84. Alors on danse?

Mambo... Dile que si... Setenta! Dame! Enchufla! Abanico! 
Je vous arrête tout de suite, je ne révise pas mon espagnol. Je pourrais. Je devrais même. Mais non. Je préfère réviser mes figures de salsa. Qui ricane? Oui, je danse la salsa! Enfin je danse... Ok, ok, c'est un peu ambitieux comme formule... Disons plus humblement que pour le moment, je me déhanche, je tourne, je trébuche bref, je prends des leçons. Et je peux vous dire que ce n'est pas plus simple de s'y retrouver entre un Sombrero et una Muneca qu'entre Ser et Estar. Par contre, c'est bien plus rigolo! Tout du moins pendant les cours. Parce que réviser une danse de couple toute seule, no es tan gracioso. J'ai l'air finaude dans mon salon à piétiner sur le parquet : un, dos, tres... cinco, seis, siete... Pffff! Evidemment, ce serait trop simple de compter jusqu'à huit comme avec la guitare!!! En plus, je mélange tout... Faut faire quoi déjà avec les mains? Je croise en haut ou en bas? De toute façon, je ne sais pas pourquoi je m'entraîne, c'est toujours le type qui guide. Vous me direz, quand on y réfléchit, ce n'est pas très étonnant. C'est une danse cubaine après tout. Quoi? Si les cubains étaient féministes, ça se saurait, non? D'ailleurs, il n'y a qu'à voir les robes des danseuses... Enfin les robes... Plus exactement les ficelles tendues entre les (tout) petits bouts de tissu. Très honnêtement, je doute que les Femen valident les tenues des danseuses de compétition. Fort heureusement, personne n'a encore eu la mauvaise idée de faire entrer le féminisme sur les pistes de danse de salon! Je peux me tromper mais on n'a jamais entendu aucune danseuse exiger d'être l'égale de son partenaire ni proférer un "Oh! C'est moi qui guide!" entre deux tours de piste, si? Et pourquoi? Parce que toutes les femmes vous le diront : qu'il soit cubain, brésilien ou argentin, le machisme latin, celui de la Salsa, du Paso Doble  et du Tango, c'est terriblement caliente! 
Personnellement, après quelques mois de cours, d'un point de vue strictement pratique j'ajouterais qu'il est aussi terriblement fatigant. Eh! Apprendre la salsa, ce n'est pas comme danser un slow avec Michel Houellebecq! Pour vous résumer : il s'agit de se rappeler toutes les figures (les pas et les noms!), de suivre son partenaire (sans trop le piétiner) et le rythme (rarement tempéré), de ne pas bousculer les autres danseurs, tout cela avec féminité et (dans la mesure du possible) grâce. Selon l'avis de Naiara qui nous donne les cours, il faudrait encore ajouter à cela je cite (mais, c'est dommage, sans l'accent tonique ni les fautes de français qui font tout son charme) "une décontraction sensuelle inhérente à la cubanitude de la salsa". Je l'aime bien moi Naiara. Ses cours sont super. Elle arrive, elle branche la sono, elle se déhanche et d'un coup, il y a du soleil. A gozar!  Vas-y que je me trémousse! Baila mi rumba! Mais tout de même... La cubanitude de la salsa? Selon mon avis à moi, pour ne pas dire mon expérience (!), la décontraction est surtout proportionnelle à la quantité de Mojitos ingérée durant la soirée. Le problème étant qu'il existe un risque plus que certain que la sensualité en prenne un coup... Ici (et j'ai bien conscience que ça n'a aucun rapport) je réalise soudainement qu'une salsa avec Michel Houellebecq n'aurait probablement rien de caliente. Et aussi qu'une cinquantaine de Mojitos n'y feraient rien. Certes, il y a peu de chance que Michel se pointe jamais à mon cours ou dans les bars latinos où je secoue mon popotin. Tant mieux d'ailleurs car après cinquante Mojitos je ne suis sûre de pouvoir conserver ni toute ma sensualité ni toute ma dignité!!!
Du reste, le Mojito c'est une des figures dont je me souviens le mieux en salsa. Et je ne suis pas la seule, celle-là personne ne se trompe jamais. C'est facile, face à face, on imagine qu'on tient un verre et on le remplit! Et pour ce qui est de la décontraction, pas besoin de chercher bien loin.
Je vais proposer un truc à Naiara. Pour retenir les passes plus vite, il suffirait de remplacer les noms par Pina Colada ou Caipirinha? Ce serait tout de même plus facile à se souvenir que Vacilala et Kentuky. Le problème c'est qu'il reste encore ces fichus pas à se rappeler... Grrr... C'est pas gagné... Un, dos, tres... Cinco, seis, siete... Bah de toute façon, y a qu'à suivre, c'est le type qui guide!

Si ça vous tente les parisiens:
Cours Naiara Laburu
Tous les Mercredis à 19h15 
Centre Momboye 
25 Rue Boyer 75020 Paris 
Sur FB De Cuba Son

Es bonito!

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