Articles

141. Conte de caisse

Image
Mais au secours ! Ce monde partirait-il à vau-l'eau ? Plus de saisons, plus de jeunesse, plus de Tigre de Java ni de chauve-souris à longues oreilles (beurk), plus de cigarettes en chocolat  ni de cabines téléphoniques ! Tout fout le camp, moi je vous le dis.  Pardonnez-moi cette introduction aux accents réactionnaires ou collapsologistes (iques ?) alarmistes (je vous laisse juge). Ne paniquez surtout pas, je ne viens pas, aujourd'hui, vous entretenir de politique. Les professionnels de cette discipline sauront, hélas, mieux vous divertir que moi. Non, figurez-vous que je sors tout bonnement du supermarché. Enfin super, tout est relatif... Du Monoprix en l’occurrence. Je comprends que vous soyez surpris. La banalité de cette activité concorde mal avec l'image de femme insaisissable, de nymphe des temps modernes que sans aucun doute, vous vous faites de moi depuis que vous lisez ce blog. Néanmoins, au risque de provoquer quelques désillusions, je confesse ici que je suis un

140. La positive attitude

Cher Monsieur Bastien Angermüller,    Vous m'avez officiellement délivré mon certificat de positivité au Covid, je ne vous remercie pas. Je n'aurais jamais cru qu'un jour, je regretterais autant de réussir un examen. Je ne remercie pas non plus le Secret Santa qui m'a refilé ce joli cadeau de Noël que je ne peux ni rendre, ni échanger, ni revendre sur Le bon Coin vu que tout le monde l'a déjà. Grâce à vous deux, cette année se terminera pour moi encore plus mal qu'elle n'avait commencé ce que, en toute honnêteté, je n'aurais pas cru possible. Quand les premiers maux de gorge se sont manifestés, j'ai pensé que j'avais peut-être avalé un ou deux coquillages avariés le soir du réveillon. J'ai rapidement écarté cette hypothèse, je n'ai pas pour habitude de manger les crustacés avec leur coquille, encore moins quand il s'agit d'oursins. C'est entre ma septième et ma huitième sieste que les courbatures m'ont alertée. Certes,

139. Un taxi nommé désir...

Image
D'accord, il était 21h. D'accord, nous avions l'air de deux touristes dans nos cirés jaunes assortis. D'accord, le bonheur sur nos visages pouvait paraître indécent. D'accord, nous venions de passer à l'heure d'hiver entraînant chez certains des troubles du sommeil, de l'irritabilité et une baisse de la capacité de travail. Et d'accord, d'accord, nous arrivions à Paris qui n'est pas précisément connue pour la courtoisie de ses habitants. Il n'empêche, ce ne sont pas des excuses.  Je rentrais donc de Noirmoutier avec mes camarades par le TGV INOUI 8926 en provenance de Nantes. Nous venions de passer trois jours sur une île entre la terre et la mer, entre le soleil et la pluie, entre les huîtres et les patates bref une île, entre le sel et l'eau. Un parfum d'iode et de moules marinières s'accrochait à nos cheveux emmêlés par le vent... Le chant des vagues, le cri des mouettes et la voix de Cabrel fredonnant Hors-saison continua

138. Un Marx et ça repart !

Image
Ça y est, j'ai fait ma rentrée politique. L'été s'en est allé et il a bien fallu se résoudre à ranger les vacances dans les valoches (à roulettes, désolée Brigitte). En général la rentrée, je trouve ça excitant, mais cette année, allez savoir pourquoi, je n'étais pas trop motivée. Peut-être la perspective de devoir se coltiner les mêmes bras cassés que d'habitude ? Avec les mêmes programmes en plus... Je ne sais pas vous, mais j'ai l'étrange sensation que je n'en finis plus de redoubler. Je crois que je suis en situation d'échec politique. Mais ne dramatisons pas, finalement ça ne s'est pas si mal passé. J'ai même réussi à ne pas pleurer, ce n'est pourtant pas l'envie qui m'a manqué. C'est peut-être ça la maturité politique ? Ou la désillusion allez savoir. .. Mais que je vous raconte un peu.  Le weekend dernier, je baguenaudais  au Parc Floral (en vrai je travaillais, mais ça fait moins bucolique) quand par un hasard fortuit

137. Goût de chiottes

Image
  Alors ? Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas lus ? Comment ça va ? Excusez-moi, je coule un peu sur le clavier, je reviens de mon footing. Enfin de mon jogging. Non ! Pardon ! Mon running. Bon,  inutile d'en faire tout un far au pruneaux : je suis allée courir, c'est tout. C'est dingue, toutes les décennies, il faut qu'on change de mot pour désigner le même truc ! C'est pour vendre plus de baskets, c'est ça ? Attendez... Deux secondes, faut que j'aille faire pipi, je reviens. Aaaah... Me revoilà. Au fait, puisqu'on en parle, j'en profite pour soulever un point sensible. Cette histoire de Pass Sanitaires, là. Vous en pensez quoi ? J'avoue que je ne comprends pas très bien pourquoi tout le monde s'excite. Ça devrait faire l'unanimité, non ? Franchement, je ne sais pas comment c'est par chez vous, mais à Paris, trouver un endroit pour faire pipi ça relève parfois du parcours du combattant. Alors si y a moyen de so

136. Retour à l'Essentiel

Image
La porte résiste. Sans doute qu'elle hésite un peu avant de nous accueillir, c'est vrai qu'elle a perdu l'habitude de recevoir du monde depuis un an... A force d’insister, elle finit pourtant par se laisser convaincre et cède devant notre impatience et nos masques. Aussitôt, une odeur familière et rassurante me submerge, savant mélange de sueur, de bois, de poussière, de marc de café froid et d'un reste de chaleur de projecteur éteint... Ça sent aussi un peu les produits d'entretien. A moins que ce ne soit le gel hydroalcoolique. Quoique pas très grande, je me fais toute petite pendant que mes camarades investissent les lieux - une fois n'est pas coutume. Dans la pénombre du couloir, je ferme les yeux. J'éprouve le besoin étrange de saisir la moindre particule de ce parfum unique. J'ôte mon masque chirurgical - entre négatifs, on a le droit ! - j'inspire profondément, je bloque ma respiration et à défaut de celle du Covid-19, voilà soudain que je