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113. Décalage immédiat

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Le Guide du Routard décrit Villa de Leyva comme "[...] l'une des villes les plus touristiques de Colombie, un détour à ne pas manquer." et comme je n'aime pas manquer, ce matin,  je m'empresse de prendre le Transmileno pour rejoindre le Terminal del Norte - #verdaderacolombiana - et emprunter la navette qui me fera parcourir les 160km qui séparent Bogota de ce "joyau colonial". Le car part pile à l'heure colombienne, soit cinquante minutes après l'horaire annoncé mais ici, on est philosophe (ou patient?) et personne  ne se plaint. Sans doute la bonne humeur du chauffeur qui reprend gaiment les standards de la salsa colombienne que diffuse la radio est-elle contagieuse. Au fil de la route, sans aucune logique, des voyageurs montent et descendent au beau milieu de nulle part. Parfois même, le chauffeur se contente de ralentir porte ouverte pour accueillir un passager et sa poule (que personne ne s'offense, il s'agit bien d'une volaill

112. Au nom du Rose

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Mais qu'est-ce que je fais ici? On est dimanche, il est 10h30, il pleut, j'ai froid et je piétine sur un hippodrome au milieu d'une foule en T shirt rose  depuis 20 minutes. Sur un podium à quelques mètres, un énergumène survolté hurle des propos inaudibles dans un micro tandis que dans le lointain, rugissent les basses de Alright  de Jain. Je pourrais être tranquille au chaud sous ma couette à regarder la saison 6 de Orange is the New Black , mais non. Qu'est-ce qui m'a pris? En plus, Taystee vient de se faire coller le meurtre de Piscatella sur le dos et moi je la laisse tomber pour piétiner sous le crachin de l'hippodrome de Vincennes. Et on ne peut pas dire que j'évoque en quoi que ce soit le noble et fier étalon, plutôt la tête du balai à franges d'un agent d'entretien, quoique... Je piaffe d'impatience qu'on annonce enfin le départ. Car si je me suis levée à 8h un dimanche, si j'ai traversé le Bois de Vincennes à vélo sous la plu

111. C'est que du bonheur !

C'est étrange comme le monde entier a l'air de vouloir qu'on soit heureux. Au Festival d'Avignon, cet été, à tous les coins de rue, on m'invitait à me secouer la glotte et à fuir la morosité ambiante. Je n'ai pas pour habitude de fuir, la morosité comme le reste... A la radio, les humoristes s'empressent d'amortir le moindre choc, la moindre rudesse du monde qui nous entoure. Chez le libraire, les étagères du rayon de développement personnel s'affaissent sous le poids du bonheur :  L'homme qui voulait être heureux, Foutez-vous la paix, il n'est jamais trop tard pour éclore ... Que de promesses ! Ma copine S. a quant à elle le bonheur contagieux. Elle a offert autour d'elle une bonne demi-douzaine d'exemplaires de  Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une et je suis une "heureuse" élue, une candidate potentielle au bonheur. A vrai dire, je n'ai pas très bien su comment le prendre. Du bo

110. Pause musicale - Tout c'qu'est féminin

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Avec mes copines Garance et Clémence, Festival d'Avignon ou non, on en profite quand même pour faire des chansons et pas les pire! Et toc!

109. Sur le pont !

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Me voici une fois de plus en direct du Festival d'Avignon. Les immeubles sont à nouveau recouverts d'affiches colorées, les rues sont jonchées de flyers et les avignonnais râlent. A midi, les terrasses des restaurants sont bondées et on trouve des menus pour toutes les bouches de 12 à 30€. A toutes les tables les festivaliers hésitent entre le tartare de tomate et le saumon mozzarelle tout en explorant consciencieusement le kilo de spectacles que leur a remis la Maison du Off en échange de leur Carte du Festival (14 €). Grâce aux (malgré les ?) parades qui se succèdent plus ou moins bruyamment, ils cherchent leur bonheur culturel Suite Française  au Balcon (15€) ou Elle est folle mais on la soigne au Laurette Théâtre (15€) ? Difficile en effet de s'y retrouver entre 1538 spectacles, quand le meilleur et le pire du théâtre et désormais du théâtre musical, du clown, du jeune public, de la marionnette, de la chanson, des humoristes, et même des mentalistes musicaux (!) s

108.J'm'en foot

Autour de moi, tout est encore calme. Sans doute le calme qui précède la tempête. On n'entend pas un bruit à Dieulefit. On ne peut pas dire que ce soit particulièrement inhabituel surtout quand il fait 36°C dehors. Pourtant, il règne dans l'air une tension que ne renierait pas Sergio Leone. On n'entend pas un bruit dans la rue du Bourg. Hormis les abeilles et les cigales qui s'activent d'hortensia en bouquet de lavande sous le soleil étouffant de la Drôme. Elles s'en fichent, elles, des flexions de Messi, des pas chassés de Griezmann, elles s'en tamponnent des doigts d'honneur illuminés de Maradonna, elles butinent, elles chantent et ça leur suffit bien.  A des milliers de kilomètres, à Kazan je crois,  tout est probablement moins calme. Et puis, j'imagine que ça sent un peu moins la lavande et les hortensias et un peu plus le gazon fraichement tondu et les relents de vodka (j'ai l'imagination folklorique). Le stress doit grimper dans les v