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92. Tombe la neige...

Ce matin, je me suis levée. Jusque là rien que de très ordinaire. D'ailleurs vous me direz sans doute que c'est assez fréquent, mais si c'est juste pour m'énerver que vous me faites des réflexions idiotes alors j'aime autant vous dire que c'est pas la peine, parce que je me suis levée oui, mais ça veut pas dire que c'était du bon pied! Du reste, attendez un peu, vous allez voir. Parce que pendant que je dormais, il s’est passé un truc. Subrepticement, sournoisement même, un voile de neige est tombé. Oh pas sur la ville non. D'ailleurs, ces derniers temps, sur les toits de Paris c'est plutôt un voile de pollution gris et moche qui s'est insidieusement déposé. Infiniment moins poétique si vous voulez mon avis et le pire c'est qu'on s'y habitue... Beurk! Pour en revenir à mon histoire de voile neigeux, c'est pas le genre joli voilage du quatrième étage du BHV dont je vous parle,  ni le genre poudreuse matinale de Val d'Isère, n

91. 50678

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Je me frotte les yeux mais non, ce n'est pas une blague on dirait.  50678.  Dommage, ce n'est pas le montant de mon crédit bancaire. Par contre, ce n'est pas le montant de mon découvert, l'un dans l'autre j'ai donc plutôt lieu de me réjouir et - si par hasard il lit ces lignes - mon banquier aussi. 50678, ce n'est pas non plus mon code postal, il s'avère cependant que c'est tout à la fois celui de Cologne en Allemagne, de Los Lobos au Mexique et de Uncastillo aux Etats-Unis. A retenir... qui sait, ça peut servir?  50678, c'est également le nombre de kilomètres qu'affiche le compteur de la HYUNDAI i10 automatique d'occasion que vend Monsieur Lecroulant pour la somme raisonnable de 14600€, sans préciser toutefois si ladite HYUNDAI croule elle-même, à l'instar du patronyme de son propriétaire. 50678, c'est en outre le nombre de points qu'il vous faut récolter au jeu vidéo écologique  Le royaume des plantes  avant de d

90. Ça Pommerat!

C'est drôle le théâtre. Ou pas d'ailleurs. C'est beau aussi. Enfin c'est pareil, pas toujours. Pour le savoir... il faut y aller! Se bouger. Faire un effort. Ça se mérite le théâtre. C'est pas comme la télé quand tu t'affales, fatigué et que t'appuies sur un bouton, non. D'ailleurs si t'es fatigué souvent, tu passes à côté. Et puis c'est rare les théâtres où tu peux t'affaler en jogging avec tes chaussettes trouées. C'est pas plus mal remarque. Tu te moquerais si je te disais que je regrette le temps où les gens  s'habillaient pour y aller, au théâtre? Aux  Restos du Cœur  où je continue d'animer mes joyeuses séances de cinoche, on propose parfois des places de théâtre aux bénéficiaires. Je suis souvent étonnée de voir qu'ils se sont mis en frais pour l'occasion : l'une s'est maquillée, l'autre a troqué le sweater pour un veston. C'est comme dans Zola. Ils admirent les dorures du hall, le tapis rouge, le

89. Au pays des aveugles

Encore un été. J'ai retrouvé le chemin des champs de lavande et l'odeur des melons sucrés de Provence. J'ai retrouvé les saveurs épicées des plats de ma mère et le goût citronné des Caïpirinhas de mon père. J'ai retrouvé la longue table sous la tonnelle chargée de rosiers, j'ai retrouvé la famille, les amis. Cette année pourtant, ce ne sont pas des vacances comme les autres. Cette année pour tout vous dire, ce ne sont pas des vacances. N'allez pas croire que je me plains, loin de là. Cette année plutôt que de passer l'été en maillot à perfectionner mon bronzage en bouquinant lascivement (ou presque!) le dernier Camilla Lackberg au bord de la piscine afin d'obtenir le teint parfait entre Bambou Bolivien et Feuille Morte Ressuscitée je passe l'été à bosser toute habillée derrière l'ordi. C'est pas avec ça que je vais faire la couverture de Glamour. Ni du Canard Enchaîné. C'est sûr que c'est moins vendeur que d'autres qui passent

88. Putain de camion...

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Figurez-vous que ce matin, en tant que membre unique de la rédaction de ce blog, je me suis autopromue rédactrice en chef. C'est une décision que j'ai mûrement réfléchie et qui n'a pas été facile à prendre. J'ai longuement discuté avec moi-même : Blog, mon beau Blog, suis-je toujours la plus STEF! ? Eh! A l'heure du numérique le miroir est assez has been, j'ai préféré interroger l'écran de mon ordi ou celui de mon smartphone. D'autant que c'est assez rassurant : j'ai cherché sur Google, je n'ai trouvé aucune chanteuse vivant en colocation avec sept nains qui subsiste en tant qu'agent d'hygiène et de propreté et qui soit plus STEF! que moi. Toujours est-il qu'après une réflexion intense, j'ai voté et je me suis élue. A l'unanimité. Tant que j'y étais je me suis aussi nommée directrice de la publication. Et rédactrice adjointe. Ça ne mange pas de pain de mie. On ne peut pas dire que tout cela soit très lucratif. mais t

87. Crache misère

Maintenant ça suffit ! Oui, je sais, il y avait longtemps depuis mon dernier coup de gueule, mais que chacun se rassure, je vais me rattraper! Alors, c'est parti, accrochez-vous aux branches, ça va pas être triste, parce que j'en ai vraiment ras le Nespresso. Je m'en vais d'abord vous narrer l'origine de mon juste courroux (coucou) par le menu (menu). A défaut de l'autobus S, qui n'est plus en service depuis une paye, je prenais l'autre jour le métro. Ce sont des choses qui arrivent quand on est parisienne. Ou toulousaine, ou marseillaise soit dit en passant. En l’occurrence j'avais choisi le bleu de la ligne 2 direction Nation pour les ceusses que mes trajets souterrains passionneraient, même que je changeais à La Chapelle, histoire d'ajouter encore au folklore. Jusque là, vous avouerez que niveau scénario, on est loin de  Piège de cristal . Je longeais donc paisiblement les couloirs souterrains découvrant au hasard des affiches que Maître

86. Disque dur

Faudrait tout de même que je vous raconte cet enregistrement. En vitesse, hein? Parce que je dois y retourner. Vous avez deux minutes?  D'abord je vous plante un peu le décor. Vous connaissez Louvres? C'est dans le 95. Du côté de Roissy en France. Pour y aller, on prend le RER D, Gare du Nord voie 41. Celui qui s'appelle LOVA. Un nom pareil, ça ne s'invente pas. On se croirait dans un film de Jean-Pierre Mocky! Les gares défilent : Stade de France.. Saint Denis... Ciel! Je suis en plein 9/3! Dans quoi me suis-je encore lancée? A Sarcelles, ça y est, je panique! Je m'imagine en enregistrement dans un obscur studio, ancien cabinet de dentiste recyclé, que garde un pitbull croisé cocker judicieusement baptisé Molaires; sous ma casquette de rappeuse, j'improvise un duo magistral avec  MC Dentifrice , ancien dentiste donc récemment reconverti dans les musiques actuelles ...  Mais qu'est-ce qu'ils mettent dans leur jus d'orange à la Gare du Nord?!? Nou

85. Tchèque ou espèces?

J'ai donc payé cet antivirus 79,99€... Eh! Quand on y pense, ce n'est pas rien. Avec une telle somme, je me suis renseignée, j'aurais pu m'offrir une cage pour furet et rongeurs de dimensions très honorables. Sauf que je n'ai pas de furet... C'eut donc été parfaitement idiot et je ne le suis pas. Idiote. Avec mes 79,99€ - toujours si j'avais voulu - j'aurais pu me faire tatouer Mario Bros sur la nuque par un tatoueur gothique de Abbeville. Mais d’une part je suis (très) douillette, d'autre part je l'ai dit je ne suis pas idiote et Mario Bros n'arriverait probablement pas en tête de mes choix graphiques. D'ailleurs à ce tarif, j'ai de très sérieux doutes quant aux compétences dudit tatoueur. Tout abbevillois qu'il soit. Avec 79,99€ (ou moins) j'aurais aussi pu contribuer à mon propre album sur ULULE . Si j'avais été idiote bien sûr. Parce que si j'avais les moyens, est-ce que je lancerai une contribution en ligne? N

84. Alors on danse?

Mambo... Dile que si... Setenta! Dame! Enchufla! Abanico!  Je vous arrête tout de suite, je ne révise pas mon espagnol. Je pourrais. Je devrais même. Mais non. Je préfère réviser mes figures de salsa. Qui ricane? Oui, je danse la salsa! Enfin je danse... Ok, ok, c'est un peu ambitieux comme formule... Disons plus humblement que pour le moment, je me déhanche, je tourne, je trébuche bref, je prends des leçons. Et je peux vous dire que ce n'est pas plus simple de s'y retrouver entre un  Sombrero et una  Muneca qu'entre  Ser  et  Estar . Par contre, c'est bien plus rigolo! Tout du moins pendant les cours. Parce que réviser une danse de couple toute seule, no es tan gracioso.  J'ai l'air finaude dans mon salon à piétiner sur le parquet : un, dos, tres... cinco, seis, siete... Pffff! Evidemment, ce serait trop simple de compter jusqu'à huit comme avec la guitare!!! En plus, je mélange tout... Faut faire quoi déjà avec les mains? Je croise en haut ou en b

83. Train d'enfer

Vendredi dernier je prenais le train. J'aurais pu prendre la mouche, mais je ne verse pas dans l'entomologie, les insectes me dégoûtent. Ça rampe, ça pince, on ne sait pas où est la tête... Beurk! J'aurais pu prendre le large mais c'est comme les insectes, les fonds sous-marins me flanquent la frousse. Ça colle, ça pique, on ne sait pas combien d'yeux vous regardent... Yeark! J'aurais pu essayer de prendre la lune par les dents. J'ai toujours eu le goût des missions impossibles. Et puis c'est joli la lune. Rien d'angoissant... Rien de dégoûtant... Mais non. Rien de tout ça. A la place, j'ai pris un bête de train. Un Paris-Metz tout simple. Rien de très exotique en somme. Metz pour l'exotisme, ce n'est pas Bangkok. Quoique les deux villes aient en commun d'avoir une longue saison des pluies. Et deux ou trois sex-shops. Mais je m'égare. De l'Est forcément. Le train TGV 2209 partait à 13h40 de la voie 8. Ils, comprenez deux

82. Toute ouïe

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Quand on m'a retiré les premiers pansements, j'ai d'abord cru que j'étais devenue Super Jaimie ! Alors moi aussi, on m'avait greffé une oreille bionique? Pour un peu, je me serais presque mise à courir au ralenti en pantalon pattes d'éph après de vilains espions à la solde des Russes! Sauf qu'après l'intervention, d'une part j'aurais eu l'air maligne à courir avec ma blouse en papier ouverte à tous les vents dans les couloirs de la clinique et d'autre part, j'étais aussi devenue Super Pompette. Alors là je vous arrête tout de suite. N'allez  pas vous imaginer des choses. Par exemple que je me sois sifflé trois coupes de Dom Perignon direct en sortant du bloc op'! Non. Simplement, vous saurez que privé de repères auditifs, il est difficile de se tenir debout. Il n'était donc pas question que je me mette à galoper après qui que ce soit. Du coup, j'ai préféré rester couchée et attendre que l'infirmière m'apport

81. Terrassée...

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Aujourd'hui, c'est mardi. Paris pleut. Ou plutôt, Paris pleure. Moi, j'en ai assez de pleurer. Assez de promener ma peine le long du macadam entre les fleurs, les hashtags, les paraboles des camions des télés internationales et les bougies. Assez depuis trois jours, de cette envie de vomir, de ne pas pouvoir dormir et de ce funeste refrain qui me tourne dans la tête Ah... Ah... Ah... Je me sens pas bien. Ah.. Ah.... Daech ça craint. Pour une fois que j'ai rien bu, j'aurais peut-être dû... Pourquoi je me sens si mal?  Facebook m'a suggéré de me peinturlurer en bleu, blanc, rouge. Twitter m'a conseillé de mettre une bougie à ma fenêtre.  Instagram m'a encouragée à boire des coups en terrasse.   Le Président de la République m'a incitée à faire une minute de silence. Et même, de New York à Londres en passant par Le Caire et Berlin, le monde entier a tenté de me consoler en me chantant la Marseillaise.  Tout ça, c'est gentil. Mais vain. Rien

80. Le pouvoir des fleurs

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Samedi, 16h45. Dans un quart d'heure à peine, j'ai rendez-vous avec le bonheur. Vite! Je sors. Métro Barbès-Richechouart. Sous l'enseigne de TATI, je manque d'abord de m'embrocher sur la perche à selfie d'un touriste japonais. Je slalome tant bien que mal entre les vendeurs de contrefaçons et les joueurs de bonneteau. Plus loin, je refuse une cartouche de Marlboro (Gold) quoiqu'à moitié prix ainsi que plusieurs épis de maïs grillés. Tous ces contretemps m’exaspèrent, j'ai les nerfs à vifs! Laissez-moi passer! Je ne veux pas être en retard! Et s'il ne m'attendait pas? Passé Anvers, enfin, la chaussée se dégage. J'accélère le pas et débouche finalement sur la Place Charles Dullin avec dix minutes d'avance... Ouf! J'ai le front moite de m'être précipitée, à moins que ce ne soit ma veste trop chaude pour les 25°C de ce mois de septembre. J'ai encore quelques minutes devant moi. J'en profite pour ôter ma veste et savourer ce

79. Ne pas rentrer

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Comment ça? Déjà? Mais... Mais non! Mon maillot n'a même pas eu le temps de sécher! Alors sous prétexte que Bison Futé voit rouge ce weekend, il faudrait en conclure que les vacances sont finies? De deux choses l'une, ou bien il n'est pas très fut' fut' le Bibi, ou bien il faut qu'il consulte un opticien! Le thermomètre affiche 35°C, la piscine 26°C, pas un nuage ne vient s'interposer entre le soleil et mon bronzage, les lauriers n'en finissent plus de fleurir, le teint rougeaud malgré le Bob, quelques Hollandais égarés continuent de déambuler le long des ruelles de Dieulefit, le Rosé (tiède) est encore en promo au Super U et brochettes et merguez continuent d'embaumer les barbecues alentours, c'est tout dire! Alors ok, il se peut que Bison Futé soit père de famille et qu'il doive s'occuper de la rentrée scolaire de ses... de ses... de ses quoi d'ailleurs? Ses bisotons? Ses bisonceaux? Comment on dit? C'est bien la peine de se

78. Famille... Je vous aime

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Voilà, je sais. C'est un peu comme un Mojito.  Un savant mélange entre la chaleur du rhum, la douceur du sucre de canne, la fraîcheur de la menthe, le piquant des bulles d'eau gazeuse mais qui n'a aucun intérêt si l'on n'y ajoute pas le petit trait acide du citron vert... Pour bien l'apprécier, il faut être bien détendu, loin de ses petits tracas quotidiens.  Au soleil de préférence. S'il y a une piscine ou une plage alentour alors c'est encore mieux. Vous ne trouverez rien de plus rafraîchissant que ce cocktail délicieusement givré! Ceci étant, il ne perdra rien de sa saveur si vous vous trouvez sous la tempête en Normandie. Vous ne trouverez alors rien de de mieux pour vous réchauffer que ce cocktail subtilement dosé! A Paris, les occasions de goûter ce cocktail sont plutôt rares. Du reste, au quotidien, le goût ne serait pas le même. Trop de sucre... Pas assez de rhum... Et puis je crois que, à en boire trop souvent, à force, on se lasserait. Ca

77. L'amour, c'est trop lourd!

Madame l'amère de Paris, Je comprends bien que vous ne devez pas rigoler tous les jours au boulot quoique pour une ancienne inspectrice du travail, Maire de Paris ça doit sembler aussi joyeux que lutin du Père Noël.  Vous connaissez sans aucun doute les règles du Je politique et c'est pourquoi vous avez été élue. Tant mieux. Ça avait l'air de vous tenir tellement à cœur, j'ai même voté pour vous. Pourtant, je dois être honnête, je préfère de loin ma modeste situation à la vôtre. Certes, ils sont houleux les flots de l'intermittence du spectacle et je m'interroge quelquefois - et pas seulement pour réviser mes classiques - qu'allais-je donc faire dans cette galère, ballottée sans cesse par les vents contraires de la création et du Pôle Emploi? Dans ces moments je me réponds (forcément puisque je m'interroge) que j'ai embrassé (et avec quelle fougue!) une carrière imprévisible, incertaine et peu lucrative c'est entendu mais qui a le mérite de