Articles

83. Train d'enfer

Vendredi dernier je prenais le train. J'aurais pu prendre la mouche, mais je ne verse pas dans l'entomologie, les insectes me dégoûtent. Ça rampe, ça pince, on ne sait pas où est la tête... Beurk! J'aurais pu prendre le large mais c'est comme les insectes, les fonds sous-marins me flanquent la frousse. Ça colle, ça pique, on ne sait pas combien d'yeux vous regardent... Yeark! J'aurais pu essayer de prendre la lune par les dents. J'ai toujours eu le goût des missions impossibles. Et puis c'est joli la lune. Rien d'angoissant... Rien de dégoûtant... Mais non. Rien de tout ça. A la place, j'ai pris un bête de train. Un Paris-Metz tout simple. Rien de très exotique en somme. Metz pour l'exotisme, ce n'est pas Bangkok. Quoique les deux villes aient en commun d'avoir une longue saison des pluies. Et deux ou trois sex-shops. Mais je m'égare. De l'Est forcément. Le train TGV 2209 partait à 13h40 de la voie 8. Ils, comprenez deux

82. Toute ouïe

Image
Quand on m'a retiré les premiers pansements, j'ai d'abord cru que j'étais devenue Super Jaimie ! Alors moi aussi, on m'avait greffé une oreille bionique? Pour un peu, je me serais presque mise à courir au ralenti en pantalon pattes d'éph après de vilains espions à la solde des Russes! Sauf qu'après l'intervention, d'une part j'aurais eu l'air maligne à courir avec ma blouse en papier ouverte à tous les vents dans les couloirs de la clinique et d'autre part, j'étais aussi devenue Super Pompette. Alors là je vous arrête tout de suite. N'allez  pas vous imaginer des choses. Par exemple que je me sois sifflé trois coupes de Dom Perignon direct en sortant du bloc op'! Non. Simplement, vous saurez que privé de repères auditifs, il est difficile de se tenir debout. Il n'était donc pas question que je me mette à galoper après qui que ce soit. Du coup, j'ai préféré rester couchée et attendre que l'infirmière m'apport

81. Terrassée...

Image
Aujourd'hui, c'est mardi. Paris pleut. Ou plutôt, Paris pleure. Moi, j'en ai assez de pleurer. Assez de promener ma peine le long du macadam entre les fleurs, les hashtags, les paraboles des camions des télés internationales et les bougies. Assez depuis trois jours, de cette envie de vomir, de ne pas pouvoir dormir et de ce funeste refrain qui me tourne dans la tête Ah... Ah... Ah... Je me sens pas bien. Ah.. Ah.... Daech ça craint. Pour une fois que j'ai rien bu, j'aurais peut-être dû... Pourquoi je me sens si mal?  Facebook m'a suggéré de me peinturlurer en bleu, blanc, rouge. Twitter m'a conseillé de mettre une bougie à ma fenêtre.  Instagram m'a encouragée à boire des coups en terrasse.   Le Président de la République m'a incitée à faire une minute de silence. Et même, de New York à Londres en passant par Le Caire et Berlin, le monde entier a tenté de me consoler en me chantant la Marseillaise.  Tout ça, c'est gentil. Mais vain. Rien

80. Le pouvoir des fleurs

Image
Samedi, 16h45. Dans un quart d'heure à peine, j'ai rendez-vous avec le bonheur. Vite! Je sors. Métro Barbès-Richechouart. Sous l'enseigne de TATI, je manque d'abord de m'embrocher sur la perche à selfie d'un touriste japonais. Je slalome tant bien que mal entre les vendeurs de contrefaçons et les joueurs de bonneteau. Plus loin, je refuse une cartouche de Marlboro (Gold) quoiqu'à moitié prix ainsi que plusieurs épis de maïs grillés. Tous ces contretemps m’exaspèrent, j'ai les nerfs à vifs! Laissez-moi passer! Je ne veux pas être en retard! Et s'il ne m'attendait pas? Passé Anvers, enfin, la chaussée se dégage. J'accélère le pas et débouche finalement sur la Place Charles Dullin avec dix minutes d'avance... Ouf! J'ai le front moite de m'être précipitée, à moins que ce ne soit ma veste trop chaude pour les 25°C de ce mois de septembre. J'ai encore quelques minutes devant moi. J'en profite pour ôter ma veste et savourer ce

79. Ne pas rentrer

Image
Comment ça? Déjà? Mais... Mais non! Mon maillot n'a même pas eu le temps de sécher! Alors sous prétexte que Bison Futé voit rouge ce weekend, il faudrait en conclure que les vacances sont finies? De deux choses l'une, ou bien il n'est pas très fut' fut' le Bibi, ou bien il faut qu'il consulte un opticien! Le thermomètre affiche 35°C, la piscine 26°C, pas un nuage ne vient s'interposer entre le soleil et mon bronzage, les lauriers n'en finissent plus de fleurir, le teint rougeaud malgré le Bob, quelques Hollandais égarés continuent de déambuler le long des ruelles de Dieulefit, le Rosé (tiède) est encore en promo au Super U et brochettes et merguez continuent d'embaumer les barbecues alentours, c'est tout dire! Alors ok, il se peut que Bison Futé soit père de famille et qu'il doive s'occuper de la rentrée scolaire de ses... de ses... de ses quoi d'ailleurs? Ses bisotons? Ses bisonceaux? Comment on dit? C'est bien la peine de se

78. Famille... Je vous aime

Image
Voilà, je sais. C'est un peu comme un Mojito.  Un savant mélange entre la chaleur du rhum, la douceur du sucre de canne, la fraîcheur de la menthe, le piquant des bulles d'eau gazeuse mais qui n'a aucun intérêt si l'on n'y ajoute pas le petit trait acide du citron vert... Pour bien l'apprécier, il faut être bien détendu, loin de ses petits tracas quotidiens.  Au soleil de préférence. S'il y a une piscine ou une plage alentour alors c'est encore mieux. Vous ne trouverez rien de plus rafraîchissant que ce cocktail délicieusement givré! Ceci étant, il ne perdra rien de sa saveur si vous vous trouvez sous la tempête en Normandie. Vous ne trouverez alors rien de de mieux pour vous réchauffer que ce cocktail subtilement dosé! A Paris, les occasions de goûter ce cocktail sont plutôt rares. Du reste, au quotidien, le goût ne serait pas le même. Trop de sucre... Pas assez de rhum... Et puis je crois que, à en boire trop souvent, à force, on se lasserait. Ca