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109. Sur le pont !

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Me voici une fois de plus en direct du Festival d'Avignon. Les immeubles sont à nouveau recouverts d'affiches colorées, les rues sont jonchées de flyers et les avignonnais râlent. A midi, les terrasses des restaurants sont bondées et on trouve des menus pour toutes les bouches de 12 à 30€. A toutes les tables les festivaliers hésitent entre le tartare de tomate et le saumon mozzarelle tout en explorant consciencieusement le kilo de spectacles que leur a remis la Maison du Off en échange de leur Carte du Festival (14 €). Grâce aux (malgré les ?) parades qui se succèdent plus ou moins bruyamment, ils cherchent leur bonheur culturel Suite Française  au Balcon (15€) ou Elle est folle mais on la soigne au Laurette Théâtre (15€) ? Difficile en effet de s'y retrouver entre 1538 spectacles, quand le meilleur et le pire du théâtre et désormais du théâtre musical, du clown, du jeune public, de la marionnette, de la chanson, des humoristes, et même des mentalistes musicaux (!) s

108.J'm'en foot

Autour de moi, tout est encore calme. Sans doute le calme qui précède la tempête. On n'entend pas un bruit à Dieulefit. On ne peut pas dire que ce soit particulièrement inhabituel surtout quand il fait 36°C dehors. Pourtant, il règne dans l'air une tension que ne renierait pas Sergio Leone. On n'entend pas un bruit dans la rue du Bourg. Hormis les abeilles et les cigales qui s'activent d'hortensia en bouquet de lavande sous le soleil étouffant de la Drôme. Elles s'en fichent, elles, des flexions de Messi, des pas chassés de Griezmann, elles s'en tamponnent des doigts d'honneur illuminés de Maradonna, elles butinent, elles chantent et ça leur suffit bien.  A des milliers de kilomètres, à Kazan je crois,  tout est probablement moins calme. Et puis, j'imagine que ça sent un peu moins la lavande et les hortensias et un peu plus le gazon fraichement tondu et les relents de vodka (j'ai l'imagination folklorique). Le stress doit grimper dans les v

107. Maurane à zéro.

Chers amis, vous reconnaitrez que je n'ai pas pour habitude de me laisser aller ici à des confidences outrageusement intimes. N'en prenez pas ombrage, mais ma pudeur naturelle (SI!) m'incite à réserver l'exclusivité de mes épanchements à mes bonnes copines, quel que soit leur sexe d'ailleurs. Hormis le chiffre, la 3D a ceci de supérieur au 2.0, que je peux agrémenter ces séances d'un solide excès de glucose qui, selon l'heure, prend la forme d'une débauche de pâtisseries ou d'un abus de Mojitos. Exceptionnellement des deux, si la teneur des propos le nécessite, ce qui est rarement bon signe. Mais comme le dit ma gynéco,  l'ovulation confirme les règles : aujourd'hui, j'ai des vaguelettes à l'âme alors sans Perrier ni crumpets (yummy!), tant pis, ça tombe sur vous. Ce matin, pour accompagner ma tasse de Lapsang Souchong (rien à voir avec Alain), j'ai eu la bonne idée de lancer la playlist aléatoire de Marius, mon Asus (à l'

106. L'eau à la babouche

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Dans l'air flotte un parfum de fleurs d'orangers. Le goût d'une pâtisserie au miel persiste sur mes lèvres. Ici, la cannelle, le curcuma et la semoule s'empilent dans des sacs en toile fatiguée. Plus loin, un vieux monsieur couvert d'un caftan actionne une antique machine à coudre Pfaff. Deux chats galeux lèchent des têtes de poissons dans une cuvette en plastique. Un petit garçon aux dents éclatantes me salue: "Salam aleikoum Madame La France!". Je souris. Je déambule. Je suis  au hasard le dédale mystérieux de la Médina de Fès. C'est mon premier voyage au Maroc. Chaque brin de coriandre, chaque verre de thé à la menthe me fait penser à mon grand-père, à ma grand-mère et à ma mère aussi. Des caractères arabes ornent le mur d'une gargote. Juste en dessous la traduction me fait monter les larmes aux yeux. Mets ta tête dans le son et les poulets viendront la picorer. Proverbe Marocain.  Dans ma tête résonne le rire de Mamita.  Au Riad, la cuisin

105. Crise de neige

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Je reviens de vacances. Enfin je reviens. Y a trois semaines déjà. Huit jours de repos, de bien être, de dépaysement total et parfaits. Plage? Farniente? Tropiques? Que nenni ! C'est en Suède que je suis partie, ce pays dont Strindberg, Bergman, Vilhelm Moberg, Henning Menkell et Ikéa m'ont tant fait rêver. Un voyage en plein cœur de l'hiver, entre le cristal et le verre comme dit l'autre. C'est chouette quand un rêve devient réalité. En mieux. J'ai fait le tour d'un archipel, j'ai mangé du hareng, j'ai gravi des tertres funéraires enneigés que j'ai dévalés avec une joie enfantine sur les fesses, j'ai marché sur un lac, j'ai dégusté des kanelbulle, j'ai vu des rennes et des loups, j'ai fait du patin, je me suis baignée dans un lac gelé, j'ai couru me réchauffer dans un sauna avant de recommencer (!) et puis je suis rentrée, heureuse d'avoir vu de mes yeux un pays où je n'avais voyagé qu'à travers les pages de mes

104. Pause flottante

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Je dois reconnaître que je n'étais pas très rassurée en arrivant au Centre de Flottaison en Isolation Sensorielle . La dame nous a pourtant expliqué que c'était inoffensif et très relaxant, mais au premier abord, la combinaison des informations : caisson hermétique + eau saturée de sel à + 36° + noir complet, pour ma part, j'ai trouvé ça plutôt flippant. Ça ne s'est pas arrangé quand il a fallu regarder le déroulement de la séance sur une tablette. Les mots claustrophobie , peur de l'enfermement qui clignotent en rouge, ça n'incite pas franchement à la décontraction. Du reste, dans la vidéo, la Bulle de flottaison , m'avait tout l'air d'un cercueil du futur et j'étais à deux doigts de prendre mes jambes à mon cou. Mais, un ami m'avait gentiment invitée à faire cette curieuse expérience et lui, semblait parfaitement détendu, alors.... j'ai pris sur moi. D'autant que l'objectif c'était de vivre un vrai moment d'apaisement

103. Je suis venue, j'ai vu, il a plu.

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Enfin, c'est fini. Dans les cartons décorations, fourchettes à belons, Gaviscon et cotillons. C'est vrai quoi, on a bien mérité d'être un peu tranquilles et de se remettre un peu en forme... avant les soldes!  Aussi bien, cette année, je peux le dire, elles furent bien jolies les fêtes de fin d'année. Peut-être parce que ce ne furent pas des fêtes traditionnelles? Ben oui Léon, la tradition ça a du bon, mais on ne peut pas nier que d'échapper aux bousculades dans les magasins, aux amabilités sucrées des vendeurs de calendriers, à l'inévitable découvert de fin d'année ou aux huîtres farcies au foie gras et gratinées à la chapelure de marrons, cela soit particulièrement déplaisant. Non. Figurez-vous que cette année, ma petite famille et moi-même, avons gaiement échappé à toutes ces joyeusetés saisonnières. Finauds que nous sommes, nous avons troqué cadeaux, sapin et gloutonneries plus ou moins digestes, contre une escapade à la fois poétique et romaine. Av

102. Mort c'est mort!

Monsieur Gérard Bedeau, de Lannebert dans le Morbihan, est décédé ce jeudi 7 décembre d'une bête pneumonie à l'âge honorable de 94 ans. Il est mort Gégé. C'est la vie. Sauf que tout le monde s'en fout. Pas d'article dans Paris Match , ni dans le Canard Enchaîné. A peine un avis de décès dans Ouest-France et encore, y avait une coquille à son nom de famille. Fatou, l'aide-soignante, exceptionnellement de garde, a découvert le corps un peu tard, parce qu'elle était dans la salle du personnel à regarder un certain Laurent Gerra pleurer dans la télévision. Elle trouvait ça un peu bizarre, Fatou, ces gens qui pleurent depuis 24 heures, pour gagner des points d'audience. Au pays, on fait ça à la maison, en famille, entre amis, pour se réchauffer, pas devant les caméras. A l'heure du déjeuner, Fatou est allée lui porter son plateau, mais Monsieur Bedeau n'était déjà plus de ce monde. Même que ça devait déjà faire un moment parce que la chambre comm

101. Etude de toilettes...

Elle a une tête à s'appeler Marie-France. Ou Nadège. Ou Jocelyne. Bref, un prénom qui colle aux dents. Un peu grasse, le cheveu filasse et jaune Pastis (Accident de teinture? Coiffeur débutant? Rancunier?). Marie-France explique qu'elle a trois enfants, et précise qu'elle n'est pas mariée. A 42 ans, elle est coquette et fait en sorte d'en  paraître dix de plus. Son hobby dans la vie c'est la lecture. Les romans policiers... Les histoires à suspense... Cependant, ses  goûts sont éclectiques. Elle dévore aussi bien Amélie Nothomb que Les histoires vraies de  Pierre Bellemare. Récemment, elle a bien aimé le dernier Fred Vargas... Tout ça c'est bien joli, mais la dame derrière la table, elle s'en fiche des secrets de beauté et des penchants littéraires de Marie-France. Autant que de son premier Carambar. Ce qui l'intéresse, la dame surgelée, c'est de savoir comment Marie France nettoie ses toilettes. Elle est même payée pour ça Madame Picard. Et

100. Délit de fuites

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Pendant que des ouragans aux prénoms bien moins exotiques que les villes qu'ils dévastent, laissent de pauvres gens sans toit, sans eau potable, sans électricité et même, sans Internet (!!) moi, j'ai un dégât des eaux. Minable. Nul. Plouc presque. Je sais. Loin de moi l'idée d'une quelconque comparaison  avec ces sinistres sinistres du bout du monde. J'ai de l'éducation, je sais me tenir et je n'ai pas le mauvais goût de pousser des cris d'orfraie pour trois cloques sur mon mur. Du reste j'imite très mal l'orfraie (Rapace diurne plus connu sous le nom de Pyrargue. Le pygargue à tête blanche est particulièrement connu pour être l'emblème des États-Unis. NDLR). Mais me plaindre un tout petit peu quand même, je crois que je peux. Car enfin cette acné qui défigure ma chambre est toute à la fois inesthétique, coûteuse et me contrarie d'autant plus que je trouve assez peu divertissant de pister artisans, assureurs et autres experts (compéten

99. Festival estival !

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Bon d'accord je vous ai un peu laissé tombés. Mais j'ai une vie aussi. Ou plutôt une laaaaïfe comme le disent fort à propos (et fort théâtralement!) mes petits élèves anglophones. Si vous croyez que c'est easyyyy de décrocher, de prendre le temps d'un blog, juste comme ça, parce que l'envie m'en prend. Eh bien non. C'est très compliqué. Ça demande de l’organisation, de la planification; de l'inspiration même! Et puis, j'ai des obligations. Jouer les cigales, quoiqu'en pense Monsieur De la Fontaine, c'est du boulot. A moins de vous mitonner une lazagne entre trois et cinq du mat', je ne vois pas comment j'aurais pu vous poster quoique ce soit depuis le mois de juin. Alors inutile de me faire tout un flan aux œufs. D'autant que ces jours-ci, les œufs, vous feriez mieux de faire attention (sans pour autant virer vegan, ce serait excessif et fort peu convivial, surtout lors d'un barbecue entre amis, cf post 97 ) !  Si je suis

98. En chaleur !

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J- 9 Mais qu'est-ce qui m'a pris.  Ce matin Joël Collado m'a affirmé que la canicule avait cédé la place à de violents orages. A Cancale peut-être, mais à Dieulefit il est à peine 11h et je le vois bien que le thermomètre affiche nonchalamment 34°C! Alors Jojo, avec ce genre de prévisions je te le dis tout net c'est toi qui va bientôt devoir céder la place! Car ici, d'orage, point. Je m'étais mis en tête de franchir les 100 mètres qui me séparent de  la boulangerie, après 50 mètres, j'ai renoncé. Vite fait. Enfin vite fait c'est une expression... A quoi bon un croissant par cette chaleur? A moins que...  Dans la piscine? Dans un peu plus d'une semaine, je serai au Festival d'Avignon. Si j'osais un jeu de mot trivial, je  vous dirais même que je suis en marche pour le Festival. Trivial, je vous avais prévenu. Eh ! S'offrir un Virage à Droite au Théâtre de la Bourse du Travail CGT ça n'est pas donné à tout le monde. Certes, je n

97. Et mon barbecue, c'est du poulet?

Le monde devient fou. L'été revient à petit pas et avec lui l'odeur délicieuse des barbecue. Connaissez-vous rien de plus chaleureux, de plus convivial qu'un barbecue entre amis? Groupés autour de l'appareil, on se dispute quant à la meilleure technique d'allumage. Pour ou contre le papier journal chiffonné? Les puristes s'insurgent à l'idée du moindre allume-feu chimique quand les plus pressés ne renâclent pas devant une ou deux giclées d'alcool à brûler histoire d'accélérer le processus... On s'interroge sur le combustible optimal. Certains ne jurent que par le charbon de bois tandis que les écolos célèbrent les bienfaits du charbon végétal (ah bon? Le bois c'est pas végétal?). Figurez-vous que les sarments de vigne parfument la viande, sauf que les rafles de maïs captent les graisses... Y a encore les afficionados du barbecue à gaz qui prétendent que c'est moins chiant à nettoyer et les fondus de la plancha qui assurent que griller s

96. Dimanche j'irai voter

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Dimanche 7 Mai j'irai voter.  Je sais bien que je vous ai habitués à des réflexions plus légères, encore que...  Il se trouve que plus l'échéance approche, moins j'ai la plume à la dérision. Mille excuses... Dimanche j'irai voter. Une enclume sur le cœur, j'irai glisser pour la seconde fois toute ma peine citoyenne dans une urne. Je devrais être habituée. Ça devrait faire moins mal. Ou pas. Au cas où, j'emporterais quelques Kleenex dans l'isoloir. Que chacun se rassure. Je ne me lancerai pas dans une grande diatribe politique, de celles qui enflamment les bistros, la poule-au-pot du dimanche et les réseaux sociaux... Je ne veux convaincre personne. J'ai déjà eu du mal à me convaincre moi-même. C'est bien assez. Je veux croire, naïvement peut-être, que chacun sait maintenant que le pire est au bout du scrutin et qu'il connait les moyens qui sont à sa portée. Dimanche, j'irai voter. Parce que c'est mon droit. La page Wikipedi

95. Et toque!

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Tout a commencé par une coupe de Champagne. Enfin une... deux. Un ami avait été invité par sa chargée de clientèle bancaire à suivre un Atelier de Chef avec l'invitée de son choix et j'étais le choix plus qu'heureux parce que quand il s'agit de manger faire la cuisine, je suis dans mon élément ! Mon propre conseiller bancaire m'ayant offert un porte-clés lors de l'ouverture de mon crédit immobilier, j'envisageais tout de même en mon for intérieur entre deux gressins la possibilité de changer d'établissement financier prochainement. Cette petite réflexion mise à part, la soirée s'annonçait plutôt bien. Moi qui me réjouissais de découvrir trucs et astuces de Chef pour sublimer mes carottes râpées, jusque là, je n'étais pas déçue! Avant cet atelier, il ne m'était encore jamais venu à l'idée d'ouvrir une bouteille de Ruinart avant de me mettre aux fourneaux. Quelle erreur! Pleins de bonne volonté, mon camarade et moi-même étions

94. Ca déchire grave!

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En tout cas, mes petits élèves de  CE2 pourront dire qu'ils auront eu cette année une prof de théâtre qui déchire. Au sens propre. Qu'on ne vienne pas dire après ça que l'enseignement n'est pas un métier dangereux. Toutefois, que chacun se rassure (ou pas?) il ne s'agit pas d'un acte terroriste, aucun troll hyperactif ne m'ayant poignardée avec ses ciseaux à bout rond au nom de Constantin Stanislavski ou de Lee Strasberg et mon pronostic vital n'étant pas engagé. Simplement, j'ai mis - sans même m'en rendre compte - un peu trop d'ardeur à la tâche et le muscle de mon mollet que j'ai pourtant fort à défaut d'être fort beau n'a pas résisté : il s'est tout simplement déchiré, tel la feuille de papier Clairefontaine 80g (toucher satin) subitement coincée dans les rouages mystérieux de l'imprimante, sur laquelle on s'acharne inutilement, qui finit par se rompre tout aussi subitement et se retrouve en lambeaux (toucher con

93. Peine de morts

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Chers lecteurs, l'année débute à peine que déjà, je me félicite. Vous allez dire que je vais un peu vite en besogne, mais le proverbe a bien raison qui dit : on n'est jamais si bien servi que par moi-même ! D'ailleurs, c'est pas moi qu'ai commencé. Au Lycée Molière déjà, Madame Flaive ma prof d'anglais accessoirement principale, ainsi que tous mes autres professeurs d'ailleurs, ne manquaient pas de me féliciter chaque fin de trimestre, éblouis qu'ils étaient tant par mon appareil dentaire que par la précocité de mes innombrables talents. Élève studieuse et disciplinée, je me suis rapidement rangée à l'avis du corps enseignant. Avec le temps, j'ai bien été forcée d'admettre qu'ils n'avaient pas tort et que les raisons de chanter mes propres louanges ne manquaient pas. Du reste, soucieuse de n'embarrasser personne, je me suis tant bien que mal retenue jusqu'ici de composer un opéra en trois actes à ma seule gloire. Preuve en