155. Faites vos Jeux !

Au risque de choquer, je le dis haut et fort, moi les Jeux Olympiques,  je suis à fond ! Entre l'affiche (je veux le puzzle ! ), le relais de la flamme et le feu d'artifice (à couper le souffle) on peut dire que l'amuse-bouche était pas dégueu... Mais maintenant on entre dans le vif du sujet, ça rigole plus : Athlètes, faites chauffer les baskets, c'est l'heure de la compète ! Cent ans qu'on attendait le retour de la grande bamboche du sport. A la salle, entre deux abdos et trois développés couchés - laborieux pour ma part - on se réjouit avec les copains. On est comme des gosses dans une cour de récré : "Tu vas voir quoi, toi ?"
Il y a huit jours, gagnée par l'euphorie, j'étais prête à aller faire une bombe dans la Seine avec Anne et Tony pour célébrer l'évènement, mais les baigneurs du dimanche comme moi ne pourront sortir leur maillot que l'année prochaine... Franchement, c'est dommage, j'aurais fait une Esther Williams du tonnerre sous le Pont Neuf ! Je me console en me disant que de toute façon la Seine, c'est zone grise. Vu que j'ai pas de QR code, j'aurais eu l'air fine à me faire refouler en maillot au check point. Remarquez, on en fait tout un plat de ce truc mais à moins d'habiter l'Ile Saint Louis ou d'acheter son Saint Moret au Carroussel du Louvre, on circule assez normalement dans la capitale. A pied ou à vélo en tout cas. En voiture, ça relève du pur masochisme mais entre nous, c'est pas nouveau. Après, y en a qui aiment ça les trucs extrêmes, je juge personne. Quoique. Les mauvais coucheurs qui se plaignent que les jeux c'est trop ceci et pas assez cela, ça suffit ! Camembert ! Ça n'a même pas commencé, attendez un peu pour râler...

D'abord  les JO, c'est qu'une fois dans sa vi(ll)e. Alors plutôt que faire la tête, je préfère faire la fête. Sortez tout ! Les anneaux, la flamme, les confettis ! Je veux même danser avec une Phryge ! A fond, je vous dis. Pour commencer, j'ai pris mes places (et je ne suis pas à l'abri d'en prendre d'autres). Je signale en passant que non, on n'est pas obligé de vendre un rein pour profiter du spectacle. A moins de vouloir assister à la cérémonie d'ouverture ou à la finale d'athlétisme en pack hospitalité, on trouve des places pas plus cher qu'une entrée au Puy du Fou ou à la Casa Gaga, boisson incluse. Après c'est une question de goût naturellement. Pour ma part, je reste volontiers trois heures devant une compétition de kayak ou de volley en revanche je trouve le temps long après seulement trois minutes de fauconnade ou de concours de tshirt mouillé. Tout ça pour dire que pour les qualifications, les tarifs sont plus qu'accessibles et qu'avant d'arriver en finale, on a beau être un champion, il faut bien commence par se qualifier ! Il faut même s'entraîner. C'est comme ça, qu'hier sans prévenir, j'ai commencé la fête sans confettis certes, mais avec deux jours d'avance alors que je me dirigeais tranquillou vers la rue du Faubourg Saint Antoine. Tout d'un coup : bam ! Rubalise, embouteillage, insultes, flics... bref, manif que je me dis ! Ni une, ni deux, j'attache mon vélo. Je continue à pieds mais c'était bizarre... Autour de moi, personne ne crie. Et l'ambiance est... super cool pour ne pas dire chelou. C'est quoi ce moustachu qui se marre avec un flic ? La rue est bloquée, mais personne ne râle ? Y a des badauds accoudés sur des barricades de chaque côté de la rue et entre les deux, des bénévoles en gilets jaunes JO avec des sifflets. Et là, surgi de nulle part - enfin si, de Faidherbe Chaligny - ziiiim ! Un cycliste coiffé d'un casque futuriste fonce à toute berzingue sur l'asphalte. L'agent de sécu du Monoprix hystérique appelle ses collègues... Agglutinés au balcon du Cercle de la Forme, des types en short acclament le cycliste qui s'éloigne... Le drapeau du Danemark orne le dos de sa combi. Nouveau coup de sifflet. C'est pour un coureur Anglais... Il est suivi d'une Ukrainienne... Puis d'un Afghan... En combi bleu blanc rouge, deux Français provoquent des hurlement déchainés... Derrière les barricades, le repérage de la Course Contre la Montre met tout le monde d'accord : ne manquent que les drapeaux. On discute, on commente, on dégaine les portables, et surtout, on acclame le passage de chaque coureur, peu importe le pays... Un Espagnol demande si paso su bandera.  Je lui réponds que non, il me demande si accessoirement, je connais un bon resto dans le coin... Nathan est étudiant, il est resté exprès à Paris pour voir des épreuves, je lui demande lesquelles... Un bénévole suggère à un spectateur de ne pas fumer parce que "c'est pas cool pour les sportifs...", ledit spectateur se dépêche d'éteindre sa clope sans rechigner...  Enfin, sur le balcon, le Cercle de la Forme entonne We are the champions au passage des coureurs suivants... Rue du Faubourg Saint Antoine, loin du scepticisme et de l'aigreur de certains ronchonchons, le moral est au beau fixe. 

J'enfourche mon vélo. Le compteur électrique affiche un 20km/h de papi comparé aux météorites du CLM... L'agent de sécu du Monoprix m'adresse un sourire en levant le poing. Je lui rends son sourire et sifflote We are the champions sur l'avenue Ledru Rollin. Décidément, ces JO promettent d'être festifs, joyeux et conviviaux. J'ai hâte, vivement demain !


"Les limites n'existent pas.

Plus vous rêverez, plus vous irez loin. "

Michael Phelps. 

 

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