retour des épilateurs avec le <i>Black Friday</i>, les cubis du Beaujolais Nouveau, les calendriers de l'avent et pour finir, en octobre, les bûches de Noël et les huîtres du Nouvel An... </p><p style="text-align: justify;">Le 23 avril prochain c'est la <i>Journée Mondiale du Livre</i>. Bizarrement, mon supermarché n'annonce aucune opération spéciale à cette occasion... </p><p style="text-align: justify;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhF0eHgzSm9U1NgljeCwYavHnlsSgU2c7KECeQO8pZ5weN_ZJwm9KZ-mwT349rjFCOJU8dE4RJ3XVGS4v4PQYfAKLPT82NmoxAcCguCC_DGN3hxTdWPdpT6w2-sPEf49mPOWip4C_1rtII0_6kz3rL7tugTzQ4ig9Ir6uaoq5h-_V_lWETM-Mrudls1/s630/poutine-chocolat.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="473" data-original-width="630" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhF0eHgzSm9U1NgljeCwYavHnlsSgU2c7KECeQO8pZ5weN_ZJwm9KZ-mwT349rjFCOJU8dE4RJ3XVGS4v4PQYfAKLPT82NmoxAcCguCC_DGN3hxTdWPdpT6w2-sPEf49mPOWip4C_1rtII0_6kz3rL7tugTzQ4ig9Ir6uaoq5h-_V_lWETM-Mrudls1/w400-h300/poutine-chocolat.jpg" width="400" /></a></div><p style="text-align: center;">Et sinon, un peu en retard mais... Joyeuses Pâques ?<br /></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-74874306847744802842023-03-10T14:22:00.004+01:002023-03-10T14:23:09.404+01:00148. Suppression de post<p style="text-align: justify;">Ça commence bien, j'allume l'ordi, à peine je consulte ma boite mail que je me fais engueuler par Facebook. Entre une invitation au dépistage colorectal et une proposition de devis pour des panneaux solaires, je trouve un mail de ce cher Monsieur Zuckerbeg qui me remonte les bretelles : " Stéphanie, voilà un mois que vous n'avez rien posté. " Non mais oh ! D'abord, c'est quoi ce ton ? Un " Bonjour ", un petit " Comment allez-vous, Stéphanie ? ", c'est trop demander peut-être ? Sa maman ne lui a visiblement pas appris la politesse à Marko. C'est pas pour dire, mais au dépistage colorectal ils sont un peu plus civilisés. Qu'est-ce que c'est que ces manières ? Je poste si je veux et il se trouve qu'en ce moment, je ne veux pas. Non, ce n'est pas <i>encore </i>une histoire de consentement. Enfin si... Enfin non ! C'est simplement qu'en ce moment, je n'éprouve pas le besoin irrépressible de partager des photos ou des réflexions personnelles (enfin plus ou moins) avec mes mille cent quatre-vingt un amis (enfin plus ou moins) virtuels. Non, j'ai plutôt envie de partager du guacamole, un cinoche ou une balade à Giverny avec ma petite poignée de copains bien réels, d'éventuelles répétes avec ma dizaine de collègues et pourquoi pas, un café au comptoir des Foudres avec de parfaits inconnus. Enfin de vrais trucs quoi. Pas forcément photogéniques, ni grandioses... Comme un ciel crayeux, des pâtes trop cuites ou une cuite pas top... Bref, des petits riens qui font rêver personne, même avec un emoji ou joli filtre sur la photo... </p><p style="text-align: justify;">Fatou, avec qui je viens de tourner une pub, a l'air de penser que c'est parce que je viens d'avoir cinquante ans et que, je cite, j'ai le curseur qui se remet à niveau.<br /></p><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><p>- A cinquante, tu vas voir, tu commences à vraiment profiter de la vie. Tu fais le tri, t'arrêtes les trucs à la con ! L'alcool, les pétards, les boites de nuit, le fromage, le vernis à ongles...</p></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><p>- Euh... Le Vernis à ongles ? </p></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><p>- Ouais, c'est hyper mauvais pour la santé, tu peux en mourir, tu sais ! </p></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><p>- Ah... je savais pas... </p></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><p>- Moi, à cinquante ans, j'ai arrêté toutes ces conneries : je suis devenue végétarienne et je me suis mise à l'hypnothérapie. Tu connais ? Hyper bonne cette blanquette !</p></div><p style="text-align: justify;">Je dois reconnaître qu'à cinquante-quatre ans, Fatou semblait être en pleines formes. Hormis le fait que pour quelqu'un qui a renoncé à l'alcool, elle m'a parue sérieusement apprécier le Brouilly du catering... Sans doute son curseur qui fait encore quelques ajustements. En tout cas, elle a fait plein de selfie sur le tournage qu'elle a publiés le soir même. Avec la blanquette, en costume, avec un technicien, et même avec une madeleine près de la machine à café... Moi, je me suis bêtement (et volontiers !) conformée à la clause de confidentialité de mon contrat, j'ai laissé mon portable au vestiaire. Entre deux prises, je me suis retrouvée à discuter avec mes partenaires ou tout du moins avec celles qui comme moi, avaient lâché leur téléphone. Isabelle apporte son tricot sur chaque tournage, elle m'a refilé des tuyaux sur les côtes croisées, Sabine nous a donné sa recette de fondant au gingembre, Sophie nous a fait marrer avec son divorce et Jessica nous a raconté sa ménopause... Fatou a même renoncé à deux ou trois selfies pour venir nous mettre en garde contre les méfaits des manucures. Je précise que le casting annonçait "Mamans quinquagénaires " alors forcément, on s'est retrouvées entre gonzesses avec forcément, les conversations qui vont avec ! </p><p style="text-align: justify;">C'est vrai, je n'ai rien posté sur les réseaux depuis un mois. Entre autres, je n'ai rien posté sur ce tournage pas franchement grandiose.... C'était une journée de boulot somme toute assez banale ni paillettes ni Champagne mais une journée joyeuse, pleines de rencontres et accessoirement très bien payée ! J'aurais pu posté un truc. J'aurais dû peut-être. Faire savoir à ce fameux "réseau" que je suis toujours dans la course. Un selfie, un hashtag c'est vite fait, c'est vrai... Quelques jours après le tournage, on est allées boire un verre avec Sophie et Fatou. Dans un vrai bar. On a bien rigolé. Et Fatou n'a fait aucun selfie ! C'est vrai, un selfie, un hashtag c'est vite fait mais un verre entre copines c'est tellement mieux ! Cheers ! </p><p style="text-align: justify;">PS : J'ai rien posté sur FB depuis un mois... à part ce blog ! 😊</p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8-gcRCeAtxOpUwsB95PEAT_NbZVyRtbmDfou02d5g86nvCV_DtK6ILYSh-NAlHlFxFV1VHS-Qk2tfkhRE-sSDezR8lh4GVHGpv9lMs3GFgIBV3i_ZE5jYA0_urmFoklBJOqfYdo3NDpLLqbjyU-VyvvLyJfsf4cFizBosnhhWT0F0tFBTQew9tT67/s1510/323129218_582792683695241_112346727053941265_n.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1087" data-original-width="1510" height="344" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8-gcRCeAtxOpUwsB95PEAT_NbZVyRtbmDfou02d5g86nvCV_DtK6ILYSh-NAlHlFxFV1VHS-Qk2tfkhRE-sSDezR8lh4GVHGpv9lMs3GFgIBV3i_ZE5jYA0_urmFoklBJOqfYdo3NDpLLqbjyU-VyvvLyJfsf4cFizBosnhhWT0F0tFBTQew9tT67/w478-h344/323129218_582792683695241_112346727053941265_n.jpg" width="478" /></a></div><br /> <p></p><p style="text-align: justify;"><br /></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.4066412-0.036806994178164132 -67.9058588 90 72.7191412tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-33987928793250669632023-01-25T18:38:00.021+01:002023-01-26T06:47:58.265+01:00147. C'est pas le Pérou<div><p style="text-align: justify;">Jusqu'à encore pas si longtemps, je n'avais jamais entendu parler de Pedro Castillo. Vous me direz, je ne m'en portais pas plus mal : aucun panaris, aucun abcès dentaire, rien. Et puis figurez-vous qu'entre deux cuites, des copains me disent : tiens, si on allait au Pérou ? Moi, je ne suis pas contrariante. J'aime bien faire plaisir. Surtout après quelques Jamaican Mule bien frais. Ni une, ni deux, en moins de temps qu'il n'en faut pour taper le code de ma carte bleue, me voilà avec un aller-retour pour Lima, des réservations en pagaille, un Guide du Routard tout neuf et les <a href="https://www.babelio.com/livres/Fabcaro-Carnet-du-Perou--Sur-la-route-de-Cuzco/548641">Carnets du Pérou</a> de Fab Caro, histoire de me mettre en condition et puis de rigoler un peu. Je ne saurais que trop vous recommander ces Carnets, <strike>même </strike>surtout si vous n'avez aucun projet d'aller découvrir Arequipa. Mais revenons à nos lamas. Le départ était prévu quatre mois plus tard en janvier donc. Pour célébrer mes cinquante ans, le Machu Picchu, comme décor, il y avait pire. J'allais arroser ça au Pisco avec les copains, ça allait être <i>estupendo !</i> On dira ce qu'on voudra, les cuites ça a du bon. <br /></p><p style="text-align: justify;">C'est début décembre que France Info et accessoirement l'infirmière qui m'a vacciné contre la fièvre jaune et tant qu'on y était l'hépatite (Noël approchait ou bien j'ai une tête à aimer les shots ?) m'ont appris l'existence de ce brave Pedro. Enfin brave... Façon de parler. Après trois tentatives, el pobrecito venait d'être destitué de sa fonction présidentielle et comme il devait avoir un peu la grosse tête sous son bonnet péruvien, il a décidé de dissoudre illico le Congrès histoire d'éviter ladite destitution. Pas con. Enfin si. Parce qu'apparemment, son plan n'a pas trop marché et qu'il s'est finalement retrouvé en prison. Toujours est-il que depuis... es la mierda ! Les Péruviens réclament de nouvelles élections, la police s'en prend aux
manifestants, des dizaines de touristes sont bloqués au Machu Picchu... Ceci étant, il semble qu'un coup d'état ne constitue pas une raison valable pour qu'on nous rembourse certaines de nos réservations... Ils ont le sens de l'humour chez American Express. D'ailleurs c'est plus American Express, c'est American Laspales ! <i>"Y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes..."</i> ? Je confirme. On a essayé, on a des sacrés problèmes pour se faire rembourser ! Lol (pardon). Bon... je reconnais que ma situation est moins grave que celle des Péruviens, mais tout de même... Je vais attendre que ça se calme un peu et j'irai leur rendre visite à la première occase, aux Péruviens !<br /></p><p style="text-align: justify;">Enfin comme je n'allais tout de même pas fêter mes cinquante ans au fin fond de la Creuse ni au <i>Clairon</i> de la Porte des Lilas, j'ai bien réfléchi (pas trop longtemps non plus parce que les prix des billets commençaient à s'envoler plus haut que les Airbus eux-mêmes !) et ni une, ni deux, j'ai tapé le code de ma carte bleue et pris un aller/retour pour Athènes. De l'huile, du théâtre, des ruines, je me suis dit : mais c'est tout moi ça ! Stéphane, rescapé du sinistre péruvien, a décidé de m'accompagner. Dans l'avion, quelque part au-dessus de Nice ou de Rome, un cours de 4ème B a surgi d'un recoin de ma mémoire : les noms dont le nominatif se termine en <i>os</i> ont leur pluriel en <i>oï</i>... <i>Stephanos</i>... <i>Stephanoï</i>... Les couronnés... Et je me suis redressée sur mon siège.<br /></p><p style="text-align: justify;">Durant huit jours, nous avons exploré l'Acropole et son Musée, Plaka, le marché aux poissons, le Lycabette, Egine, la Fondation Goulandris, le lac Marathon. Nous avons mangé de la féta, du poulpe, de la dorade, bu moult Assyrtiko et évité l'Ouzo avec soin. Le soir de mes cinquante ans, j'ai bu du Champagne avec Stéphane au pied de l'Acropole. Je suis rentrée un peu ivre à l'hôtel. Juste ce qu'il faut. Le lendemain je me suis réveillée, prête à à attendre la prochaine bougie, le prochain gâteau, le prochain voyage... Il ne m'aura pas fallu attendre longtemps ! Je pars demain pour Naples. Je sens que ça va me plaire la cinquantaine !!!!</p><p style="text-align: justify;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlWbON68mx-Z9LhjP05Q57zTgpqFpmjqWEucsIEd6LUuPyWjZ1_HBTulYpW-lBmaeEn3sVLRg5wg6A5tOVZOWUaZQoNGN5dxm1KM59Py4woxkfcxMRVyyggD5VtvNqufp_zE9A9O19sRZyJ41OlsTOPFpQ5acG58XuaBRobnAW5LAoQCS_kcD9rhfa/s1024/Sans%20titre-1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlWbON68mx-Z9LhjP05Q57zTgpqFpmjqWEucsIEd6LUuPyWjZ1_HBTulYpW-lBmaeEn3sVLRg5wg6A5tOVZOWUaZQoNGN5dxm1KM59Py4woxkfcxMRVyyggD5VtvNqufp_zE9A9O19sRZyJ41OlsTOPFpQ5acG58XuaBRobnAW5LAoQCS_kcD9rhfa/w400-h400/Sans%20titre-1.jpg" width="400" /></a></div></div><div style="text-align: center;"> <br /></div><br /><div><p style="text-align: justify;"><br /></p></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.40664122.758208356491771 -67.9058588 90 72.7191412tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-29142301615286926622022-11-29T17:46:00.008+01:002022-11-30T08:09:12.599+01:00146. Retour de flemme<p style="text-align: justify;">Et voilà, l'avion s'est posé sur la piste. Quelques rares passagers applaudissent, la plupart préfèrent rallumer leurs portables et comme je les imite, Sosh en rajoute une couche et me rappelle qu'il est l'heure de revenir sur terre. Pas de doute, ma parenthèse islandaise est bel et bien terminée. Pour autant, contrairement aux autres passagers du vol TO4409 en provenance de Keflavik, je ne me dépêche pas de récupérer mes affaires. Encore moins de quitter l'avion. Je ne peux pourtant pas rester là toute la nuit à regarder à travers le hublot, la pluie tomber sur le tarmac et sur ce pauvre agent de piste d'Orly ! A contrecœur, je me décide donc à me lever. Je remonte l'allée centrale, salue le steward qui s'en tamponne royal, et emprunte la passerelle vitrée qui rejoint l'aéroport. </p><p style="text-align: justify;">Sur le carrousel numéro 2 de la zone de retrait des bagages, mon sac à dos se fait attendre. Peut-être que mes chaussettes sales et ma trousse de toilette se sont fait la malle ? Je ne peux pas leur en vouloir tout à fait, j'avoue que l'idée de ne pas rentrer m'a traversé l'esprit à moi aussi. Elles ont peut-être eu le courage que je n'ai pas eu ? Apparemment pas. J'aperçois mon sac qui tourne sagement sur le tapis du carrousel. Je l'attrape par les bretelles et charge prestement ses 10,8 kilos sur mes épaules- c'est bien la première fois que je voyage aussi léger - avant de me diriger vers la sortie sans me précipiter, histoire de faire durer encore quelques minutes le voyage... Peine perdue. A peine ai-je franchi les portes automatiques que tout est terminé. Le calme, la quiétude, la sérénité islandaises s'envolent avant que j'aie pu dire ouf. Dans le hall d'arrivée, les gens courent en tous sens sous une lumière blafarde tandis qu'un brouhaha entêtant bourdonne et qu'un écran diffuse même BFM... On est loin de la tranquillité et des ciels aux nuances roses et jaunes islandais. J'ai l'impression étrange de sortir subitement d'un rêve. Plus de maisons multicolores ni de plages de sable noir...<i> </i>Plus de montagnes, de cascades, de moutons... Plus le vent qui balaye les landes infinies d'herbe sombre et laineuse... Plus de queues de baleines qui transpercent la surface de l'océan... Plus rien, que l'Aéroport d'Orly et son triste <i>Bienvenue, Paris n'attendait plus que vous. </i><br /></p><p style="text-align: justify;">Dehors, l'air frais et les klaxons finissent de me réveiller tout à fait. J'étouffe entre ma doudoune en polaire et cette file d'attente de taxis qui n'en finit pas ! Je souris malgré tout de voir que la pluie m'a suivie depuis Reykjavík. Devant moi, mes voisins de vol se sont apparemment remis plus vite que
moi dans le bain parisien : ils signifient leur impatience avec moult
vacarme et s'agacent avec aisance. Je suis plus longue à la détente. Par réflexe, je cherche au milieu des berlines, le van qui m'a servi de transport et de maison au cours des dix derniers jours. En vain.</p><p style="text-align: justify;">Un peu déçue, je grimpe dans un taxi quelconque, sans rechaud, sans évier, et sans glacière... Je réalise soudain que ce soir, je vais enfin dormir sans chaussettes, dans un vrai lit, sur un vrai matelas, avec un vrai chauffage et même à 19°c, ce sera le paradis ! Même que je pourrai aller faire pipi dans des vraies toilettes chaque fois que j'en aurai envie ! J'exulte ! Comme quoi, être de retour n'a pas que des mauvais côtés. </p><p style="text-align: justify;">Derrière les vitres du taxi, les lumières nocturnes illuminent les rues de la capitale. En un clin d’œil, j'oublie que Paris me stresse et me maltraite quelquefois au point que j'ai besoin de la quitter. J'ai beau voyager, je ne me vois pas vivre ailleurs. Il me suffit même d'un ailleurs pour que je la retrouve et que je réalise comme elle m'a manqué. </p><p style="text-align: justify;">Alors que je rentre d'Islande, je suis à deux doigts de jouer les touristes et de sortir mon portable pour mitrailler ma ville. Je me contente de regarder le spectacle défiler par la fenêtre: un couple d'amoureux se tient par la main sous les réverbères du Pont Neuf... Les échoppes des bouquinistes sont fermées sous les platanes du Quai de la Mégisserie... Deux skaters font des figures sur le bitume au pied du Génie de la Bastille... Et sur la banquette arrière du taxi, je me dis que l'Aéroport d'Orly n'avait pas tout à fait tort, <i>Paris n'attendait que moi... </i></p><p style="text-align: justify;"><i> </i></p><p style="text-align: justify;"><i></i></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvewMdRGKFbhVYttyIAfHeG_2vPgF_2XUoPkJ8G3xSGXtMuh0uSkXUHKMQPZhsdo2Bru0tfncsPc60KzGS3O12C2cYwkUPIJie_3QD4alV4jR2A7gsxe4Yx7OYqbnFZVC8QK4lFhU2hXqd9rp1I5Y_1rgKUL4RwGtZpiPsQ0v43mGHc-4vJaN4lBsc/s4608/IMG_20221112_145733.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="2592" data-original-width="4608" height="307" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvewMdRGKFbhVYttyIAfHeG_2vPgF_2XUoPkJ8G3xSGXtMuh0uSkXUHKMQPZhsdo2Bru0tfncsPc60KzGS3O12C2cYwkUPIJie_3QD4alV4jR2A7gsxe4Yx7OYqbnFZVC8QK4lFhU2hXqd9rp1I5Y_1rgKUL4RwGtZpiPsQ0v43mGHc-4vJaN4lBsc/w544-h307/IMG_20221112_145733.jpg" width="544" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"></td></tr></tbody></table><br /><p></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-90798656040881279772022-09-05T15:51:00.006+02:002022-09-05T17:18:53.004+02:00145. Pas de panique, c'est la police !<p style="text-align: justify;">Ce n'est pas que je m'ennuie mais je commence à trouver ça long... Il faut dire que côté ambiance, le commissariat du vingtième, ce n'est pas exactement le <i>Pachacumba. </i>Je dois cependant reconnaître que le personnel d'accueil est tout aussi aimable. C'est bien simple, j'ai cru que le brigadier planté à l'entrée allait me refuser l'entrée. Peut-être que ma tenue n'est pas adaptée aux critères de l'établissement ? Ou bien que je ne suis pas inscrite sur la liste des invités ? Je suis à deux doigts de glisser un billet de dix euros dans la main de Schwarzenegger quand il se décide finalement à me laisser entrer... Toute heureuse, je pénètre enfin dans le hall d'accueil, mais le décor et la playlist sont assez décevants. Je me dirige néanmoins d'un pas assuré vers le comptoir où je me retiens de justesse de commander un Mojito au policier de garde. <br /></p><p style="text-align: justify;">Derrière la paroi de plexiglas, ce charmant petit poulet a les cheveux d'un roux flamboyant. Il a, semble-t-il, également un fort penchant pour la musculation et un autre pour les tatouages maori. Pour ma part, comme je ne penche ni d'un côté ni de l'autre, je m'en tiens à l'objet de ma visite et lui explique poliment que suite au vol plus que regrettable de mon portefeuille, afin de pouvoir procéder au renouvellement de mes papiers d'identité contenus dans ledit portefeuille, je souhaiterais déposer une plainte. Le visage de mon petit poulet se fend d'un large sourire rassurant. Pas de problème. Il va de ce pas me rendre ce service, après tout il est là pour ça, il me suffit de lui fournir une pièce d'identité. Plaît-il ? Sans doute ai-je dû mal m'exprimer. Je reprends. On m'a dérobé le portefeuille qui <i>contenait </i>mes papiers, de facto, je n'ai <i>plus</i> de papiers. Cette information a dû mal à traverser la paroi de plexiglas. Mon policier est perplexe. Apparemment, il y a un problème et pas seulement de communication. Dans le doute, il préfère ne prendre aucune initiative et s'enfuit demander à son supérieur... </p><p style="text-align: justify;">Voilà maintenant vingt-deux minutes que j'attends dans le couloir la décision de ce mystérieux supérieur. C'est à mon tour d'être perplexe et j'ai la très vague impression que je ne suis pas sortie de l'auberge du Sanglier Farceur. Le distributeur du hall ne proposant pas de Mojito, histoire de patienter, je me contente d'un expresso. Dégueulasse, cela va de soi. Mon policier est finalement de retour avec une bonne nouvelle, son supérieur l'a autorisé à prendre ma plainte. C'est tout juste s'il ne sort pas les confettis et les serpentins. Il m'invite à le suivre dans un box occupé par deux employées de la police nationale. Nous les interrompons alors qu'elles viennent tout juste de recevoir leurs nouveaux uniformes. Apparemment, la collection automne hiver 2022/2023 est un gros succès. Jess' a choisi le modèle à boutons (parce que les élastique, Audrey, ça grossit), en revanche, le polo n'est pas aussi près du corps qu'elle l'aurait souhaité, et un peu trop clair, le bleu ciel c'est salissant... Dommage. Eh oui, on rencontre bien des tourments quand on travaille dans les Forces de l'Ordre de nos jours ! <br /></p><p style="text-align: justify;">Pendant que les reines du shopping déballent leurs nouveaux uniformes, j'ai commencé de déposer ma plainte. Mon petit poulet s'est lancé dans la transcription consciencieuse et soporifique du vol dont j'ai été la victime, malheureusement son clavier a beaucoup trop de touches et ses mains pas assez de doigts ! C'est ainsi que la rue de la Reynie devient la rue de l'Araignée... Que le <i>Comédie Café</i> est rebaptisé<i> Café du Théâtre</i>... Et que ma ville natale London se retrouve en Angleterre au lieu du Canada, parce que tout le monde sait ça. Je risque un trait d'humour... "Je vous montrerais bien mes papiers... " Le bide. J'assiste ensuite à un débat surréaliste entre mon policier et les reines du shopping : dans la mesure où il n'y a pas eu <i>traction effective </i>de mon sac à main<i> </i>y a-t-il eu, oui ou non, vol <i>à la tire </i>? A deux votes contre un, le vol est finalement qualifié de <i>vol simple</i>. Après plus d'une heure passée dans ce box, ce n'est pas l'adjectif que j'aurais choisi. <br /></p><p style="text-align: justify;">Je paraphe enfin un compte-rendu d'infraction (deux exemplaires de quatre pages), un récépissé de déclaration (deux exemplaires de deux pages) et un questionnaire de satisfaction des services de police (deux exemplaires d'une page) avant d'être enfin libérée avec le sentiment d'avoir déboisé Fontainebleau.. Je quitte le commissariat deux heures et dix-huit minutes après y être entrée mais avec le Saint Graal : dix pages truffées de fautes d'orthographe qui me permettront de refaire mes papiers d'identité. </p><p style="text-align: justify;">Il me tarde d'aller à la mairie... <br /></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com175020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-56141806587632022192022-06-19T16:43:00.008+02:002022-06-20T15:49:35.784+02:00144. See you Nesquik !<p style="text-align: justify;">Un grand cri de joie. Voilà comment je suis accueillie après cinq semaines. Allez, je l'avoue, ces petits filous m'ont manqué et leurs sourires me donnent la chair de poule. Je pousse la porte vitrée de la cour de récréation et aussitôt, vingt-huit diablotins surexcités me sautent dessus. Je ne peux plus bouger. Chacun tire sur ma robe avec ses petites mains poisseuses : " Hello Stéphanie ! Hello Stéphanie ! " Et lorsque, selon le rituel établi en classe, je demande " How are you ? " , un brouhaha s'élève dans la cour : " Me, I am happy ! I am hot ! I am hungry ! I am so so ! " Soudain, Zora lève sa petite menotte. " Stéphanie, comment on dit j'ai peur ? " Je lui réponds et Zora répète : " I am scared. " avant d'ajouter : " Tu me souffleras si je sais plus mon texte ? " Je promets. </p><p style="text-align: justify;">Dans une heure trente aura lieu <i>The Fairy Marathon</i> le spectacle en anglais que nous avons répété cette année avec les CE2-A de l’Ecole Haute Bruyère de Villejuif. Pendant trois mois, après un long voyage d'une heure quinze, à bord de trois métros puis d'un bus, j'ai rencontré mes petits élèves chaque jeudi dans cette école primaire désolée. Sur la façade grise, une triste banderole réclame sans succès des AVS et des enseignants supplémentaires. Du CP au CM2, des enfants mutiques, violents ou tout simplement inadaptés se mêlent aux - trop - nombreux élèves de l'école et les enseignants tentent de gérer les classes comme ils le peuvent... </p><p style="text-align: justify;">Cécile est à l'initiative de ma venue. Dans sa classe, un élève autiste et un autre violent perturbent chaque heure de cours et affectent les autres élèves qui se divisent entre le groupe des indifférents et celui des insolents. A raison de cinq heures par jour avec ces petits monstres, Cécile est une sainte. Ils ont beau n'avoir que huit ans, jouer ne semble déjà plus faire partie de leur vocabulaire. La mort dans l'âme, après trois séances mouvementées (jalonnées de " Ta gueule ! " et de verre cassé), Cécile renonce au programme de théâtre, plus déçue que ses élèves...<br /></p><p style="text-align: justify;">Dans la classe de Nora, les élèves viennent des Comores, du Sénégal, du Togo, du Maroc, de Tunisie, de Côte d'Ivoire... Ici règnent la chaleur, la bonne humeur, le bruit, les braids et le tchip à l'africaine ! Le groupe est homogène même si Nora me confie que pour beaucoup, le programme de français est un véritable défi. Alors celui d'anglais ! Avec le théâtre, elle espère que ce sera plus ludique. Elle panique un peu quand je lui explique que je ne m'exprime jamais en français. " Euh... Jamais... Jamais ? " <i>Never... </i> Je la rassure, ça ne posera pas de problème. Les enfants et moi nous comprenons très vite et ce qu'ils ne comprennent pas, ils le devinent. Ils ne soupçonnent pas que je parle le français. Nous jouons, improvisons, répétons dans la langue de Shakespeare, uniquement. Ou plutôt celle de Lewis Caroll car Nora a choisi de revisiter <i>Alice au pays des merveilles</i>. </p><p style="text-align: justify;">Aujourd'hui, c'est le grand jour. La représentation approche. Alors que j'aide les artistes à se préparer, je n'en reviens pas, voilà qu'ils me parlent en anglais le plus naturellement du monde !<br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><b>- </b>Stéphanie ! Come and see my costume ! </p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><b>- </b>You know, after i go on holidays euh... chez Mamie ! </p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><b>- </b>Why you stop to come ?</p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><b>- </b>Let's do warm up, pleaaaase ! <br /></p><p style="text-align: justify;">Rien à voir avec notre première séance...<br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Nora, on comprend rien. </p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Tu peux parler français ?</p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Elle va parler anglais TOUT LE TEMPS ?</p><p style="text-align: justify;"><i>The Fairy Marathon </i>a duré 40 minutes. Les costumes et les décors étaient dignes d'une production du Festival d'Aurillac ! Zora s'est rappelé tout son texte toute seule et Redouane a fait semblant de tomber comme un vrai clown. Tout le monde a ri. Iman a parlé plus fort que jamais, on l'a entendu au moins jusqu'au quatrième rang et Kadi n'a prévenu personne et s'est enhardie à ajouter une roue à sa performance ! Toute la classe a parlé dans un anglais parfait. Dans le public, une maman pleurait. Elle nous a avoué à Nora et moi qu'elle n'avait rien compris. Contrairement à son fils, elle n'avait pas appris l'anglais. <br /></p><p style="text-align: justify;">Après les saluts, je les ai félicités... en français ! Ils m'ont regardée comme si je venais de la planète mars. Avant de partir, Zora est venue me faire un câlin.<br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- I am sad it is finish. </p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Tu ne me parles pas en français ? </p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Non, ça fait bizarre... Bye, bye Stéphanie. </p><p style="text-align: justify;">Bye bye Zora. You made me so proud !<br /></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNMqShvMKZ5M6CzmD6zAVt6Hg_cRxZBebp_99u-QvbSJLi1Y-HEH_I2Hd0iDR89ecNm5Q3ZHOx1T69JwTKIfrsx5lGbI1p56D_nOyX7I0cljMt6RroN-HIwuamBg6AVnpiMoaR-cTOUJC-Ayj7LaDizrkhsGUrYtIA8KS8LJlnLcPFx7DkH2jjCfkI/s1564/1655647353800.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1564" data-original-width="1564" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNMqShvMKZ5M6CzmD6zAVt6Hg_cRxZBebp_99u-QvbSJLi1Y-HEH_I2Hd0iDR89ecNm5Q3ZHOx1T69JwTKIfrsx5lGbI1p56D_nOyX7I0cljMt6RroN-HIwuamBg6AVnpiMoaR-cTOUJC-Ayj7LaDizrkhsGUrYtIA8KS8LJlnLcPFx7DkH2jjCfkI/w400-h400/1655647353800.jpg" width="400" /></a></span></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Avec l'autorisation des parents d'élèves du CE2-A<br /></span></td></tr></tbody></table><br />Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com375020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-17295610664104087942022-05-05T15:07:00.017+02:002022-05-06T12:02:25.824+02:00143. Histoire d'eau<p style="text-align: justify;"><i>Toute la pluie tombe sur moi, la da di, la di la la</i>.... Enfin toute... j'exagère un peu. D'ailleurs, ce n'est pas exactement de la pluie. Et puis, elle ne tombe pas exactement sur moi. Très précisément, il s'agit d'une fuite qui inonde ma cuisine. C'est beaucoup moins poétique. Et beaucoup moins musical.<i> </i>Alors, pour garder le moral, je fredonne avec flegme et élégance (et Sacha Distel<i>) La da di, la di la la</i>... Mais le flegme et l’élégance, ça a ses limites. Surtout lorsqu'un troisième dégât des eaux vient sinistrer mon plafond<i>. Je sais bien qu'après la pluie vient le beau teeeemps</i>... Tu parles! Moi, ce que je sais surtout, c'est qu'après la pluie viennent les taches, les cloques, les craquelures et que je vais encore devoir poireauter des mois pour tout remettre à neuf. Je me demande d'ailleurs si à défaut du ciel, le plafond ne va pas finir par me tomber sur la tête un de ces jours ? <i>La da di, la di la la</i>.... Bon, le flegme et l'élégance, ça va bien ! <span><i>On n'est pas des grenouilles, on n'aime pas l'eau, On n'est pas des grenouilles ni des crapauds !</i></span><i><span> </span></i><span>C'est Sacha Distel ça aussi. On est loin de Sinatra, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux dans sa discographie, certes. D'autant qu'ils s'y sont mis à deux avec Gainsbourg pour pondre ce chef-d’œuvre de rimes en<i> ouille</i>. </span><span>Je soupçonne qu'ils devaient être eux-mêmes passablement imbibés... Tout comme les costumières engagées pour habiller les danseuses de cette obscure </span><span>performance télévisuelle. Soit dit en passant, lesdites danseuses ont dû se réjouir de conserver leur anonymat à défaut de leur dignité... <br /></span></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="291" src="https://www.youtube.com/embed/SgVGUgPy6-o" width="350" youtube-src-id="SgVGUgPy6-o"></iframe> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Tout ça pour dire, qu'il y a encore une fuite chez ma voisine. (J'avais initialement écrit <i>ma voisine a une fuite</i>,
mais en relisant, je réalise que ce n'est pas très chic. Surtout lorsque l'on sait que Ruby a quatre-vingt deux ans.) </div><div style="text-align: justify;">Ruby est américaine. Elle vient de New-York. C'est une vieille dame toute petite avec des yeux bleus coquins, des cheveux blancs coupés courts et qui fume comme le carburateur d'une Harley Davidson. Quand je monte chez elle prendre un café (ou constater une fuite), une puissante odeur de tabac envahit mes poumons dès qu'elle ouvre la porte et je mets un peu de temps à m'habituer. </div><div style="text-align: justify;">Chez Ruby, il n'y a pas de téléviseur, pas d'ordinateur, pas de tablette, pas de micro-ondes, pas de plaque à induction, pas même une cafetière électrique. Les murs jaunis sont couverts de bibliothèques dont les étagères croulent sous des livres en français, en anglais et en hébreu. Des piles de papiers manuscrits recouvrent la table de son salon. Un drap et une couverture peluchée couvrent son petit lit une place en bois. Ruby a quatre-vingt deux ans et son appartement ressemble à celui d'une étudiante de 1982. Il est d'ailleurs probable que la dernière révision de la plomberie et de l'électricité de son domicile remonte à cette époque. Mais cela ne semble pas préoccuper le propriétaire de Ruby. Qu'une prise électrique soit scotchée au mur près d'une arrivée d'eau, que le raccordement des toilettes soient plus entartré que la grotte Lascaux, que des fils électriques pendent au mur, qu'il n'y ait pas de robinet d'arrivée d'eau, bref l'entretien de son patrimoine immobilier et le confort de Ruby (et accessoirement le mien) semblent être le cadet de ses soucis. A la suite de la fuite référencée <span _ngcontent-bnf-c87="">5129944 auprès de mon assureur (autrement dit la fuite n°2 dans mes dossiers personnels, celle </span>qui a sinistré le plafond de ma chambre et celui de ma salle de bain), le plancher de Ruby s'est gondolé mais elle, beaucoup moins. A force d'absorber l'eau fuyarde de son chauffe-eau qui doit dater d'une ère ou Giscard jouait encore de l'accordéon, les lattes se sont soulevées d'environ deux centimètres. Depuis Ruby manque régulièrement de se fracturer le col du fémur en tombant sur le carrelage fissuré de sa cuisine archaïque. Ce détail ne semble pas non plus chiffonner son propriétaire outre mesure. <br /></div><div style="text-align: justify;"><span>Ruby est une ancienne interprète. A son âge, elle est restée très active, toujours le nez plongé dans un livre, en route pour une conférence, militant pour une cause ou une autre, ou en voyage au bout du monde. Pourtant, quand il s'agit de ses tracas quotidiens, elle devient une vieille dame complètement dépassée qui appelle son fils - et son ordinateur ! - pour prendre le relais. Et, lorsque je lui fais valoir qu'en échange du loyer son propriétaire est supposé lui fournir un logement décent, elle a ce petit sourire gêné et me répond qu'elle ne veut pas l'embêter avec ses petits problèmes... </span></div><div style="text-align: justify;">Que Ruby se rassure, après trois dégâts des eaux, je n'ai aucun problème à l'embêter moi-même avec mes gros problèmes d'infiltration, d'humidité, de moisissure et d'assurance ! <i>O la belle vie... sans soucis... sans problèmes... <span><br /></span></i></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com175020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-64955640776627874532022-03-18T15:33:00.009+01:002022-03-19T09:55:10.206+01:00142. Fort potentiel, à ne pas manquer<p style="text-align: justify;">Au bout du compte, je me demande ce que Stéphane Plaza penserait de toute cette histoire ? Une chose est sûre, Mr de V. ne remportera jamais le titre de Meilleur Agent Immobilier de la Semaine de <i>Chasseurs d'Appart. </i>Oui, je connais <i>Chasseurs d'appart</i>, figurez-vous. Tout comme <i>Affaires Conclues</i>, <i>Bienvenue au Camping</i> et <i>Les Anges fêtent la Saint Patrick</i> ! J'ai beau ne pas avoir de télévision, ça ne m'empêche pas d'avoir un minimum de culture télévisuelle. Enfin culture... Je ne suis pas certaine que le terme soit vraiment approprié. Toujours est-il qu'il est difficile d'échapper au petit écran, le moindre bistro est désormais équipé d'écran sinon petit du moins plat (grâce à l'allocation de rentrée scolaire ?) et les patrons dudit bistro sont rarement fans de Claude Sautet ou des documentaires d'Arte. </p><p style="text-align: justify;">Bref, je m'interroge. Stéphane Plaza aurait-il pu m'éviter tous ces déboires immobiliers ? Très certainement. Il y a vingt mois, s'il avait assisté à ma première visite de l'appartement de Mme D., il aurait sans doute sauté de joie en découvrant que l'appartement était équipé d'une double vasque. Après coup, il aurait sans doute modéré son enthousiasme. Il est vrai que les vasques ne se trouvaient pas à proprement parler dans une <i>salle </i>de bains mais dans un <i>couloir </i>de bain. Couloir qui reliait l'entrée à la pièce à vivre, ce qui permettait aux invités de Mme D. d'assister en toute convivialité à ses douches, bains ou brossage de dents avant qu'elle ne leur offre un café. Hormis cette curiosité sanitaire, l'appartement <strike>était</strike> paraissait idéal : un rez-de-chaussée de trois pièces (72m2) donnant sur une cour très calme, avec cuisine toute équipée et corridor de bain, cheminée fonctionnelle, parquet, le tout à 150 mètres de chez moi ! Dans l'entrée, une fissure dans le mur attira mon attention mais Mr de V. m'informa que les travaux seraient bénins et qu'ils avaient été validés par l'AG. Il m'assura que cet appartement était une véritable affaire. Hum... Qu'en penserait Stéphane Plaza ? Hormis la conception d'une salle de bain et le rafraichissement du bien (allo ? Valérie Damidot ?), après les taudis et cagibis en touts genres que j'avais visités, j'étais à deux doigts de me laisser convaincre... <br />Après consultation de mes parents pour être sûre de ne pas faire une grosse bêtise (qu'on ait 8 ou 48 ans, il est des habitudes qu'on ne perd jamais !) et après consultation de mon banquier pour être sûre de ne pas faire une grosse bêtise, entre deux confinements, je me décidai à appeler Mr de V. pour faire une offre à Mme D. Je dus attendre (trèèèèès !) longtemps sa réponse et celle de son ex-mari. Finalement, dix-huit mois plus tard, ils étaient d'accord tous les deux et c'est toute excitée que je m'apprêtais à signer le compromis de vente. Une formalité pensai-j, me voyant déjà déambuler entre les allées d<i>'Ikea</i>. Que nenni. Il ne faut jamais déambuler trop vite ! <br /></p><p style="text-align: justify;">Quand je veux une baguette, je vais chez le boulanger. Quand je veux de la joue de bœuf, je vais chez le boucher. Mr de V. ne semble pas fonctionner de la même manière que moi et ce fut-là le sujet de notre première discorde. Je m'obstinais à faire appel à ma notaire et non pas à lui pour la rédaction du compromis de vente ce qui sembla le chiffonner (à l'instar du jambon blanc ou cru que j'achète chez mon boucher itou).<br /></p><p style="text-align: justify;">Nous eûmes notre second différend quand ma notaire découvrit que le bien de Mme D. était destiné à des bureaux et non à un usage d'habitation. Mr de V. ne semblait pas comprendre que je m’embarrasse d'une information aussi insignifiante pour ne pas dire méprisable.<br /></p><p style="text-align: justify;">Notre troisième sujet de fâcherie surgit quand il s'avéra que Mme D. n'avait jamais régularisé le rachat pour un euro symbolique d'une partie du bien auprès de la copropriété. En conséquence, ma notaire m'informa qu'il me reviendrait de régulariser la situation non plus pour un euro symbolique, mais à la valeur vénale (et conséquente) du bien. Là encore, Mr de V. trouvait que je me formalisai pour pas grand-chose.<br /></p><p style="text-align: justify;">Nous atteignîmes le point de non retour lorsque ma notaire, toujours elle, me communiqua, avec le projet de compromis, le devis qui concernait les travaux "bénins" liés à la fissure. Le devis mentionnait la réfection des canalisations et des fondations de l'immeuble (l'appartement étant au rez-de-chaussée, merci !) et s'élevait à la modique somme de 408 000 euros dont une part non négligeable serait à ma charge.<br /></p><p style="text-align: justify;">Après consultation de mes parents pour être sûre de ne pas faire une grosse bêtise, j'informai ma notaire que je me rétractai et adressai un mail poli à Mr deV. pour l'informer de ma décision et mettre un terme à nos relations. <br /></p><p style="text-align: justify;">Mr de V. s'est senti offensé. Il m'a fait une véritable scène au point que le doute m'a envahi. Aurais-je largué Mr de V. sans m'en rendre compte ? Parait que je lui ai tourné le dos. Parait que je l'ai planté. Comment ai-je lui faire ça ? Après tout ce qu'il a fait pour moi. Il m'a juré que jamais je ne retrouverai un bien pareil. Honnêtement, j'espère bien. <br /></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-58159595681914783402022-02-04T15:55:00.007+01:002022-02-11T20:05:38.225+01:00141. Conte de caisse<p style="text-align: justify;">Mais au secours ! Ce monde partirait-il à vau-l'eau ? Plus de saisons, plus de jeunesse, plus de Tigre de Java ni de chauve-souris à longues oreilles (beurk), plus de cigarettes en chocolat ni de cabines téléphoniques ! Tout fout le camp, moi je vous le dis. </p><p style="text-align: justify;">Pardonnez-moi cette introduction aux accents réactionnaires ou <strike>collapsologistes (iques ?)</strike> alarmistes (je vous laisse juge). Ne paniquez surtout pas, je ne viens pas, aujourd'hui, vous entretenir de politique. Les professionnels de cette discipline sauront, hélas, mieux vous divertir que moi.<br /></p><p style="text-align: justify;">Non, figurez-vous que je sors tout bonnement du supermarché. Enfin super, tout est relatif... Du Monoprix en l’occurrence. Je comprends que vous soyez surpris. La banalité de cette activité concorde mal avec l'image de femme insaisissable, de nymphe des temps modernes que sans aucun doute, vous vous faites de moi depuis que vous lisez ce blog. Néanmoins, au risque de provoquer quelques désillusions, je confesse ici que je suis une femme tout ce qu'il y a de plus normale (disons <i>relativement </i>normale) et qu'il m'arrive, lorsque je n'ai pas d'autre alternative, d'arpenter les rayons conserves et produits ménagers d'enseignes franchisées en poussant sans entrain un caddie grippé sous la lumière cafardeuse des néons. Que voulez-vous, les nourritures de l'âme c'est bien beau, mais on reste un peu sur sa faim ! </p><p style="text-align: justify;">Tout ça pour vous dire donc, que je sors du Monoprix. Aucun évènement n'étant venu troubler mes modestes emplettes et le détail de mes achats étant à peu près aussi passionnant qu'une visite du <a href="http://www.musee-du-sabot.com/" target="_blank">Musée du Sabot</a>, je vous propose de passer directement en caisse. Enfin, de passer... d'aller vous démerder en caisse. Car dans ce Monoprix, il n'y a plus personne pour biper mollement votre paquet de lessive ou votre huile d'olive et les "héros du quotidien", indispensables pendant le confinement ne devaient apparemment pas être si indispensables que ça puisqu'ils ont cédé leurs postes à des caisses automatiques. Les clients doivent donc désormais faire sagement la queue devant des machines (dont quatre étaient ce jour-là hors-service) pour pouvoir jouer à la marchande tout seuls, comme des grands, comme des cons, comme des grands cons. </p><p style="text-align: justify;">Debout dans la file (on est rarement assis quand on fait la queue), mon tour de biper des codes-barres approchait. Il ne restait devant moi qu'un monsieur, auquel je n'avais pas prêté attention jusque-là. Immobile, il semblait absorbé dans la contemplation des chewing-gums et des programmes télé. Une lumière verte auréola soudain la caisse N°2 pourtant le monsieur n'avançait pas. D'un ton impatient, la dame derrière moi lui enjoignit de se dépêcher bon sang de rejoindre ladite caisse. En l'observant d'un peu plus près (mais pas de trop, distance sanitaire oblige), il s'avéra que ce monsieur était ivre mort. Enfin pas tout à fait mort et pas tout à fait ivre mais il comptait apparemment y remédier puisqu'il faisait l'acquisition d'une bouteille de ce nectar aux propriétés détergentes qu'est la Villageoise. La dame éleva la voix : " Y a une caisse libre, là, devant vous !!! " Le monsieur, visiblement sans abri, ne comprenait pas. Ses pièces de monnaie dans une main, sa bouteille dans l'autre, il ne bougeait pas. Il cherchait de son regard vitreux une caisse comme il en connaissait, quelqu'un derrière un tapis roulant avec au mieux le regard fuyant, au pire la mine dégoûtée mais enfin quelqu'un. Devant lui il ne voyait que des automates, surmontés d'un panneau signalétique avec une carte bancaire et des pièces de monnaie barrées. Sans aucun repère et sans carte bancaire (c'est plutôt rare quand on vit dans la rue) il préférait ne pas bouger. Histoire d'ajouter encore au sordide, la sorcière derrière moi l'invectiva " Bon, tu la payes ta vinasse ou pas ? " Sa mauvaise humeur contamina bientôt les autres clients qui se mirent à leur tour à apostropher le malheureux. </p><p style="text-align: justify;">Soudain une nouvelle caisse s'auréola de vert et je passai (pas fière) devant le monsieur avec mon panier. Comme il ne bougeait toujours pas, je lui fis signe d'approcher. Je bipai sa bouteille et lui payai 3,49€ de réconfort avec la carte bancaire dématérialisée de mon smartphone. Je suis une nymphe des temps modernes, je suis connectée. Sans un mot, le monsieur est sorti du magasin en trainant des pieds. La mégère m'a gratifiée d'un " Pfff !" et d'un regard navré. J'ai laissé mes courses en plan dans leur panier et j'ai suivi le monsieur dehors. Je suis une nymphe... j'ai autre chose à foutre que déprimer au supermarché !</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: center;"><i> </i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/n7slITZM1O0" width="320" youtube-src-id="n7slITZM1O0"></iframe></i></div><i><br /></i><p></p><div class="alpha color-white text-shadow" itemprop="headline" style="text-align: center;"><b>Carrefour ouvre aujourd'hui son premier magasin </b></div><div class="alpha color-white text-shadow" itemprop="headline" style="text-align: center;"><b>100 % automatisé sans caisse, ni personnel</b></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.406641215.751613366454237 -32.7496088 81.968351633545765 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-25987936896434314532021-12-27T15:05:00.012+01:002021-12-27T15:55:33.273+01:00140. La positive attitude<div style="text-align: justify;">Cher Monsieur Bastien Angermüller, </div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;">Vous m'avez officiellement délivré mon certificat de positivité au Covid, je ne vous remercie pas. Je n'aurais jamais cru qu'un jour, je regretterais autant de réussir un examen. Je ne remercie pas non plus le <i>Secret Santa </i>qui m'a refilé ce joli cadeau de Noël que je ne peux ni rendre, ni échanger, ni revendre sur <i>Le bon Coin </i>vu que<i> </i>tout le monde l'a déjà. Grâce à vous deux, cette année se terminera pour moi encore plus mal qu'elle n'avait commencé ce que, en toute honnêteté, je n'aurais pas cru possible.<br /></div><div><p style="text-align: justify;">Quand les premiers maux de gorge se sont manifestés, j'ai pensé que j'avais peut-être avalé un ou deux coquillages avariés le soir du réveillon. J'ai rapidement écarté cette hypothèse, je n'ai pas pour habitude de manger les crustacés<i> avec</i> leur coquille, encore moins quand il s'agit d'oursins. C'est entre ma septième et ma huitième sieste que les courbatures m'ont alertée. Certes, je ne m'étais pas échauffée avant le dîner néanmoins l'effort que j'avais déployé la veille pour lever ma coupe de Champagne ou découper le saumon n'était pas surhumain. Quant à cette soif persistante, j'aurais pu la prendre pour la manifestation d'une vulgaire gueule de bois, du latin <i>vulgaris crapulam, </i>à ceci près que je n'avais pas abusé du Saint-Emilion à table car sachez, Monsieur Angermüller, que je ne me cuite pas au Saint-Emilion, j'ai de l'éducation. </p><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;">C'est ainsi que, un peu patraque, j'ai poussé la porte de votre officine de pharmacie un lendemain de Noël. Nous n'étions pas nombreux, entre les couches et les shampoings anti-pelliculaires, à vous rendre visite et je n'ai pas eu à attendre longtemps avant de rejoindre votre collègue sous le barnum auquel une modeste guirlande donnait un air de fêtes. A l'abri des regards, je l'ai laissée visiter furtivement ma fosse nasale puis nous nous sommes quittées et j'ai rejoint mon domicile à la lueur des lampadaires. Hélas, je n'ai pas non plus attendu longtemps le résultat funeste de notre intimité. A peine quinze minutes plus tard, j'étais non seulement malade mais aussi démoralisée. </p><p style="text-align: justify;">Vous ne le savez pas, Monsieur Anger... je peux vous appeler Bastien ? Donc, vous ne le savez pas parce qu'on ne se voit pas souvent, Bastien, mais je suis artiste de mon état. Comédienne, chanteuse... non, non, ne cherchez pas vous ne m'avez pas vue à la télé, je suis plutôt du genre confidentiel, tout particulièrement cette année. Je suppose qu'entre deux séries Netflix vous écoutez les infos, je ne vous ferai donc pas un état des lieux de la Culture, disons sobrement qu'elle a subi quelques dégradations. Tout ça pour vous dire qu'en cette fin d'année, je devais jouer. Vous n'imaginez pas, Bastien, la joie enfantine et l'excitation que provoque désormais pour moi la perspective de chaque représentation. La peur aussi. Tant que je n'ai pas un pied sur la scène, que je n'entends pas le murmure de spectateurs dans la salle, j'attends à présent malgré moi l'annonce officielle, le coup de fil - ou du sort, c'est une question de point de vue - qui annulera tout.<br /></p><p style="text-align: justify;">Je devais partir ce matin pour Toulouse. Ce Nouvel An, c'était mon Noël à moi ! Si vous saviez comme j'attendais de commencer l'année en beauté, sur la scène du Bijou, <a href="http://www.surlabonnevoix.com" target="_blank"><i>Sur la Bonne Voix</i></a> ! Entourée de ceux que j'aime... C'aurait été le plus beau des cadeaux, le réveillon le plus parfait. J'y étais presque ! Sans doute était-ce trop beau... trop parfait... Encore une fois, il faut tout annuler et encore une fois, avoir le cœur brisé. Pardon Bastien, si je ne suis pas aussi "positive" que vous semblez le croire. J'aimerais bien. Mais j'ai comme un goût amer dans la bouche... C'est bon signe remarquez, je n'ai pas perdu le goût... </p><p style="text-align: justify;">Avec ma plus sincère affliction, <br /><br />Stéphanie<br /></p></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-65558198567391963542021-11-07T16:22:00.009+01:002021-11-08T17:48:34.328+01:00139. Un taxi nommé désir... <p style="text-align: justify;">D'accord, il était 21h. D'accord, nous avions l'air de deux touristes dans nos cirés jaunes assortis. D'accord, le bonheur sur nos visages pouvait paraître indécent. D'accord, nous venions de passer à l'heure d'hiver entraînant chez certains des troubles du sommeil, de l'irritabilité et une baisse de la capacité de travail. Et d'accord, d'accord, nous arrivions à Paris qui n'est pas précisément connue pour la courtoisie de ses habitants. Il n'empêche, ce ne sont pas des excuses. </p><p style="text-align: justify;">Je rentrais donc de Noirmoutier avec mes camarades par le TGV INOUI 8926 en provenance de Nantes. Nous venions de passer trois jours sur une île entre la terre et la mer, entre le soleil et la pluie, entre les huîtres et les patates bref une île, entre le sel et l'eau. Un parfum d'iode et de moules marinières s'accrochait à nos cheveux emmêlés par le vent... Le chant des vagues, le cri des mouettes et la voix de Cabrel fredonnant <a href="https://www.youtube.com/watch?v=VRR08MzNoVg" target="_blank">Hors-saison</a> continuaient de résonner harmonieusement à nos oreilles... Nous avions encore les yeux tout éblouis - et les pieds tout engourdis - de nos balades en bord de mer et de nos déambulations au cœur des marais salants... Bref, nous étions heureux, ivres de sel, d'océan et de Chardonnay Vendéen, et nous n'avions qu'une ambition (après 1h45 de voiture et 2h11 de train) : rentrer chez nous. </p><p style="text-align: justify;">Fatigués par nos trois jours de repos, avec mon camarade Hervé nous décidons de partager un taxi puisque nous habitons à quelques rues l'un de l'autre dans ce chouette quartier qu'est le vingtième arrondissement. Il faut avouer que la perspective d'un dernier voyage en métro, à arpenter couloirs et escaliers chargés de nos bagages, nous enthousiasmait assez modérément. Et à quoi bon appeler Uber ou je ne sais qui quand à peine descendu du train, des chauffeurs de taxi attendent de vous conduire si ce n'est au bout du monde du moins à l'autre bout de Paris. </p><p style="text-align: justify;">Arrivés en gare Montparnasse, nous nous mettons donc en quête de la station de taxis la plus proche et suivons docilement les flèches des panneaux ornés d'une petite voiture verte disséminés dans la gare. Les trois panneaux semblant avoir été accrochés au hasard soit par un employé dyslexique ayant abusé d'alcool, soit par le commissaire de l'expo Léonard de Vinci du Louvre, nous nous lassons finalement de ce jeu de piste infructueux et décidons de sortir par la grande porte. Nous nous débrouillerons tous seuls, sans l'aide du responsable chargé de la signalétique de la Gare Montparnasse. </p><p style="text-align: justify;">Sur le parvis de la gare, au coin de la rue du Départ, deux chauffeurs discutent près de leurs bagnoles, peinards... Telles deux émeraudes, la lumière verte du lumineux TAXI qui surmonte leurs voitures noires brille dans la nuit, noire itou. Eh ben ! La voilà la station ! C'était pourtant pas compliqué de flécher la sortie principale ! Pleins d'assurance, Hervé et moi-même nous dirigeons vers ces nobles travailleurs de la nuit et nous adressons à celui visiblement en tête : "Bonsoir monsieur, nous allons dans le vingtième ? " L'homme nous ignore ou presque. Il est vrai que nous l'interrompons au milieu de sa cigarette et d'une conversation visiblement passionnante avec son collègue. Nous renouvelons timidement notre requête. Il se retourne, agacé, avant de nous indiquer mollement que la station se trouve quelques mètres plus loin, "par là". Satanés lumineux verts qui nous ont induits en erreur, nouilles que nous sommes. Nous remercions ce chaleureux chauffeur pour ses aimables renseignements et poursuivons donc notre quête. </p><p style="text-align: justify;">"Par là" il n'y a aucune station. En revanche, nous découvrons l'accès du parking de la gare. Bingo ! Sous l'éclairage sordide, nous repérons que notre ami responsable de la signalétique a "oublié" un panneau au dessus de la rampe d'accès des voitures. Nous hésitons avant de renoncer à gravir avec nos bagages le charmant colimaçon bétonné parfumé à l'essence. Le cœur gonflé d'audace, nous rejoignons le bord du trottoir de la Rue du Départ dans nos cirés jaunes assortis, prêts à héler le premier taxi venu. Après moins d'une minute d'attente, une superbe citadine ornée du logo G7 ralentit et s'arrête à notre hauteur. Le chauffeur baisse la vitre passager avant de baragouiner avec l'aménité d'un CRS avec une rage de dents " Z'allez où ? " Nous lui indiquons poliment notre double destination et après une brève réflexion ce <i>Taxi Driver </i>de seconde zone, bien moins sexy que De Niro mais tout aussi fondu que Travis Bickle, aboie "J'ai fini mon service, ce sera 60 euros." Euh... pardon ? Are you talkin' to me ? Et le compteur alors ? Il est là pour la déco ? Tu veux pas qu'on te paye à l'avance non plus ? Comme nous restons sans voix, devant nos mines (ahuries sans aucun doute), Travis n'attend pas notre réponse. Il remonte sa vitre et fonce dans la nuit blouser d'autres clients plus naïfs...</p><p style="text-align: justify;">Nous sommes finalement montés à bord d'un taxi de la société G7. De vert, le lumineux est devenu rouge. Joe le Taxi était charmant, il ne connaissait peut-être pas toutes les rues par cœur mais grâce à son GPS, il nous a fait traverser Paris en discutant aimablement, faisant mentir la mauvaise réputation des Parisiens. Les lumières scintillaient le long du Boulevard Montparnasse... Par la fenêtre défilaient le Boulevard Saint Marcel.. la Seine... le Génie de la Bastille... C'était beau. Joe nous a finalement ramenés à bon port pour une vingtaine d'euros et je n'ai jamais eu autant envie de donner un pourboire à quelqu'un. </p><p style="text-align: justify;">Avant de vous quitter, je n'ai pas rapporté d'huîtres ni de patates de Noirmoumoute, mais je partage quand même ces jolies vues d'automne... <br /></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHE_GTZmC4t0c1CeXYEsV83x61sWHNDTj097zZcWH0bCJk0qrFNydpghGBdVILzdXEftHgDwXJX0mmj3GxeXEWmyRtZ6Ij9e6PM9IOr2TyCwwwZE2r6srwPPnDBmU0xveG0xBf7uiYtbk/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1189" data-original-width="2643" height="288" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHE_GTZmC4t0c1CeXYEsV83x61sWHNDTj097zZcWH0bCJk0qrFNydpghGBdVILzdXEftHgDwXJX0mmj3GxeXEWmyRtZ6Ij9e6PM9IOr2TyCwwwZE2r6srwPPnDBmU0xveG0xBf7uiYtbk/w640-h288/IMG_20211029_113923.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div style="text-align: center;"></div><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV-fIUCWoWJ5U5py6t-C8wwkyxCdjQGBVfoYakYAVyMB-OnEGyssqvDFkTm2iuhlDf99VmAFtt4MOHfz6GF1ZAyeQoixEas4ICbow4uUYBdIv859fwMif-WW4Z5pCGqdAq5BpTIstXSfw/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEherzOMJ7DXkPlCfV5U4mwecnGGdrPuB9OzAaonjSSkQTFf5_ZrNqmBqyooVzdpwig8WVGho_0siLMKmseNebEhrtfsncchrdcllNCaG5c6iXkJHghbituGRNbYywGJkOmxSNZWtoX7x6o/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1189" data-original-width="2643" height="288" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEherzOMJ7DXkPlCfV5U4mwecnGGdrPuB9OzAaonjSSkQTFf5_ZrNqmBqyooVzdpwig8WVGho_0siLMKmseNebEhrtfsncchrdcllNCaG5c6iXkJHghbituGRNbYywGJkOmxSNZWtoX7x6o/w640-h288/IMG_20211031_144339.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV-fIUCWoWJ5U5py6t-C8wwkyxCdjQGBVfoYakYAVyMB-OnEGyssqvDFkTm2iuhlDf99VmAFtt4MOHfz6GF1ZAyeQoixEas4ICbow4uUYBdIv859fwMif-WW4Z5pCGqdAq5BpTIstXSfw/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9CJwhU0YJSP47h_l-ABoWDsZJw7JWKG0bU7R0_FihudwsSur_LKFw01ZImmAzega0_U9TdKaVzKdMJy5x8Qy0DI6sXj_X0xh6Gig9QYiVOkRLO-k-oLFFZHG2ktKZJnoP5oVn-AaIZHY/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1189" data-original-width="2643" height="288" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9CJwhU0YJSP47h_l-ABoWDsZJw7JWKG0bU7R0_FihudwsSur_LKFw01ZImmAzega0_U9TdKaVzKdMJy5x8Qy0DI6sXj_X0xh6Gig9QYiVOkRLO-k-oLFFZHG2ktKZJnoP5oVn-AaIZHY/w640-h288/IMG_20211028_142217.jpg" width="640" /></a></div></div></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com0Paris 20e Arrondissement, 75020 Paris, France48.8648958 2.398476225.621604493811709 -32.7577738 72.1081871061883 37.5547262tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-79262924180875645722021-09-13T15:04:00.020+02:002021-09-16T14:39:25.867+02:00138. Un Marx et ça repart !<p style="text-align: justify;">Ça y est, j'ai fait ma rentrée politique. L'été s'en est allé et il a bien fallu se résoudre à ranger les vacances dans les valoches (à roulettes, désolée Brigitte). En général la rentrée, je trouve ça excitant, mais cette année, allez savoir pourquoi, je n'étais pas trop motivée. Peut-être la perspective de devoir se coltiner les mêmes bras cassés que d'habitude ? Avec les mêmes programmes en plus... Je ne sais pas vous, mais j'ai l'étrange sensation que je n'en finis plus de redoubler. Je crois que je suis en situation d'échec politique. Mais ne dramatisons pas, finalement ça ne s'est pas si mal passé. J'ai même réussi à ne pas pleurer, ce n'est pourtant pas l'envie qui m'a manqué. C'est peut-être ça la maturité politique ? Ou la désillusion allez savoir.<i>..</i> Mais que je vous raconte un peu. </p><p style="text-align: justify;">Le weekend dernier, je baguenaudais au Parc Floral (en vrai je travaillais, mais ça fait moins bucolique) quand par un hasard fortuit et malencontreux, entre les oies sauvages et les nénuphars, une horde de jeunes républicains a surgi devant moi - sans les armes mais avec les bagages (!) - effrayant jusqu'au paon du parc qui est allé se réfugier sur le toit du Pavillon 21, me laissant affronter seule et pantoise la <i>Rentrée des Jeunesses Républicaines</i>. Si mon miroir se charge de me rappeler chaque jour que je n'ai plus rien d'une jeunesse, ces militants supposés être dans la fleur de l'âge non plus, visiblement. N'ayons pas peur des mots, ils avaient la fleur sinon au fusil du moins quelque peu défraîchie pour ne pas dire carrément flétrie. L'espace d'un instant, je me suis même demandé si ce n'était pas un critère d'adhésion ? Giscard et Juppé étaient déjà chauves à vingt ans, non ? Toujours est-il que le look Fillon et le look Bachelot étaient très tendance cette année dans les allées du Parc Floral entre les bijoux clinquants, les foulards Hermès, les serre-têtes velours et les vestes forestières malgré les 34°C, ce n'était pas exactement la <i>Fashion Week</i>. Sans doute attirée par ma combinaison bleu royal et malgré mes cheveux gris, Rachida Dati en personne est venue me saluer toutes dents dehors et pendant un court instant, j'ai retrouvé ma jeunesse, républicaine de surcroit ! Cependant, son sourire botoxé et carnassier n'étant pas sans rappeler celui de Jack Nicholson dans <i>Shining</i>, notre échange a été des plus brefs. <br /></p><p style="text-align: justify;">Les plus observateurs d'entre vous auront peut-être remarqué que je n'ai rien d'une Républicaine. Enfin si, pardon. Conformément à la définition de ce bon vieux Larousse, je suis en effet <i>favorable à la République.</i> En revanche, je ne suis pas un<i> moineau d'Afrique Australe qui édifie un nid collectif où se reproduisent plusieurs dizaines de couples</i>, ce qui est bien dommage, ça a l'air sympa. Je ne suis pas non plus <i>membre du Parti des Républicains</i>, ce qui d'après ce que j'ai vu ce weekend a l'air un peu moins sympa et beaucoup plus bruyant qu'un moineau qu'il soit d'Afrique ou d'ailleurs. Mais après avoir entendu ces jeunes militants crier <i> </i>tout le weekend et tous en chœur <i>On est de droite ! </i><i>On est de droite ! </i>je m'interroge : finalement le nid collectif c'est peut-être leur truc aux Républicains ? Sardou, Montagné et Bruel, oui apparemment. Ils nous l'ont fait savoir à pleins poumons, hélas. En revanche, pour les dizaines de couples, je crois que non... La reproduction communautaire, à mon avis, c'est plutôt un truc de gauchos. Du reste, ce weekend, à la Fête de l'Huma, j'ai croisé quelques camarades qui avaient l'air plutôt partants... Oui j'étais à la Courneuve. Eh ! Il me fallait bien quelques litres de binouze tiède pour me remettre de ma rentrée inopinée à Droite et noyer ma déception de ne pas voir croisé les Balkany.</p><p style="text-align: justify;">Ce qu'il y a de bien avec la Fête de l'Huma, c'est qu'on a ses repères. D'abord tout le monde te tutoie et t'appelle <i>Camarade</i> et ça fait chaud au cœur ce petit folklore.<i> </i>Bon, je dis tout le monde, mais pas les types à l'entrée payés deux ronds de serviettes en papier qui te disent "Pass Sanitaire siouplé!". Tu peux assister à des débats avec des titres qui te rappellent que le monde ça pourrait être vachement chouette si on faisait un effort et quand tu t'arrêtes pour écouter les Camarades, tu te rend compte que c'est pas gagné cette affaire... Cette année, Fabien Roussel a été très sympa, il nous a fait tout plein de promesses pour quand il sera le Président de la République. Et puis la Fête de l'Huma, c'est un peu le Salon de la Gastro (dans tous les sens du terme). Tu passes trois jours à manger et à boire des spécialités de toutes les fédérations (mention spéciale au <i>Punch Coco</i> de la Martinique). Avant, on <strike>buvait</strike> se torchait à la Kro en mangeant des merguez. Maintenant, on boit de la bière bio - à la verveine ou à la réglisse - et les assiettes sont vegan... Ah la la, tout se perd Camarade... Moi mon truc, c'est les douzaines d'huîtres. Enquiller les stands de Bretagne et de Loire Atlantique (22, 29, 56, 44, 85, 17) sans oublier celles de Bouzigues en Hérault (34). Enfin ça c'est d'habitude parce que cette année, l'Humanité avait réduit de moitié. Entre les stands qui n'étaient pas là et ceux qui n'avaient pas prévu assez d'huîtres, dès le samedi, il y avait pénurie. Idem pour la choucroute, le cassoulet, les tripoux et l'andouillette. Heureusement, pour la bière on a évité le drame et c'était beau de voir, comme chaque année, tous ces messieurs pisser au vent entre deux stands, plutôt que dans les - nombreux - sanitaires prévus à cet effet. Côté concert la Fête de l'Huma, c'est un peu comme la Fête de la Musique. Et cette année, on n'a pas été déçus, <i>Trust </i>nous a régalé de son célèbre <i>Antisocial </i>et sur la grande scène, Alain Souchon a fait chanter (et rire !) jeunes et vieux à l'unisson pendant plus d'une heure alors qu'il devait jouer 45 minutes. Merci Camarade ! Et puis au détour des stands, des inconnus se sont retrouvés autour d'autres inconnus qui grattaient plus ou moins bien des guitares en criant leur colère, rêvant d'un monde meilleur et solidaire... A minuit, les Camarades épuisés se sont dirigés vers la sortie pour rejoindre le RER... ou prendre un Uber. N'empêche, chaque année à <a href="https://fete.humanite.fr/" target="_blank">la Fête de l'Humanité</a>, il y a comme un goût de liberté, d'égalité et de fraternité. Dommage que ça ne dure que trois jours... </p><p style="text-align: justify;">Sinon, pour la rentrée du Rassemblement National, je pense que je vais faire l'impasse. Je ne suis pas sûre que ce soit très raisonnable après les huîtres... <br /></p><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5db9I0VSNfgjfhUpgIjhO45VTmLg5gtmxuReokyoxuP_hh3-v9C9JTq-zkCJN0EyE21_JChJrDwqMrEeEQ-XoMuDTzWzJvf7RCD7ilvHHgrJkb4zDsUYByxkvXlvIiIzZLPDB0thlSJk/s1944/1631517646596.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Rentrée des Jeunesses Républicaines" border="0" data-original-height="1944" data-original-width="1641" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5db9I0VSNfgjfhUpgIjhO45VTmLg5gtmxuReokyoxuP_hh3-v9C9JTq-zkCJN0EyE21_JChJrDwqMrEeEQ-XoMuDTzWzJvf7RCD7ilvHHgrJkb4zDsUYByxkvXlvIiIzZLPDB0thlSJk/w338-h400/1631517646596.jpg" title="Ma rentrée Républicaine" width="338" /> </a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"> Ma rentrée Républicaine</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKqAFx0vgFQWuz2veFoQpijO5rgUt91vXNtEMs9Ep0OXBPAZNuHSVCjYdTv-KGBMk0whZqPWgs2KTLl1cmzfvpOcFlqwLjQmOGInDy4CVEjYvgsKPNLya3npzHERh9D5eGNLa7U5ylRnA/s1078/1631517646592.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="776" data-original-width="1078" height="288" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKqAFx0vgFQWuz2veFoQpijO5rgUt91vXNtEMs9Ep0OXBPAZNuHSVCjYdTv-KGBMk0whZqPWgs2KTLl1cmzfvpOcFlqwLjQmOGInDy4CVEjYvgsKPNLya3npzHERh9D5eGNLa7U5ylRnA/w400-h288/1631517646592.jpg" title="Ma rentrée Communiste" width="400" /></a></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"> Ma rentrée Communiste</span><br /></div><div><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='498' height='414' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dyYiixhVDcuALUVZTXpb8D3UupDbM1kYU9sLHsI41Y1Xr9Q4CFyYLIBW5H3HS-HBl4vk9exzvG2Qil9nh2vCw' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Le Camarade Alain</span><br /></div></div><div><p></p></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.4066412-0.74105325601301786 -67.9058588 90 72.7191412tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-3490368269078890192021-07-14T19:13:00.019+02:002021-07-15T08:40:55.908+02:00137. Goût de chiottes <p><span style="font-size: medium;"> </span></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span>Alors ?
Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas lus ? Comment ça va ? Excusez-moi,
je coule un peu sur le clavier, je reviens de mon footing. Enfin de mon
jogging. Non ! Pardon ! Mon running. Bon, inutile d'en faire tout un
far au pruneaux : je </span><span>suis allée courir, c'est tout. </span><span>C'est
dingue, toutes les décennies, il faut qu'on change de mot pour désigner
le même truc ! C'est pour vendre plus de baskets, c'est ça ?
Attendez... Deux secondes, faut que j'aille faire pipi, je reviens.
Aaaah... Me revoilà. Au fait, puisqu'on en parle, j'en profite pour
soulever un point sensible. Cette histoire de Pass Sanitaires, là. Vous
en pensez quoi ? J'avoue que je ne comprends pas très bien pourquoi tout
le monde s'excite. Ça devrait faire l'unanimité, non ? Franchement, je
ne sais pas comment c'est par chez vous, mais à Paris, trouver un
endroit pour faire pipi ça relève parfois du parcours du combattant.
Alors si y a moyen de soulager tout le monde (c'est une figure de style,
hein), je trouve que c'est pas si con. Je sais que je ne vais pas me
faire que des amis mais... allez, faut assumer ses convictions ! Je suis
pour le Pass Sanitaires. Il est grand temps que le gouvernement prenne
position et rende les toilettes publiques accessibles à
tous. <br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span>Comment
ça, c'est contraindre la liberté d'uriner des individus ? Alors là, je ne
suis pas d'accord du tout. Tenez, à Toulouse par exemple, où je viens de
passer trois semaines pour la création de </span><span><span><i><a href="http://www.surlabonnevoix.com/" target="_blank">Sur la Bonne Voix</a></i></span>
nos ateliers de développement personnel et musical à domicile, eh bien
le centre ville compte à peine 20 Sanisettes. Si l'on rapproche ce
nombre de la consommation de bière locale par habitant, à première vue, </span><span>je ne suis pas scientifique, mais </span><span>la
proportion me semble plus qu'insuffisante. Ainsi, avec mon amie Valérie
- qui est accessoirement la metteure en scène de nos ateliers - nous
avons eu l'opportunité de faire quelques observations sur le
terrain. A cette occasion, nous avons pu étudier le comportement des autochtones. Au petit matin, nous avons vu différents spécimens,
masculins pour la plupart, se saisir fièrement de leur attribut
(de tailles et de formes variées) et honorer le bitume d'un jet fumant d'urine, arrosant joyeusement leur environnement naturel et urbain. En quoi leurs besoins naturels eurent-ils été brimés
si des Sanisettes avec lavabos et savon inclus avaient été mises à leur
disposition, je pose la question ? <br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span>On
m'opposera sans doute à grands cris que chacun a bien le droit de faire
pipi là où il le souhaite, que ce soit dans des toilettes, à l'abri
des buissons, entre deux voitures ou encore dans le caniveau. Je
répondrais que non, ce n'est pas le cas. </span><span><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc">Dans la capitale </span></span><span>(c'est l'exemple que je connais le mieux, veuillez m'en excuser)</span><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc"> l'article </span></span><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc"><span class="ILfuVd NA6bn"><span class="hgKElc">R632-1 du code pénal prévoit que </span></span>pour <i>« épanchement d'urine » </i>(on notera la figure poétique) en pleine<b> </b>rue
les riverains sont passibles d'une amende de 68 €. Les épanchements
sont pourtant légions, il suffit de venir faire un tour dans ma rue pour
vous en assurer. Et je vous épargne les épanchements solides. A moins
que les riverains ne s'inscrivent dans une démarche écologique ?
Peut-être participent-ils à l'entretien de la flore sauvage de la Rue
Robineau au moyen d'arrosage et de compost 100% naturel ? Dans cas, en
effet, l'accès entièrement libre à la Sanisette située 100 mètres plus
loin Place Martin Nadaud est parfaitement obsolète. </span></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc"><span>En 2018, en plus des 400 Sanisettes plus ou moins propres déjà installées un peu partout,</span></span></span></span><span><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc"><span><span><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc"><span> la Ville de Paris a par ailleurs</span></span></span></span> installé 5 <i><a href="https://www.paris.fr/pages/uritrottoir-des-pissotieres-ecolos-fleurissent-dans-paris-6033" target="_blank">Uritrottoirs</a> *</i> écologiques pour </span><span>permettre
à ces messieurs de faire à la fois pipi, du compost et pousser des
fleurs quand une envie subite les surprend au détour de l'Ile Saint
Louis. Si l'initiative est plutôt louable, on peut cependant déplorer
que la Ville de Paris ait oublié de penser à l'intimité la plus
élémentaire des usagers et que des envies subites pouvaient tout autant surprendre les dames... </span></span></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc"><span><br /></span></span></span></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Image" class="css-9pa8cd" draggable="true" height="211" src="https://pbs.twimg.com/media/DkZByqeW0AAG1_g?format=jpg&name=small" width="404" /></span></span></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span>Pour finir, j'aimerais vous soumettre une dernière anecdote en faveur du Pass Sanitaires, entièrement fictive cela va de soi !</span></span><span style="font-size: large;"> Imaginez que v</span><span class="ILfuVd" style="font-size: large;"><span class="hgKElc"><span>ous</span></span></span><span style="font-size: large;"> débouliez </span><span style="font-size: large;">gare de Lyon </span><span style="font-size: large;">une demi-heure avant le départ de votre train, </span><span style="font-size: large;">qu'une
envie pressante déclare l'état d'urgence dans votre vessie et qu'il
vous reste environ 10 minutes avant d'accéder à votre train. Imaginez
encore que plein d'audace - entre autre - vous décidiez de débusquer les toilettes du
Hall C, au fin fond du sous-sol, entre le Parking et la Dépose
Minute en traînant derrière vous votre valise de 18 kilos (avec au choix
vos skis, votre planche de surf ou votre matériel de tournée) alors...
je vous souhaite bon courage ! Une fois trouvée la sacro sainte porte
des chiottes, l'entrée nécessite une pièce de 1 euro. Bien sûr, vous
n'avez pas de pièce sur vous et votre Carte Bancaire ne vous est d'aucun
secours. Cette foutue cuvette se situe maintenant à peine à 20 mètres, elle est
impossible à atteindre ! Il vous faut cette pièce ! Vous voilà projeté dans une véritable partie de <i>Donjons et Dame Pipi </i>!<i> </i>Vous vous
dandinez lamentablement d'une jambe sur l'autre... vous savez que
bientôt, inévitablement, vous allez mouiller votre pantalon ! L’accès étant gratuit pour
tout accompagnant d'un </span><span style="font-size: large;">enfant de
moins de 6 ans, vous envisagez un instant d' "emprunter" la fillette
d'un autre voyageur afin de vous soulager grâcieusement. Quand vos yeux se
posent sur une affichette vous êtes au bord des larmes "Dès 2022, <a href="https://www.20minutes.fr/societe/3072847-20210628-sncf-toilettes-gares-deviennent-gratuites-2022-uniquement-voyageurs" target="_blank"><i>les voyageurs disposant d'un billet</i></a>
pourront faire pipi gratuitement en gare." Une SDF crasseuse s'approche alors de vous et vous tend un euro. La
honte vous submerge lorsque vous acceptez. Assise sur la cuvette vous
songez qu'en 2022, cette SDF ne disposera d'aucun billet pour pisser
gratos Gare de Lyon et soulager un besoin on ne peut plus naturel et
qu'elle devra toujours payer 1 euro... naturellement ! Votre dignité
sauve, vous sortez des toilettes et tendez un billet de 5€ à la SDF. </span></p><div style="text-align: justify;"><span class="ILfuVd" style="font-size: large;"><span class="hgKElc"><span><span>Finalement, le vrai drame ces jours-ci, est-ce qu'</span><span>on ne l'oublie pas un peu vite ? L'accès libre aux sanitaires devrait être un droit élémentaire pour tous. Co</span></span></span></span><span class="ILfuVd" style="font-size: large;"><span class="hgKElc"><span><span>mbien d'infections
urinaires, combien de cystites, de calculs rénaux, de mycoses se sont
développés cette année ? Pendant ces divers confinements, combien
de personnes se sont retenues de boire (de l'eau !) par peur de ne pas
trouver où aller faire pipi ? Alors oui, j'assume. Au risque de déranger, je suis pour le Pass
Sanitaires ! Dans les cafés, dans
les Mc Do,
dans les restos et jusqu'au 3ème étage du BHV ! Des toilettes partout !
Gratuites et pour tous ! Et même... pourquoi le gouvernement ne
s'engagerait-il pas en faveur du papier toilette gratuit dans les
campings ?</span></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc"><span><span> </span></span></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span class="ILfuVd"></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span class="ILfuVd"><span class="hgKElc"></span></span>Comment ça le Covid ? Non mais c'est n'importe quoi, là. Mais il sert à quoi ce gouvernement ?<br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span> </span></span></div><span style="font-size: medium;"><span>* Pour ceux que ça intéresse, les <i><b>Naturinoirs</b> </i>du Boulevard de la Chapelle n'ont quant à eux pas fait long feu :<i> <a href="https://www.capital.fr/economie-politique/a-paris-le-fiasco-des-urinoirs-ecolo-a-40000-euros-1393962" target="_blank">Le fiasco des Naturinoirs</a></i> </span></span>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-39182521485035436932021-04-18T20:24:00.022+02:002021-04-19T09:53:15.757+02:00136. Retour à l'Essentiel<p style="text-align: justify;">La porte résiste. Sans doute qu'elle hésite un peu avant de nous accueillir, c'est vrai qu'elle a perdu l'habitude de recevoir du monde depuis un an... A force d’insister, elle finit pourtant par se laisser convaincre et cède devant notre impatience et nos masques. Aussitôt, une odeur familière et rassurante me submerge, savant mélange de sueur, de bois, de poussière, de marc de café froid et d'un reste de chaleur de projecteur éteint... Ça sent aussi un peu les produits d'entretien. A moins que ce ne soit le gel hydroalcoolique. Quoique pas très grande, je me fais toute petite pendant que mes camarades investissent les lieux - une fois n'est pas coutume. Dans la pénombre du couloir, je ferme les yeux. J'éprouve le besoin étrange de saisir la moindre particule de ce parfum unique. J'ôte mon masque chirurgical - entre négatifs, on a le droit ! - j'inspire profondément, je bloque ma respiration et à défaut de celle du Covid-19, voilà soudain que je sens une vague d'angoisse déferler sur moi. J'ai tout à coup peur d'expirer. J'ai peur que cette odeur qui m'a tellement manqué ne se dissipe et m'échappe à nouveau, je voudrais pouvoir la fixer à tout jamais. Après quelques secondes, mes poumons me font urgemment savoir que peur ou pas, je ne vais pas pouvoir rester en apnée tout l'après-midi. Mon cerveau en rajoute une couche et me rappelle la fin macabre de Jean-Baptiste Grenouille après qu'il ait réussi à fixer l'odeur parfaite. Je me résous donc à descendre les quelques marches qui mènent à la petite scène circulaire de l'<i><a href="https://www.atypik-theatre.fr/" target="_blank">Atypik Théâtre</a> </i>en haletant comme une asthmatique et je trébuche en beauté avant de lécher la moquette où s'éparpille mon genou en kit. Après plus d'un an, je me réjouis de constater que je n'ai apparemment rien oublié des fondamentaux du clown. C'est déjà ça. Hélas, aucun public n'est pas là pour applaudir mon numéro improvisé. Étant donné qu'il ne sera pas plus nombreux dans les jours à venir, je juge inutile de renouveler cette performance pourtant grandiose. En revanche, un peu de lumière serait la bienvenue. Un soupçon de dignité également mais je ne veux pas me montrer trop exigeante. Je me contente donc de remercier Mickaël qui vient non seulement d'allumer les projecteurs alors que je me relève de ma cascade avec une majesté toute relative mais qui a surtout la gentillesse de nous accueillir en résidence pendant la semaine qui vient alors que nous nous nous entêtons à poursuivre la création de <i>Sur la bonne voix </i>avec Lucas et Valérie. <br /></p><p style="text-align: justify;">Alors que je m'agite depuis quelques heures sur la scène, tout comme le pied de géranium flétri reprend vie après l'hiver chauffé par les premiers rayons du printemps, je sens que - quoique moins flétrie - je reprends vie moi aussi, sous les 20 000 watts de la rampe de projos incandescents. Je sens aussi que je commence à suer comme un phoque. Peu importe ! Je suis tellement heureuse de retrouver les murs d'un théâtre que je pourrais arracher mes vêtements et me lancer en collants et soutif dans la <a href="https://www.youtube.com/watch?v=EHPdVnUour4" target="_blank">choré d'ouverture </a>de<i> Chorus Line</i>. Je me retiens par égard pour mes collègues, à mon justaucorps défendant ! Il est des spectacles auxquels il vaut mieux ne jamais assister. Mais c'est une lutte de tous les instants. Voilà deux jours que nous répétons et après tous ces mois passés loin de la moindre petite salle polyvalente, je sens que petit à petit, le démon de <i>Broadway </i>s'empare de tout mon être. Mickaël passe nous saluer et s'enquérir de nos progrès et je fais de mon mieux pour donner le change mais je ne peux tout simplement pas m'empêcher de taper du pied sur le sol... Je suis possédée ! <i><span><span>Step, kick, kick, leap, kick, touch... Again!</span></span> </i> Surtout, ne pas chanter à voix haute. Oui, oui, on progresse... les nouveaux morceaux se mettent en place... <i><span><span>Step, kick, kick, leap, kick, touch... Again!</span></span> </i>Assister à un filage ? Mais bien sûr ! J'ai beau savoir que nous ne sommes là que pour la semaine, que nous ne faisons que répéter, que les théâtres sont fermés jusqu'à nouvel ordre, que Mickaël n'est pas Michael Douglas, je ne sais pas si je vais pouvoir me contrôler encore très longtemps ! Heureusement c'est l'heure de la pause. Mes camarades s'absentent pour une raison obscure. Nous voilà seuls... le démon et moi. Quelque part, j'entends le <i>clac</i> d'une poursuite qui s'allume. Je m'avance en jogging dans la lumière blanche qui inonde la scène. Michael Douglas préfère rester caché dans l'ombre<i> </i>des gradins et je respecte sa pudeur<i>. </i>La tension est palpable... Avant que je ne m'en aperçoive, voilà que je mets à chanter... les premiers mots de<i> <a href="https://www.youtube.com/watch?v=po2p09cww9Y" target="_blank">Nothing</a> </i>m'échappent et j'entends ma voix résonner dans la salle. Je n'ai pas la classe de Priscilla Lopez (sa robe non plus, fort heureusement !) mais je mets toute mon âme dans chacun de ces mot et toutes mes années de cours de théâtre me reviennent en mémoire même si - la plupart de - mes profs étaient plus sympas et moins racistes que Monsieur Karp. Et dans ce théâtre vide depuis des mois, j'ai envie de pleurer... non pas parce que je ne ressens rien, au contraire... mais parce que je me souviens que c'est ça mon métier : actrice. <br /></p><p style="text-align: justify;">Michael Douglas n'était pas dans la salle et je n'ai pas été retenue pour <i>Chorus Line </i>malgré cette audition secrète bouleversante d'émotion (qui m'a bouleversée moi en tout cas). Quand Lucas et Valérie sont revenus, le démon de<i> Broadway</i> m'avait quittée, ce qui valait sans doute mieux pour mon équilibre psychologique. Nous avons repris les répétitions et nous étions heureux je crois tous les trois d'écrire, de chercher, de chanter, de danser (!), de trouver, d'inventer, de nous tromper, de changer, de rire et de nous retrouver surtout. Mais dites... on va en faire quoi de ce bonheur, si on peut pas le partager ? </p><p style="text-align: justify;"></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYeETiss_k3VGCz_wsu8QDuB8ezMKsyaouoljWIaNqFbTgWb19HhT1MQtjmdwySCxNA18uw8JtPIgNzv4OB-OFi7YbanMFWo55PqeqL6izGuHZ-2cLGRq9Ss94VKZTKI0-v2QX5PLN62c/s1032/169350980_299201754899274_2395775228438491752_n.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="774" data-original-width="1032" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYeETiss_k3VGCz_wsu8QDuB8ezMKsyaouoljWIaNqFbTgWb19HhT1MQtjmdwySCxNA18uw8JtPIgNzv4OB-OFi7YbanMFWo55PqeqL6izGuHZ-2cLGRq9Ss94VKZTKI0-v2QX5PLN62c/w400-h300/169350980_299201754899274_2395775228438491752_n.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><b><i>Sur la Bonne Voix</i></b><br /><span style="font-size: x-small;">Résidence de Création 2021, Atypik Théâtre</span><br /></td></tr></tbody></table><br /> <p></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-71019251273014216542021-03-02T16:09:00.010+01:002021-03-03T08:49:02.809+01:00135. Rioja grande<p style="text-align: justify;">Tout
quitter sur un coup de tête... enfin presque. Passer un test PCR,
prendre ses cliques et ses claques, deux ou trois masques, remplir son formulaire de contrôle sanitaire, ne pas
oublier le gel hydroalcoolique en flacon de moins de 100 ml et puis se
faire la malle. Partir loin ! Là-bas, de l'autre côté du Covid histoire
de (re)vivre la vie d'avant le temps d'un weekend. Là où les verres et
les rires s'entrechoquent. Là où le soleil est plus doré qu'une tortilla
de patatas et le ciel plus bleu qu'un masque chirurgical. Là où l'air
est tellement doux que même Mbappe envisage d'aller rejoindre Zizou...
Là où tout, même <i>el confinamiento</i> paraît plus beau ! </p><p style="text-align: justify;">A
peine ai-je posé mes valises que je descends ou plutôt que je me
précipite Calle de Alcala. Je n'ai pas encore siroté la moindre gorgée
d'un verre de Vermout ou de Sangria que je me sens comme la Périchole,
un peu grise pour ne pas dire carrément anthracite. Partout, sur de
vastes terrasses, les madrilènes ne vont pas aux arènes voir le torero -
ce qui n'est sans doute pas pour leur déplaire, aux taureaux - mais mangent et boivent
le plus naturellement du monde. Je regarde ma montre. Caramba ! 20
heures ! Ma qué je n'ai pas d'atestacion ! La nuit tombe sur la Victoire
du Metropolis, hâtons le pas avant qu'elle ne m'arrête, la Police
(<-- jeu de mots). Vite ! Je me dépêche de remonter vers l'hôtel...
avant de me rappeler que le <i>toque de queda</i> ne commence ici qu'à
23 heures. Je ris - bêtement - sous mon masque et me remets
tranquillement en route. Je déambule de paseo en calle en quête du bar
parfait. C'est qu'après quatre mois d'abstinence, je ne veux pas me
tromper : il n'est pas question de boire un piètre apéro au comptoir du <i>Zanzi Bar.</i>
Non. Il s'agit de faire les choses bien comme il faut. Choisir le
lieu... la déco... la musique... S'assoir à la bonne table... à la
bonne chaise (pour pouvoir observer la salle !)... Après une longue
déambulation, je me décide pour l'ambiance toute à la fois chic locale
et art déco du <a href="https://www.madrid.fr/circulo-bellas-artes" target="_blank"><i>Circulo de los Bellas Artes</i></a>
qui me semble plus approprié pour l'occasion que le bar à patatas-tapas
graillonasse du coin. J'entre. Dans le hall, derrière un lourd rideau
de velours, un camarero en tablier blanc immaculé découpe une épaule
Pata Negra qui ne lui a rien fait au couteau. C'est bon signe. Derrière le bar, des ampoules
illuminent un mur immense de bouteilles d'alcool... Sur une scène, point de concert mais tout de même, <i>Jazz Music</i>
est écrit en lettres majuscules de néon bleu au dessus d'un nu féminin
en bronze qu'on pourrait attribuer à Maillol... Dans la pénombre ambiante, je distingue deux jeunes aux cheveux
teints en roses qui boivent des cocktails multicolores tout droits sortis d'un film d'Almodovar... deux vieilles
dames laquées discutent autour d'une assiettes de tapas... J'ai
l'impression d'avoir traversé un sas temporel et de me retrouver à New
York en pleine prohibition. Je ferais peut-être mieux de me contenter
d'une eau gazeuse... La serveuse s'approche... Une légère angoisse
s'empare de moi... Et si elle me demandait mes papiers ? Pire ! Si elle
me fichait dehors ? J'adopte une attitude désabusée. Ouf ! Apparemment,
le protocole est resté le même. Ou bien c'est moi qui suis restée une très bonne
comédienne. Hélas, même en Espagne, je ne suis pas en mesure de le
vérifier. Mais au moins ici, je peux boire pour oublier mon chômage
forcé ! A ceci près que les cartes semblent avoir disparues. Que nenni
! Elles se sont simplement dématérialisées : la serveuse m'indique sur
la table un QR code à scanner. Je m'exécute. La carte apparaît sur mon
téléphone. J'hésite... Tant de choix ! Je n'ai plus l'habitude. Chez
moi, c'est café ou eau du robinet. Très éventuellement verveine le
soir... Mojito, Whisky, Vermut, Vino - Blanco Tinto, Rosada - Tequila...
Mon téléphone est pompette ! Je décide de me simplifier la tâche et de
faire prendre un peu l'r à mon espagnol par la même occasion : je
demande à la serveuse quel vin<i> me aconseje</i>. Sa réponse est sans
appel : Rioja ! Vale ! Apparemment, la serveuse ne s'y connait pas trop
mal... Il est pas dégueu son petit Rioja... Ou bien j'ai tellement perdu
l'habitude que je ne me rends plus compte ! Ou bien je suis tellement
contente ! Assise à ma table, je savoure mon verre... Et le plaisir
retrouvé de ce moment... Je contemple la salle et je me dis que
définitivement, ça valait le voyage... J'ai hâte d'être à demain ! De
pousser les portes grandes ouvertes des musées, des restaurants, du
Palais Royal... Caramba ! Bientôt <i>el toque de queda </i>! Je me lève sans bousculer personne et paye mes 3 euros (!). Dehors, quelques rares taxis passent sur la avenida. <span><i><span>Des taxis blancs, des claquements de portières</span><span>... Un vrai mélange de sentiments</span>...</i></span><i><a href="https://youtu.be/EwZTp7YljS4" target="_blank">Madrid, Madrid</a></i>....<span><span>T'as raison Nilda, c'est ça... y me encanta ! <br /></span></span><br /></p><br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEig1NkiCwaXlK3lQiq_POxNTXklOHHvLTfu4-w_T3fNrz3xFM9phqpjqx-AidcV5lmUweWUB_vLNcDzFWo9tb0eqSW40Zzp9Ey6Ti5C3m4BGS_Ndh3s3T8eW2XmCM0NAJlfZZ5Ocff5KOk/s1332/1b.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1332" data-original-width="999" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEig1NkiCwaXlK3lQiq_POxNTXklOHHvLTfu4-w_T3fNrz3xFM9phqpjqx-AidcV5lmUweWUB_vLNcDzFWo9tb0eqSW40Zzp9Ey6Ti5C3m4BGS_Ndh3s3T8eW2XmCM0NAJlfZZ5Ocff5KOk/w480-h640/1b.jpeg" width="480" /></a></div><br />Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-22799800567549959362021-01-23T18:09:00.003+01:002021-01-26T10:02:59.184+01:00134. Liste de voeux<div class="separator" style="text-align: center;"></div><p style="text-align: justify;">La voici donc la nouvelle année qu'on attendait avec tant d'impatience. Jusqu'ici, je ne sais pas vous, mais pour ma part je ne peux pas dire que je sois franchement emballée. Que ce soit par le nouveau calendrier des pompiers, le nouveau couvre-feu ou le nouveau <a href="https://www.moschino.com/fr_fr/baguette-bag.html" target="_blank">baguette-bag </a>de chez <i>Moschino</i> qu'on peut se procurer pour la somme modique (normal, c'est de la mode) de 795€.<i> </i>Personnellement, j'achète ma baguette à la boulangerie de la rue Sorbier pour la somme encore plus modique de 0,95cts et j'en suis très satisfaite. Certes, je ne peux pas y glisser mes clés ou mon portable (j'avoue honteusement que je n'ai jamais essayé), mais je peux vous garantir qu'avec un imperméable, l'effet est tout simplement le même que sur la photo. Enfin je suppose, je n'ai pas d'imperméable. Et je peux même agrémenter ma baguette de chocolat ou de pecorino. Pas sûre qu'on puisse fourrer le baguette-bag de rillettes ou de confiture de myrtilles...<br /></p><p style="text-align: center;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMtMvg9Z-SKplxCHAJ_0VHoCklD0sCLA2ocmuXiSOzm1RB2Elj_WFb5JOOM7j8vvntyYG0S7m_QjO-LvF7HLsM8d8z0kRmxqn6DreKS-XQZnHJLO5c6OywrQRBEnHzIXNbW0P-PJSKBTs/s1164/Moschino-Baguette.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="896" data-original-width="1164" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMtMvg9Z-SKplxCHAJ_0VHoCklD0sCLA2ocmuXiSOzm1RB2Elj_WFb5JOOM7j8vvntyYG0S7m_QjO-LvF7HLsM8d8z0kRmxqn6DreKS-XQZnHJLO5c6OywrQRBEnHzIXNbW0P-PJSKBTs/s320/Moschino-Baguette.JPG" width="320" /></a> </div><p></p><p style="text-align: justify;">Mais s'il est vrai que les égarements boulangers des créateurs de mode italiens constituent pour moi une véritable énigme, ce n'est pas ce qui me déroute le plus en ce début 2021. En effet, cette année, j'ai reçu moult <strike>cartes</strike> SMS de vœux on ne peut plus insolites : "Bonne année confinée !" " Bonne Coronannée !" "En 2021, vive le vaccin !" "Je te souhaite une année démasquée..." qui m'ont presque fait regretter le facétieux "Bananier et pommes sautées !" ou le piquant "Beaux nénés et bonne tétée !"<br /></p><p style="text-align: justify;">J'ai bien compris que les auteurs se voulaient cocasses voire spirituels pourtant leurs messages ont eu l'effet inverse et m'ont carrément flanqué le bourdon ce qui est plus ou moins l'opposé de celui escompté. On ne peut pas dire que leurs vœux 2.0 m'aient laissé espérer le meilleur pour l'année à venir. Très honnêtement, si c'est pour commencer 2021 avec le virus, les masques ou un (re)confinement - un peu comme j'ai fini la précédente en somme - inutile de m'adresser des vœux : je n'ai qu'à sortir de chez moi - lorsqu'on m'y autorise aimablement entre deux couvre-feu - ou à allumer les informations. Hors, précisément, en 2021, s'il y a une chose que j'aimerais bien pouvoir faire, c'est débrancher Radio Corona une fois de temps en temps... </p><p style="text-align: justify;">Et puis j'aimerais savoir... Depuis quand cette manie de la rime s'impose-t-elle quand on veut souhaiter la bonne année ? Après <i>2019 l'année de la teuf, </i><i>2017 l'année des pépettes </i>sans parler de la très glorieuse <i>2016 année de la baise</i>, le concept de vœux "poétiques" a montré ses limites je crois. Il n'y a rien là de très baudelairien ni de très convaincant et il serait temps d'y renoncer (exception faite pour les élèves des écoles élémentaires). </p><p style="text-align: justify;">De même, tous les ans, je reçois les vœux de Jacques Brel. Enfin, je ne reçois pas chaque année une carte de vœux de Jacques dans ma boîte aux lettres, de toute façon plus personne n’envoie de carte à part <i>Domino's Pizza </i>et <i>Yves Rocher.</i> Pourtant, Jacques et moi sommes amis depuis plusieurs années sur Facebook, encore récemment il m'a souhaité un joyeux anniversaire alors que Jean Yanne a encore oublié ! Enfin tout ça pour dire que chaque année, il y a toujours quelqu’un pour me transférer les vœux de Jacquot qui datent quand même du <a href="https://dicocitations.lemonde.fr/blog/les-voeux-de-jacques-brel-1er-janvier-1968/">1er Janvier 1968</a>. Ils sont très beaux je le reconnais. Mais peut-on impunément s'approprier les vœux d'autrui ? Des vœux, c'est quand même intime, non ? <i>"Comme j'étais pas inspiré, je t'envoie les vœux de Jacques Brel..."</i> Et pourquoi pas <i>"Comme j'étais pas inspiré, je vous envoie la déclaration fiscale de mon beau-frère..."</i> ? Et puis 33 ans ça commence à dater... Il serait peut-être temps d'emprunter les vœux de quelqu'un d'autre.... Est-ce qu'Alain Souchon ou Francis Cabrel ne pourraient pas se dévouer et nous souhaiter la bonne année dans une envolée pleine de lyrisme qu'on pourra leur piquer pendant les trente années à venir histoire de changer un peu (même en étant pour la parité ça me semble difficile de solliciter Mylène Farmer ou Aya Nakamura pour ce genre d'exercice) ? Je leur adresse d'avance toute ma gratitude.<br /></p><p style="text-align: justify;">Enfin à quoi bon envoyer le même message à tout son carnet d'adresse ? J'ai reçu des SMS d'inconnus ou presque. Quel est l'intérêt de souhaiter une bonne année à son toiletteur canin ou à <i>Thaï Tanic</i>, livreur à domicile ? Est-ce qu'un SMS groupé c'est plus facile ? C'est pour ne vexer personne ? Ou pour se sentir moins seul ? Ou c'est peut-être une fausse manip' ? A moins que ce ne soit pour avoir une remise sur les <i>pad thai</i> crevette ? <i><br /></i></p><p style="text-align: justify;">Souhaiter une bonne année, pour de vrai, à ceux qu'on aime (ce qui réduit considérablement le carnet d'adresse) ce n'est pas grand-chose et puis ça fait drôlement plaisir. Mais ça prend plus de temps, forcément. Surtout si on y ajoute une pointe d'optimisme, par les temps qui courent ce n'est pas négligeable, et un brin de personnalisation. Pour ma part, j'aurais aimé qu'on me souhaite une année pleine de dimanches au chaud sous la couette, de chansons de Patti Smith et de Diane Dufresne, de spectacles en vrai de vrai et de toutes les couleurs, de soirées entre potes (sanitairement safe) qui s'éternisent jusqu'au milieu de la nuit, de tricots en laine mérinos, de milliers de mille-feuilles arrosés de thé fumé fumant, de grains de pop-corn qui éclatent avant que je m'installe pour re-re-regarder <i><a href="https://www.youtube.com/watch?v=pxhCyxqlDbQ" target="_blank">La fin du jour</a>, </i>de fausses notes grattées sur ma guitare, de paysages exotiques à l'autre bout du monde et de balades sans but au bout de ma rue... bref de petits riens du tout qui me rendront l'année plus douce malgré tous les flashs infos de Radio Corona. </p><p style="text-align: justify;">Pour finir, je souhaite donc à chacun de vous une année parfumée de cafés du matin et de pain chaud sorti du four, de chansons sous la douche, de poulets rôtis partagés en famille, de raclettes entre amis (et de Spasfon aussi), d'amoureux amoureux, de nuits pleines de rêves, de <i>binge-watching</i>, de farniente dans le sable et... de <a href="http://www.blogdestef.com" target="_blank">Blog de Stef</a> ! Bonne année à tous ! <br /></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com375020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-66045414227764631872020-12-10T15:52:00.016+01:002020-12-10T16:15:53.477+01:00133. Esprit, es-tu là ? <div class="separator"><p style="text-align: justify;">Pas d'odeur d'aiguille de pin ou de cannelle, pas de parfum de vin chaud ou de chocolat chaud entre les cabanes des marchés de Noël. Pas de marchés d'ailleurs. Pas non plus de grelots ni de <i>Ho ! Ho ! Ho ! </i>Pas l'ombre d'une barbe blanche, d'un bonnet rouge ou d'un ceinturon sur les trottoirs déserts devant les Grands Magasins. A<i> </i>croire que le Père Noël est confiné lui aussi, en Laponie ou aux Seychelles, allez savoir... Peut-être même qu'il est malade sans qu'on n'en ait rien su ? Les enfants lui écrivent malgré tout avant de demander pour la centième fois si on ira voir Papi et Mamie à Cheissoux comme chaque année pour le réveillon à des parents qui ne savent toujours pas quoi répondre et lâchent, agacés, "Tu vois pas que je suis en visio !" Les supermarchés essayent aussi de nous convaincre que Noël c'est pour bientôt tandis que Mariah Carey fredonne inlassablement <i>All I want for Christmas </i>entre les<i> </i>rayons gavés de chocolats, Panettone, foie gras et autres marrons glacés. Mais cette année l'esprit de Noël s'est fait la malle. En cette fin d'année, il est plutôt chagrin, brumeux l'esprit et le cœur, lui non plus, n'est pas aux fêtes. Chacun rechigne à faire une place à ce virus malpoli, qui s'est invité sans prévenir aux festivités et qui n'est franchement pas le bienvenu. Mais on n'a pas le choix, alors sous les masques, on s'organise comme on peut. La tradition, c'est la tradition. C'est Noël, merde ! On ne va pas laisser une bête de pandémie nous gâcher les fêtes ! Et si on se faisait un réveillon-Zoom ? <br /></p></div><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Maman, t'as oublié d'activer ton micro ! En bas à gauche, clique !!!</p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Salut tout le monde ! Allo ? Vous m'entendez ? </p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;"> - T'aurais pu sortir de ton lit pour le réveillon !<br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Je vous ai préparé un slide avec des dessins de Simon et Ludivine pour Noël... vous êtes prêts ?</p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Euh... c'est ton bureau qu'on voit là ! <br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Ah et là ? <br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Maman, y a le micro-onde qui sonne, coupe ton micro... En bas à gauche... clique !</p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Qui est-ce qui parle ? </p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- C'est moi Maman ! <br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Allo ? Vous m'entendez ou pas ? <br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Papa, tu peux enfermer la chienne ? Elle va aboyer toute la soirée ! <br /></p><p style="margin-left: 40px; text-align: justify;">- Je vous laisse deux secondes, j'ai un autre réveillon-zoom chez mes beaux parents, à toute ! <br /></p><p style="text-align: justify;">Franchement ça promet, le réveillon au coin du Zoom. On ne peut pas dire que ce soit très chaleureux ni très festif. Même avec un feu de cheminée en fond virtuel. Pour un peu, ce serait même pathétique. Toute la petite famille réunie sur l'écran, chacun devant sa caméra qui déguste sa demi-douzaine d'huîtres arrosée de jus de citron à 20h34 précises sous prétexte d'être bien synchrones afin de célébrer tous ensemble un Noël pas très joyeux au demeurant ? Car ce Noël 2020 n'a de Noël que le nom. Il n'en a ni le goût, ni l'odeur, comme s'il était lui-même contaminé. Il n'amène avec lui ni les trois flocons blancs habituels, ceux qui virent en quelques heures à la gadoue grisâtre sur les trottoirs parisiens, et qui pourtant, me réjouissent et me font retomber en enfance dès que je les vois apparaître. Il n'amène pas les pintes de bière de Noël commandées au comptoir dans le brouhaha d'un bar chaleureux, pas plus que les pintades farcies, les mousselines de châtaignes et autres feuilletés de Saint-Jacques entre lesquels on hésite avant de se décider pour les paupiettes de sole au menu d'hiver d'un restaurant au décor feutré. Cette année, <i>Le Père Noël a perdu sa pantoufle </i>n'est pas l'affiche du Théâtre des Papillons Bleus pour faire la joie des plus petits (et accessoirement celle de quelques intermittents !) tous les mercredis et samedis de décembre et bien sûr, il n'y a pas de traditionnelle <strike>festival de gamelles</strike> escapade entre copains à la patinoire, tout juste peut-on se consoler autour de l'appareil à raclette, judicieusement conçu pour 6 convives (coïncidence ?). </p><p style="text-align: justify;">Pour résumer, l'arrivée de Noël cette année semble provoquer plus de soucis que d'excitation et de joie dans les familles. Comment va-t-on s'organiser, faut-il se faire tester, pourra-t-on voyager, pourra-t-on simplement se <i>voir</i>, sans parler des cadeaux. La bûche n'a pas encore été servie qu'elle pèse déjà sur les estomacs. Alors à quoi bon se mettre la rate au court bouillon ? Quitte à faire la fête, est-ce qu'il ne vaut pas mieux attendre d'avoir une bonne raison et surtout de pouvoir le faire bien ? Puisqu'on a réussi à décaler le <i>Black Friday</i>, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas décaler Noël. On fait ça tranquillou, au printemps, quand l'effet de ressac des vagues se sera un peu calmé. Pour l'arbre on décore un buis ou un olivier, on peut même zapper la déco et profiter que le cerisier du Japon est en fleurs, pour la musique, on remplace <i>Mon beau sapin </i>par <i><a href="https://www.youtube.com/watch?v=UE3OBmNNKXc" target="_blank">Le grand chêne</a> </i>de Brassens, pour le menu, on troque les huîtres pour des asperges, la dinde pour un gigot d'agneau, la bûche pour une tarte aux fraises et les cadeaux, ben... ça on garde. C'est pareil en fait ! A part la météo ! Et qu'on peut éventuellement mettre les gosses dans le jardin (si on en a un) comme ça, on est tranquilles pour l'apéro. Franchement, je ne sais pas ce qu'ils fabriquent au gouvernement, c'est pourtant simple ! </p><p style="text-align: center;"><img alt="La présence du père Noël dans les centres commerciaux fait réagir | Place publique" class="n3VNCb" data-noaft="1" height="180" src="https://images.radio-canada.ca/v1/ici-info/16x9/pere-noel-coronavirus.jpg" style="height: 330.246px; margin: 0px; width: 587px;" width="320" /></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com175020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-83531460095102704812020-11-11T15:01:00.003+01:002020-11-12T10:36:05.657+01:00132. Clip coton !<div><p style="text-align: justify;">Ça y est ! Depuis deux jours, j'ai mes règles - d'or - sur <a href="https://youtu.be/mtVZ2-BlGZ0" target="_blank"><i>Youtube</i></a> ! J'avais un peu mal au ventre pendant le téléchargement, mais il parait que c'est normal. Enfin bon : je suis une Grande. Comme Madonna, Beyonce et Lady Gaga. Bon... Grande... Tout est question de perspective. Et de costumes. Et de danseurs. Et de brushing. Bref de moyens. Oh et puis zut ! Certaines ont simplement besoin de plus de temps que d'autres pour s'épanouir virtuellement. Et puis ma notoriété étant encore <strike>relativement</strike> confidentielle, je préfère ne pas trop brusquer les choses. Chacun a son propre rythme technologique, le mien c'est un clip tous les sept ans. Il faut savoir se faire désirer. Et avoir des abdos. Ce qui a pu accessoirement retarder les choses d'une année, peut-être deux.<br /></p><p style="text-align: justify;">Le jour du tournage, pour garantir mon succès sur le Net, à l'instar de Madonna, Beyonce et Lady Gaga, j'ai enfilé body et collants sexys. Je ne suis pas une andouillette, j'ai vu et revu les millions de vues de <a href="https://youtu.be/EDwb9jOVRtU" target="_blank"><i>Hung up</i></a>, <i><a href="https://www.youtube.com/watch?v=4m1EFMoRFvY" target="_blank">Singles ladies</a> </i>et <a href="https://youtu.be/qrO4YZeyl0I" target="_blank"><i>Bad Romance </i></a>et ma tenue bien sûr (qui étrangement, n'est pas sans rappeler l'andouillette ?) s'est immédiatement imposée. En revanche, j'ai fait l'impasse sur les escarpins pailletés de 28 cm. Une fracture de la cheville ainsi que le ridicule se sont quant à eux immédiatement imposés comme des risques inutiles à courir, surtout en talons. Certes, on risquait de me reprocher de ne pas être sexy jusqu'au bout des ongles de pieds. Mais d'abord, qui fait du fitness perchée sur des escarpins ? A part Beyonce, s'entend. Personne. Dans les salles de sport que j'ai fréquentées en tout cas. Et puis la mauvaise foi, ce n'est pas fait pour les chiens. Si on allait me reprocher quoi que ce soit, je pourrais toujours déguiser le confort de mes vieilles baskets en acte féministe, en militantisme actif contre la dictature médiatique, abusive et patriarcale des Stilettos à bout ouvert.<br /></p><p style="text-align: justify;">J'étais donc bien dans mes baskets, plantée devant le miroir dans mon body rose bonbon, et plutôt satisfaite. Force m'était de constater que localement, je pouvais sans doute rivaliser avec Beyonce quant au diamètre de mon bassin (pour ne pas dire la surpasser mais je n'aime pas me vanter), ma chevelure quant à elle avait des airs de liégeois chocolat premier prix qui n'étaient pas sans rappeler les extravagances capillaires de Lady Gaga, enfin, comparativement à la Madonna d'<i>aujourd'hui</i>, je trouvais mon <strike>maquillage</strike> camouflage plutôt réussi. Hormis de fameux abdominaux brillants par leur absence, je n'avais donc rien à envier aux plus grandes des Divas et ce tournage s'annonçait sous les meilleurs auspices. <br /></p><div style="text-align: justify;">Pleine d'assurance, plus rose qu'un bouquet d'hortensias, je me suis avancée on ne peut plus grâcieusement sur le tapis de sol - c'est idiot cette expression ! Vous les mettez où, vous, vos tapis ? Au plafond ? - de la salle de sport <a href="https://www.facebook.com/atthegoodplace94/" target="_blank">At the Good Place</a> en compagnie de Jérémy, le maître des lieux, tout en muscles et en sourire, qui avait généreusement mis ses muscles, ledit tapis, le sol, ainsi que les murs de sa salle à notre entière disposition pour le tournage. Marie s'occupait du cadrage, Robin des lumières, Lucas faisait semblant de pianoter, moi de chanter... Bref, tout allait pour le mieux dans le meilleur des clips, jusqu'à ce que Marie me demande... de faire des abdos. A moi ! Désolée, Marie, mais je n'ai pas apporté le matériel avec moi. Pour le plan tablettes de chocolat, c'est avec Jérémy qu'il faudrait voir ça... Moi, je serais plutôt du genre à boulotter la première boîte de Quality Streets venue, mais s'il fallait tourner un plan flan aux œufs, dans ce cas, j'étais parfaitement équipée ! Non ? Fallait-il vraiment que ce soit moi ? Dire que je n'avais pas mis de talons pour sauver ma dignité et que j'allais maintenant devoir me ridiculiser à tenter de faire trois ciseaux ! Résignée, je m'installais... au sol... pour pédaler avec tout à la fois la grâce, la graisse et le souffle d'un veau marin sur la Baie de Somme. Quelle tristesse ! Toutes ces calories laborieusement accumulées, brûlées d'un seul coup ! Ah non, on pourra bien dire ce qu'on veut mais vraiment la Culture... c'est physique !<br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="365" src="https://www.youtube.com/embed/mtVZ2-BlGZ0" width="439" youtube-src-id="mtVZ2-BlGZ0"></iframe></div><br /></div><div style="text-align: center;">Commander l'EP<br /></div><div style="text-align: center;"><a href="https://www.helloasso.com/associations/ispr/paiements/stef-culture-physique/widget" target="_blank">CULTURE PHYSIQUE</a><br /></div><br />Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com020e Arrondissement de Paris, 75020 Paris, France48.864916099999988 2.398470820.554682263821142 -32.7577792 77.175149936178826 37.5547208tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-85974689380962350772020-10-08T22:40:00.014+02:002020-10-09T10:58:03.021+02:00131. Stef Annie<p style="text-align: justify;">Le paquet n'était pas très épais. Un étui fait maison, de deux, peut-être trois centimètres.... Il était un peu plus grand qu'une enveloppe A4 et bricolé avec du carton épais. Plusieurs tours de gros Scotch marron le protégeait soigneusement. L'expéditeur s'était apparemment appliqué mais j'avais beau chercher, son nom sur l'étiquette n'allumait aucune lanterne qui puisse éclairer les couloirs obscurs du fond de ma mémoire. Pourtant pas d'erreur possible, c'était bien mon nom et mon adresse qui figuraient sur le paquet. Bien que ce colis fut on ne peut plus suspect, je renonçais toutefois à contacter les autorités. Dévorée de curiosité, j'hésitai un instant à déchiqueter avec les dents le ruban adhésif qui l'entourait et finis par utiliser une bête paire de ciseaux avant d'écarter les bords du carton. A l'intérieur, du papier bulle protégeait encore le contenu. Rogntudju ! Mais que renfermait donc ce paquet qui nécessitait une telle cuirasse ? Une assiette en porcelaine de Limoges ? Des jambières en dentelle de Chantilly ? Mes maigres droits d'auteur ? Avant toute chose, je lisais la carte qui accompagnait l'envoi. <i>"Chère Stef ! Il y a quelques années, tu nous avais fait passer une bien belle soirée à <b>La Coccinelle</b>. T'en souviens-tu ? La Coccinelle n'a pas survécu, mais j'ai pensé à toi dès que j'ai su la nouvelle</i>. <i>[...]"</i> Ma lanterne s’éclairât enfin ! Sylvie et Pierre... Pithiviers ! Bien sûr que je me souvenais ! Une frangipane pareille, ça ne s'oublie pas ! Mais de quelle nouvelle parlait donc Pierre ? Et que m'envoyait-il ? Un masque chirurgical ? Une galette ? Je dépliais délicatement le papier bulle et découvris alors son précieux cadeau. Le paquet contenait une affiche d'origine<i> </i>d'Annie Cordy datant de 1983 que j'avais effrontément convoitée lors de mon passage à <i>La Coccinelle.</i> Entre les bulles du papier, le paquet contenait aussi un peu de mon enfance et beaucoup de toute ma vie. </p><p style="text-align: justify;">En 1983, j'avais 10 ans. Si j'en crois Google (qui se fiche sans doute de savoir l'âge que j'avais), pendant que je finissais mon CM2, cela faisait déjà trois ans, depuis 1980, qu'Annie avait établi un lien de parenté indéfectible avec toutes les familles de France et de Belgique en devenant leur Tata Yoyo préférée. Sans doute qu'elle en avait un peu ras-le-bol, à force, d'aller faire le ménage et les poussières sous les commodes des presbytères et de trinquer à la Paulaner avec tous les brasseurs de Munich... 1980. Autrement dit, quarante ans. Déjà ? Ça fait donc quarante ans, qu'un beau jour, j'ai dit à mon Tonton Alain (à défaut de Tata !) "Quand je serai grande, je serai Annie Cordy ! " Parce que c'était décidé ! Dans ma tête, j'aurais des tas d'oiseaux, des bongos et puis même un (ou deux !) grelots. Comme elle, je saurais tout faire : chanter, danser, jouer la comédie... Je ferais des chansons comme des histoires, ou peut-être bien le contraire... Pis j'aurais des costumes de toutes les couleurs, pis je m'en ficherais d'être ridicule du moment que je ferais rigoler les gens. Et d'ailleurs, ce serait mon super pouvoir, quand j'arriverais quelque part, tout le monde serait de bonne humeur ! "Allez tonton ! Viens on chante encore<a href="https://www.youtube.com/watch?v=o9RzOWEbx1w" target="_blank"> <i>Jane la tarzane</i></a> !"<br /></p><p style="text-align: justify;">Quarante ans plus tard, sur le mur de mon salon, Annie est en concert dimanche 10 Juillet à 15h30 du côté de Luçay-le-Mâle (l'affiche précise près de Valençay, dans l'Indre). Le spectacle sera précédé du <i>Sensationnel Ballet de French-Cancan </i>et suivi d'un dîner champêtre, composé de Spécialités Berrichonnes le tout pour 38 Francs sans le repas et 45 Francs le repas inclus, ce qui ne fait pas très cher l'Andouillette et le Crottin de Chavignol arrosés de leur petit Quincy ! Dans sa robe Charleston à paillettes, Annie lève une gambette et m'invite à la rejoindre. Son sourire immense et sa joie de vivre débordent du cadre et illuminent mon salon tout entier. Dehors les températures refroidissent et c'est comme si cette affiche réchauffait mon salon. Mais oui Annie ! Bien sûr que je veux chanter avec toi ! Mais depuis sept mois, les concerts s'annulent. A Paris, à Toulouse, à Avignon, à Charly-sur-Marne, à Nemours, à Saintes... Même <i>La Coccinelle</i> s'est envolée ! Et à Luçay-le-Mâle, je pense qu'ils vont devoir attendre, dimanche, avant le début du spectacle... Dommage pour le dîner champêtre, le Crottin et l'Andouillette... J'ai beau fredonner <a href="https://www.youtube.com/watch?v=JYZkarjfpdI"><i>Ça ira mieux demain</i></a>, ça sonne pas aussi bien que quand c'est toi qui chante... Pourtant, je suis pas trop du genre à voir la vie en morose, tu sais, d'ailleurs mon dernier disque, <i><a href="https://www.helloasso.com/associations/ispr/paiements/stef-culture-physique" target="_blank">Culture Physique</a></i>, je l'ai fait tout rose justement, t'as vu ? Même que pour le ridicule, j'ai pas eu peur ! Tu crois que j'aurais dû mettre des paillettes ? Des noix de coco ? Un hélicon ? Je pense pas que ça aurait changé grand-chose à l'humeur ambiante tu sais... Faut dire, Annie, le soleil brille pas des masses, tu reviendras pas de sitôt... Ça aide pas ! N'empêche, ça fait du bien de t'avoir à la maison. C'est comme si qu'on était coloc' ! Dis-donc, vu que t'es Belge, ça te dirait pas qu'on se fasse des frites ? Ou des gaufres ? T'as pas envie d'une gaufre ? Oh ! Je sens qu'on va bien s'entendre toi et moi... Au fait, il parait que t'as dit : "Après ma mort, je reviendrai et je serai la plus grande pianiste du monde". Annie... ça te dirait pas de m'accompagner ? </p><p style="text-align: justify;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjp46raQGhVvH1D7HxzjAo2T3aA04bwR0cRh8JSaZopDnusSacioFTeg9T1jY-rjEgpkgF73iwiE5S9PJjyKNzJs_7BQhMrT20vVI3qdzz9bt_JHVLWFGf0b0H3AWPrk1OrGHd6Nm4bNI0/s1350/120780928_10160373432342586_2092863128996751259_o.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1350" data-original-width="1080" height="524" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjp46raQGhVvH1D7HxzjAo2T3aA04bwR0cRh8JSaZopDnusSacioFTeg9T1jY-rjEgpkgF73iwiE5S9PJjyKNzJs_7BQhMrT20vVI3qdzz9bt_JHVLWFGf0b0H3AWPrk1OrGHd6Nm4bNI0/w419-h524/120780928_10160373432342586_2092863128996751259_o.jpg" width="419" /></a></div><br /><p style="text-align: justify;"><br /></p><div style="text-align: left;"> </div><p style="text-align: justify;"><br /></p>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.406641225.616691193811711 -32.7496088 72.1032738061883 37.5628912tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-65177143940060579962020-09-03T12:23:00.005+02:002020-09-03T15:46:52.416+02:00130. Rentrée au bercail<div style="text-align: justify;">D'habitude, j'aime bien ça, moi, la rentrée. Retrouver mon petit chez-moi, demander des nouvelles du quartier à la concierge. Ou l'inverse. J'aime bien ça, reprendre mes petites habitudes, d'habitude. Faire mon jogging du matin... écrire mon blog... aller chercher ma baguette bien cuite à la boulangerie... Parfois, le bronzage éclatant en bandoulière, je pouffe même sournoisement, entre les croissants et les pains aux chocolatine, devant le teint meringue immaculée de la vendeuse... </div><div style="text-align: justify;">Tous les ans, histoire de remplir le frigo resté désespérément vide pendant que je m'empiffrais à l'autre bout de la France de brochettes, de gambas, de glaces ou de gaspacho, je retourne mollement au supermarché. Sous les néons du Monoprix, je me sens à l'étroit et je regrette le brouhaha et les couleurs des marchés ensoleillés de la Drôme. Un léger parfum d'huile de Monoï et de bougies anti-moustiques persiste entre les allées et me ramène un instant dans le Sud jusqu'à ce que l'odeur caractéristique des cartables et des cahiers neufs me submerge et me fasse dare-dare retomber en enfance. Du Sud, je me retrouve direct sur les bancs de l'école de la rue de Passy et si je ne fais pas attention, au lieu de mon café et de ma lessive, je me retrouve avec un lot de cahiers A5 grands carreaux et un kit équerre/rapporteur et je suis même à deux doigts de rédiger un exposé sur Napoléon Bonaparte ! <br /></div><div style="text-align: justify;">La rentrée d'habitude, c'est encore le plaisir, enfantin lui aussi, de retrouver les copains. Les Cartes Panini cèdent la place à celles des restos et autour des tables, on est excités tout pareil de se retrouver pour se raconter nos vacances et on rigole aussi fort que dans la cour de la rue de Passy même si on frime un peu moins qu'à la récré. Personne ne va plus voir les vaches chez son Pépé (forcément ! Des Pépés, on en a moins), faire de super chasses au trésor à la colo de Prénovel-les-Piards, ni embrasser le prof (?) de tennis sur la bouche... Enfin ça, peut-être bien que si... Non. Maintenant, on est un peu comme Astérix, pour les vacances, on va chez les Corses, les Savoyards ou les Bretons vu qu'on n'a plus trop le droit de passer les frontières, on ne bouffe pas de sangliers rôtis arrosés de cervoise mais on n'en est pas loin vu la gueule du barbecue (et d'ailleurs, on revient souvent avec un ou deux sangliers sur les hanches !), on se promet tous les jours d'aller marcher le lendemain mais plutôt que d'aller faire le GR 30 au Puy de la Vache, on fait plutôt la sieste. Cet été, en plus, on a joué à <i>Masque ou pas masque</i>, ça ressemble un peu au <i>Jumanji</i>, les règles changent tout le temps, mais c'est moins marrant... <br /><i></i></div><div style="text-align: justify;">Enfin, dans l'ensemble, on a tous passé de belles vacances ! Mais, faut dire qu'avec le printemps qu'on a eu c'était pas trop difficile... Et puis faut dire encore qu'avec le printemps qu'on a eu, on est tous bien contents de rentrer se remettre enfin au boulot. Enfin ceux qui en ont. <br />Personnellement, tout ce que j'ai, c'est ma lessive (sale), mon café et mon bronzage (éclatant). Je pourrais toujours retourner narguer la boulangère ? Mais ça va devenir moins
rigolo. En plus à force, mon bronzage devient de moins en moins éclatant. Ou alors ce sont ses meringues qui sont de plus en plus foncées ? Je pourrais bien me faire un café et laver mon linge ? Mais j'ai la flemme et puis la caféine je n'en ai pas vraiment besoin, l'énergie, on peut pas dire que je sois en manque. Faut tout vous expliquer ! C'est la <i>rentrée </i>! Je suis reposée, je suis au taquet, là ! D'ailleurs ça fait des mois que je me repose de ne rien faire, je suis pas au taquet, je suis au taquet double ! Ça j'en ai bien profité du soleil de la Drôme, j'ai fait le plein, j'ai rechargé les
batteries, je suis devenue une sorte d'engin hybride ! Je suis prête à repartir sur les chapeaux de roues ! Mais j'ai pas trop l'habitude des hybrides ? C'est normal ce démarrage tout pourri ? J'ai l'impression qu'on est un peu raplapla, non ? </div><div style="text-align: justify;">Ceci dit, une rentrée avec Bachelot en prof' principale, ça sentait le traquenard. Tous ceux qui l'ont eu avant l'avaient bien dit : c'est un vrai boulet, avec elle, vous allez ramer... N'empêche, quand je vois mon emploi du temps, je me dis qu'ils n'avaient pas tort... Ça me déprime... Y a des trous partout... Quant au programme, il est plutôt maigre... En plus, Roselyne, vus ses antécédents, à tous les coups, elle va vouloir nous faire faire du masque ! Enfin, ça aurait pu être pire, on aurait pu avoir Stéphane Bern et là
j'aurais été obligée de l'écrire cet exposé sur Napoléon Bonaparte ! <div class="css-1dbjc4n"><div class="css-901oao r-hkyrab r-1dqbpge r-1qd0xha r-1b6yd1w r-16dba41 r-ad9z0x r-bcqeeo r-bnwqim r-qvutc0" dir="auto" lang="fr"><span class="css-901oao css-16my406 r-1qd0xha r-ad9z0x r-bcqeeo r-qvutc0">Bon allez, c'est pas la peine de me mettre la rate au Bouillon Cub ! La rentrée scolaire, c'est rien qu'une</span><span class="css-901oao css-16my406 r-1qd0xha r-ad9z0x r-bcqeeo r-qvutc0"> fête commerciale inventée par les vendeurs de cahiers A5 grands carreaux et de kit équerre/rapporteur pour nous mettre une pression consumériste ! J'ai peut-être pas de boulot en vue, mais j'ai toujours un bronzage éclatant, et toc !<br /></span></div></div></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7551919444280075978.post-13461372080715399692020-07-14T14:45:00.099+02:002020-07-15T08:42:51.526+02:00129. Quatrevingt-treize<div style="text-align: justify;">Chers amis, je ne vais pas y aller par quatre chemins (c'est déjà tout juste si j'ai réussi à en trouver un !) : hier, j'étais à B. <br /></div><div style="text-align: justify;">C’était ce qu'on appelle une expérience. Pour la parisienne que je suis, partir en banlieue, c'est partir en voyage. La banlieue, très honnêtement, je connais un tout petit peu. Et puis, je l'avoue, surtout les banlieues de fiction, bourgeoises, modestes, populaires... <i>La vie est un long fleuve tranquille... Tout ce qui brille... L'esquive... Divine... </i><i>Les Misérables</i>.... Mais en vrai de vrai, <i>Les Misérables </i>jusque hier je ne connaissais pas du tout du tout... <br />Cette année, épidémie oblige, on ne tracte pas sur le Pont d'Avignon, à moins de livrer des quatre fromages ou de proposer 20% sur les épilations demi-jambe. J'occupe donc mon mois de juillet à sillonner la Seine Saint Denis pour lire des livres aux enfants. Ils n'ont quasi pas eu d'école, ils n'ont pas eu de copains, ils n'auront pas de vacances (d'ailleurs je me demande s'ils en ont les autres années, des vacances ?), ils ont déjà été bien assez punis comme ça ! Cet été, ils auront donc des histoires, des jeux et plein de livres grâce aux <a href="https://slpjplus.fr/estival/cest-quoi-ce-truc-les-parcotrucks/" target="_blank">ParcoTruc(k)s</a> du <b>Salon du Livre et de la Presse Jeunesse</b>. Je vous le dis tout net, c'est drôlement chouette de retomber en enfance, et d'ailleurs on ne peut pas vraiment dire que je m'ennuie. <br /></div><div style="text-align: justify;">Bon, côté dépaysement, je dois l'admettre, la Seine Saint Denis, ça n'est pas la Provence : ici point d'aïoli, de mistral, d'Ignace et son petit nom charmant ou de César pour te fendre le cœur ! En revanche pour l'exotisme, je peux te dire que tu es copieusement servi (et pour ce qui est de te fendre le cœur, crois-moi, y a de quoi) ! Ici, les boubous, les saris, les turbans et les masques sont de toutes les couleurs et colorent joyeusement le bitume triste des Cités, les parfums de wolof, de mafé, de couscous flottent entre les fenêtres ouvertes des tours A, B et C et on s'interpelle sans faire de manières en Bambara, Algérien ou Bengali... D'ailleurs, les enfants m'ont appris à dire bonjour dans leurs langues et me voilà qui apostrophe à mon tour les fenêtres ouvertes : Ani Sogoma ! Salam ! Hyalo ! Comme par magie, des dames en couleurs apparaissent et me répondent en souriant. <br /></div><div style="text-align: justify;">Bon d'accord. Les dames enturbannées qui sourient, la cuisine aux mille parfums... Lorsqu'on arrive à B. ce n'est pas le Club Med non plus. Ou bien alors l'équipe d'animation est celle qui a coaché Vincent Kassel et Mathieu Kassovitz pour le tournage de <i>La Haine</i>. Mais bizarrement, le matin, lorsque je suis arrivée par le parking où agonisaient les cadavres de voitures désossées, il y avait plus de monde pour me saluer que dans mon propre immeuble ! Lorsqu'on est arrivés avec les copains, entre les immeubles aux murs sales de cette Cité en U (je dirais fin 1970 début 1971), j'ai cru que la gardienne accourait pour nous offrir un Lexomil mais c'était un café, une corne de gazelle et la clé du local des toilettes qu'il ne fallait surtout pas oublier de fermer à clé (quand j'y suis finalement allée après le café, la citronnade, le thé à la menthe, l'eau et le soda au parfum chimique indéfinissable, le canapé éventré et la fenêtre à la vitre cassée avec vue sur la cuvette m'ont coupé l'envie d'y retourner pour le reste de la journée). Avec les copains, on l'a remerciée et on s'est mis au boulot. Sous un arbre, seuls subsistaient les deux pieds en fonte d'un banc public dont on avait volé l'assise (?). Le sol était jonché de mégots de pétards (ceux qui font rigoler, pas les feux d'artifice...). On a retiré ce qu'on a pu, et puis on a installé les livres, les tables, les cerceaux les masques, le gel hydroalcoolique. Au premier étage, une dame en tunique violette a ouvert sa fenêtre : "Vous faites quoi ?" je le lui ai expliqué. Elle nous a répondu que nous aurions dû faire une nocturne, ici "les enfants ils sont pas dehors avant dix heures... minuit..." Étonnée, j'ai répondu qu'on n'était pas là pour les ados... "Oui, j'ai compris, mais les petits, ils sont pas dans la rue avant le soir..."</div><div style="text-align: justify;">Avec le technicien, une affiche a alors attiré notre attention sur le mur. C'était un menu qui ressemblerait à celui d'un kebab ou d'un fast-food, hormis qu'il ne s'agissait pas de commander de la nourriture. Le menu affichait des tarifs de weed ou de shit, en livraison ou à emporter, le numéro de téléphone pour commander était en gras, et au bas du menu figurait la mention insolite (mais rassurante !) <i>"Tous nos livreurs sont équipés de masques et de gel hydroalcoolique."</i></div><div style="text-align: justify;">Ça tombait bien, un "guetteur" qui nous guettait justement depuis un moment est venu nous demander ce que nous faisions là. Une fois de plus, nous lui avons expliqué. Docteur Bedo a paru enchanté. D'abord, nous ne risquions pas de porter préjudice à son petit commerce en lui volant sa clientèle. Ensuite, les enfants c'est important. Il avait des neveux, des nièces, et apparemment des valeurs : y a que les raclûres qu'aiment pas la lecture. Il allait donc nous envoyer sa famille. C'était gratuit ? Tout ? Parfait. On n'avait besoin de rien ? C'est sûr ? Fallait pas hésiter.... Il nous ferait un prix. Merci Docteur Bedo ! <br />Devant les tentes, deux petits garçons nous attendaient timidement. Maman les avaient envoyés. Elle leur avait dit qu'on faisait des jeux. Mais des livres... Pffffff.... Ça c'était vraiment trop nul ! Ils étaient venus s'amuser ! Pas écouter des histoires ! Et puis d'abord, le foot, c'est mieux ! Alors ça j'étais bien d'accord, d'ailleurs, ça tombait bien, justement, j'avais une histoire sur le foot... "Vous connaissez <i><a href="https://slpjplus.fr/estival/akissi-toute-la-serie/" target="_blank">Akissi</a> </i>? Elle habite en Côte d'Ivoire ?" "Ah Bon ? Nous on est du Mali ? C'est à côté.... mais nous, on n'est plus forts au foot... ! En plus... c'est une fiiiiiiiiiiiiiiiille ! " Donc on a découvert une aventure de Akissi... et puis une deuxième... et puis ensuite, Akim et Moussa sont allés chercher leur petite sœur et aussi leur cousin parce qu'il s'ennuyait à la maison. Et puis Chandra et Fahima nous ont rejoints. Et petit à petit, les dames en couleur ont ouvert leurs fenêtres pour voir ce qui se passait et alors elles sont descendues avec leurs enfants.... et leurs assiettes ! Et alors on a lu ! On a lu : <i>Le</i> <i>Tracas de Blaise, La vieille herbe folle, Björn </i>et bien sûûûûr <a href="https://slpjplus.fr/estival/le-loup-en-slip-autres-tomes/" target="_blank"><i>L</i></a><i><a href="https://www.dargaud.com/bd/les-vieux-fourneaux/le-loup-en-slip/le-loup-en-slip-tome-1-le-loup-en-slip-bda5151230">e loup en slip</a></i> (deux fois !). Et surtout on a bien ri ! Entre les livres, les jeux, la citronnade et les 102 parts de gâteau au
chocolat, de sablés confiture, de crêpes, de quatre-quart et même d’acras (délicieux!) c'est vrai qu'on ne l'a pas vue passer cette journée. Quand il a été l'heure de tout ranger, Hakim et Moussa m'ont demandé si demain il y aurait encore des histoires. J'ai répondu "Non. Juste aujourd'hui". Quand ils ont chouiné "S'te plaîîîît !" j'avais les yeux qui piquent, et j'ai failli répondre "Mais siiiiiiiii !"<br />Ce n'est sûrement pas facile la vie en banlieue. <br />Mais hier à B., sous les arbres, près du banc disparu, j'ai passé une journée magnifique. Merci Hakim, Moussa, tous les enfants et tous les parents (j'ai pris 3 kilos !) <br />Cambé ! Beslama ! Bidaya ! <br /></div><div style="text-align: justify;"><ul></ul></div>Stef !http://www.blogger.com/profile/00717837228078198943noreply@blogger.com075020 Paris, France48.8599825 2.406641220.549748663821156 -32.7496088 77.170216336178839 37.5628912