47. Moyen courrier...

En ce matin aux nues brumeuses, tout comme moi qui n'ait pas encore bu mon café, figurez-vous que j'en tombe, des nues. 
Un lecteur assidu, dont je préserverai ici l'anonymat (d'autant mieux que je ne le connais pas) m'envoie ses réclamations. Oui, vous avez bien lu, ses réclamations! Voilà qui réveille mieux que le plus fort des cafés!
Bon. Je dois accorder à Monsieur X. que son mail plein d'humour m'a bien fait rigoler! Et puis après tout, pourquoi pas? Faisons preuve ici de clémence et d'ouverture d'esprit. Cette remarque n'est peut-être pas tout à fait infondée... Je suis très certainement soucieuse de faire le bonheur de mes lecteurs, je veux donc me soucier aussi de tenir compte de leurs remarques constructives, quoique contrariantes à l'heure où, je le répète, je n'ai pas encore avalé mon café du matin! 
Il semblerait donc que je farcisse généreusement mes bafouilles d'accès d'humeur mauvaise et de coups de gueule intempestifs. D'abord, la remarque m'étonne. L'étonnement passé, je tiens à présenter mes humbles excuses à ceux (s'il en est d'autres) que mes billets, bilieux semble-t-il, auraient pu heurter. J'avoue que j'ai parfois tendance à m'emporter un brin. Sans doute est-ce le soleil de mon côté méditerranéen qui me tape un peu trop fort sur le pamplemousse. 
Avouez tout de même que c'est rarement sans raison valable que je m'enflamme! Et puis je m'enflamme, je m'enflamme... C'est vite dit, non? Je dirais plus volontiers que je suis d'un naturel le plus souvent guilleret, enthousiaste toujours, plein d'ardeur, qui manque peut-être un peu de nuances dans ses appréciations, certes.
Mais s'il faut être tout à fait honnête, je suis capable de m'emballer dans un sens comme dans l'autre. Tenez, la preuve : cette semaine je suis allée applaudir Les 2 G, artistes de music-hall, au Théâtre du Petit Saint Martin. Eh bien, j'en ai encore des fourmis dans les mains! Foncez, courez, précipitez-vous pour voir ce spectacle formidable, furieusement fou, drôle, surprenant, touchant... en un mot SUPER!
Bon ok. Ok. Je dois bien l'admettre, je suis sans doute un petit peu excessive : j'adore ou je déteste, je suis pour ou je suis contre. Avec moi, c'est soit blanc, soit noir. Soit épicé, soit insipide. Mais de deux choses l'une : ou bien on aime les artichauts, ou bien on ne les aime pas, non? On ne peut pas aimer les artichauts 'à demi'.
Monsieur X., vous avez raison. Mes inclinations ne sont pas modérées, mes élans rarement tempérés et je marche de préférence tout au bord des chemins plutôt que bien au milieu... J'aurais du mal à le nier. Pourtant, si je vous en crois, vous êtes un lecteur assidu de mes divagations. Je lis d'ailleurs que ma démesure n'est pas tout à fait pour vous déplaire et que, je cite, vous aimez les "râleuses et les grandes gueules"... Je vous avoue que je m'en réjouis. Si j'osais, je me sentirais même un peu flattée. On a beau mettre la meilleure des volontés à essayer de se corriger, de se contrôler, de s'améliorer, on aura beau faire, on ne se refait pas. Pas entièrement du moins...
Moi qui vous parle, me croiriez-vous si je vous disais qu'il m'arrive d'être un peu susceptible? Surtout quand je n'ai pas bu mon café du matin... C'est fou, non?

PS : Inutile d'insister, je ne vous dirai pas le nom du spectacle désolant qui se cache derrière le billet n° 46 !

Commentaires