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Affichage des articles associés au libellé Stef

153. Comédie club

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Je veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur.  Alceste, Acte I, Scène 1 Il y a une vingtaine d'années, alors que j'étais sur les bancs ou plutôt le plateau de mon école de théâtre, Le Misanthrope faisait résolument partie du top trois des scènes présentées par mes camarades. Quai Ouest  et  Andromaque complétaient ce trio dramatique à tous points de vue ! Sans avoir jamais travaillé aucune de ces œuvres, je peux aujourd'hui encore citer certains passages par cœur  rien que pour avoir assisté aux présentations de mes camarades. Pour ma part, j'étais élève dans la classe de Madame Françoise Seigner de la Comédie Française. Ce n'était pas franchement une rigolote et j'étais très impressionnée. Pour ma première scène, j'avais eu la folle idée d'incarner la rebelle Antigone de Anouilh. Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c'est tou

152. Sadique de copropriété

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Cela fera bientôt quinze ans que j'ai fait la rencontre de Monsieur R., une rencontre dont, tout comme le dentifrice au curcuma, je me serais volontiers passée... A cette époque, à défaut d'une concession, j'ai eu la folle idée d'acquérir un charmant deux pièces à deux pas du Père Lachaise. Plus précisément dans le quartier que ces filous d'agents immobiliers appellent mystérieusement La Banane. Et le fait est que je l'avais bel et bien, la banane, lorsque j'ai débarqué avec tous mes cartons dans mon nouveau chez moi. Tout du moins jusqu'au moment de faire la connaissance de Monsieur R.  Ce monsieur s'est tout d'abord invité sans prévenir dans ma boite à lettres. Non pas pour me souhaiter la bienvenue, loin de là. Disons plutôt, que c'était sa façon à lui de me mettre immédiatement dans l'ambiance. En effet, dès mon arrivée, Monsieur R. a pris l'habitude de me mettre en copie de l'intégralité de ses (très) nombreux courriers au sy

151. Rain on my parade

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Le moins qu'on puisse dire c'est que ça n'est pas très gai. Autour de moi, les pancartes fleurissent au-dessus de la foule. Pouvoir d'achatte ... Je veux jouir de ma retraite... Euh... excusez-moi Monsieur,on est bien à la Pride ? Non, je n'étais pas tout à fait sûre. Vous ne trouvez pas que ça ressemble étrangement à une manif anti-Macron ? En tout cas, c'est exactement le même parcours : Nation - Bastille - République. Et puis vous avez beau vous balader torse nu, je trouve que vous avez exactement les même moustaches que Philippe Martinez. C'est exprès ? D'autant que vous n'êtes pas le seul, c'est assez perturbant. En plus, cette bière qui coule à profusion ça me rappelle la fête de l'Huma... Encore que, vous avez raison, je ne vois aucun stand de saucisse à l'horizon. Il faut dire que juchées sur ses échasses à plateforme, cette drag queen sublime me bouche m'en met plein la vue. Ses faux-cils en plume sont plus longs que l'

150. One, two, three, four !

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Mehdi m'assure que c'est un vrai ticket. Je ne savais même pas qu'il y en avait des faux. Il est sur le point de dégainer la preuve d'achat sur son téléphone pour me prouver sa bonne foi. Je l'arrête, le ticket bleu dans ma main me suffit.  Paris la Défense Arena  Bruce Springtseen and the E street band  Lundi 15 Mai A 19h00 - Fosse.   Mehdi ne pourra finalement pas assister au concert. La mort dans l'âme il me cède sa place. On trouve décidément de tout sur Leboncoin. Y compris des places, à la dernière minute, pour un concert complet depuis des mois. Mehdi est un fan. Un vrai. Il était au dernier passage du Boss en 2016 à Bercy. Il se rattrapera en juin et compte bien aller l'applaudir à Zurich ou à Hambourg. Avant de le quitter, je lui promets de lui envoyer une photo. Après un weekend interminable, le lundi arrive enfin. La journée semble se dérouler plus lentement qu'un épisode de Derrick. Les heures n'en finissent pas... Enfin, il est cinq heu

149. Calendrier perpétuel

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Récapitulons. La Galette des rois c'est fait, la promo poêle à crêpes de la Chandeleur c'est fait. Les remises supplémentaires sur les troisièmes démarques des soldes, fait aussi. L'opération Fondus de Raclette a été prolongée de huit jours. Sans doute car comme le répétait l'annonce du magasin : La raclette, c'est la fête ! Pour la Saint Valentin, je suis passée au travers des pizzas, camemberts et autres macarons en forme de cœur (je précise que c'est une figure de style). Lorsque les épilateurs et la lingerie comestible de la Journée de la Femme ont disparu des rayons, je me suis interrogée : est-ce parce que ces produits ont bel et bien été vendus ? Pour la Saint Patrick, j'ai survécu à la Bière de Mars aromatisée la banane ou au bacon. Il faut dire que je n'aime pas la bière, ça aide. Là encore j'étais perplexe. Les producteurs de Beaujolais Nouveau se seraient-ils lancés dans la bière ? Et encore, en novembre, le Beaujolais aura-t-il des a

148. Suppression de post

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Ça commence bien, j'allume l'ordi, à peine je consulte ma boite mail que je me fais engueuler par Facebook. Entre une invitation au dépistage colorectal et une proposition de devis pour des panneaux solaires, je trouve un mail de ce cher Monsieur Zuckerbeg qui me remonte les bretelles : " Stéphanie, voilà un mois que vous n'avez rien posté. " Non mais oh ! D'abord, c'est quoi ce ton ? Un " Bonjour ", un petit " Comment allez-vous, Stéphanie ? ", c'est trop demander peut-être ? Sa maman ne lui a visiblement pas appris la politesse à Marko. C'est pas pour dire, mais au dépistage colorectal ils sont un peu plus civilisés. Qu'est-ce que c'est que ces manières ? Je poste si je veux et il se trouve qu'en ce moment, je ne veux pas. Non, ce n'est pas encore une histoire de consentement. Enfin si... Enfin non ! C'est simplement qu'en ce moment, je n'éprouve pas le besoin irrépressible de partager des photos ou

147. C'est pas le Pérou

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Jusqu'à encore pas si longtemps, je n'avais jamais entendu parler de Pedro Castillo. Vous me direz, je ne m'en portais pas plus mal : aucun panaris, aucun abcès dentaire, rien. Et puis figurez-vous qu'entre deux cuites, des copains me disent : tiens, si on allait au Pérou ? Moi, je ne suis pas contrariante. J'aime bien faire plaisir. Surtout après quelques Jamaican Mule bien frais. Ni une, ni deux, en moins de temps qu'il n'en faut pour taper le code de ma carte bleue, me voilà avec un aller-retour pour Lima, des réservations en pagaille, un Guide du Routard tout neuf et les Carnets du Pérou de Fab Caro, histoire de me mettre en condition et puis de rigoler un peu. Je ne saurais que trop vous recommander ces Carnets, même  surtout si vous n'avez aucun projet d'aller découvrir Arequipa. Mais revenons à nos lamas. Le départ était prévu quatre mois plus tard en janvier donc. Pour célébrer mes cinquante ans, le Machu Picchu, comme décor, il y avait pire

146. Retour de flemme

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Et voilà, l'avion s'est posé sur la piste. Quelques rares passagers applaudissent, la plupart préfèrent  rallumer leurs portables et comme je les imite, Sosh en rajoute une couche et me rappelle qu'il est l'heure de revenir sur terre. Pas de doute, ma parenthèse islandaise est bel et bien terminée. Pour autant, contrairement aux autres passagers du vol TO4409 en provenance de Keflavik, je ne me dépêche pas  de récupérer mes affaires. Encore moins de quitter l'avion. Je ne peux pourtant pas rester là toute la nuit à regarder à travers le hublot, la pluie tomber sur le tarmac et sur ce pauvre agent de piste d'Orly ! A contrecœur, je me décide donc à me lever. Je remonte l'allée centrale, salue le steward qui s'en tamponne royal, et emprunte la passerelle vitrée qui rejoint l'aéroport.  Sur le carrousel numéro 2 de la zone de retrait des bagages, mon sac à dos se fait attendre. Peut-être que mes chaussettes sales et ma trousse de toilette se sont fait l

145. Pas de panique, c'est la police !

Ce n'est pas que je m'ennuie mais je commence à trouver ça long... Il faut dire que côté ambiance, le commissariat du vingtième, ce n'est pas exactement le Pachacumba.  Je dois cependant reconnaître que le personnel d'accueil est tout aussi aimable. C'est bien simple, j'ai cru que le brigadier planté à l'entrée allait me refuser l'entrée. Peut-être que ma tenue n'est pas adaptée aux critères de l'établissement ? Ou bien que je ne suis pas inscrite sur la liste des invités ? Je suis à deux doigts de glisser un billet de dix euros dans la main de Schwarzenegger quand il se décide finalement à me laisser entrer... Toute heureuse, je pénètre enfin dans le hall d'accueil, mais le décor et la playlist sont assez décevants. Je me dirige néanmoins d'un pas assuré vers le comptoir où je me retiens de justesse de commander un Mojito au policier de garde.  Derrière la paroi de plexiglas, ce charmant petit poulet a les cheveux d'un roux flamboyan

144. See you Nesquik !

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Un grand cri de joie. Voilà comment je suis accueillie après cinq semaines. Allez, je l'avoue, ces petits filous m'ont manqué et leurs sourires me donnent la chair de poule. Je pousse la porte vitrée de la cour de récréation et aussitôt, vingt-huit diablotins surexcités me sautent dessus. Je ne peux plus bouger. Chacun tire  sur ma robe avec ses petites mains poisseuses : " Hello Stéphanie ! Hello Stéphanie ! " Et lorsque, selon le rituel établi en classe, je demande " How are you ? " , un brouhaha s'élève dans la cour : " Me, I am happy ! I am hot ! I am hungry ! I am so so ! " Soudain, Zora lève sa petite menotte. " Stéphanie, comment on dit j'ai peur ? "  Je lui réponds et Zora répète : " I am scared. " avant d'ajouter : " Tu me souffleras si je sais plus mon texte ? " Je promets.  Dans une heure trente aura lieu  The Fairy Marathon le spectacle en anglais que nous avons répété cette année avec les CE2-

143. Histoire d'eau

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Toute la pluie tombe sur moi, la da di, la di la la .... Enfin toute... j'exagère un peu. D'ailleurs, ce n'est pas exactement de la pluie. Et puis, elle ne tombe pas exactement sur moi. Très précisément, il s'agit d'une fuite qui inonde ma cuisine. C'est beaucoup moins poétique. Et beaucoup moins musical. Alors, pour garder le moral, je fredonne avec flegme et élégance (et Sacha Distel ) La da di, la di la la ... Mais le flegme et l’élégance, ça a ses limites. Surtout lorsqu'un troisième dégât des eaux vient sinistrer mon plafond . Je sais bien qu'après la pluie vient le beau teeeemps ... Tu parles! Moi, ce que je sais surtout, c'est qu'après la pluie viennent les taches, les cloques, les craquelures et que je vais encore devoir poireauter des mois pour tout remettre à neuf. Je me demande d'ailleurs si à défaut du ciel, le plafond ne va pas finir par me tomber sur la tête un de ces jours ? La da di, la di la la .... Bon, le flegme et l'

142. Fort potentiel, à ne pas manquer

Au bout du compte, je me demande ce que Stéphane Plaza penserait de toute cette histoire ? Une chose est sûre, Mr de V. ne remportera jamais le titre de Meilleur Agent Immobilier de la Semaine de Chasseurs d'Appart. Oui, je connais Chasseurs d'appart , figurez-vous. Tout comme Affaires Conclues , Bienvenue au Camping   et Les Anges fêtent la Saint Patrick ! J'ai beau ne pas avoir de télévision, ça ne m'empêche pas d'avoir un minimum de culture télévisuelle. Enfin culture... Je ne suis pas certaine que le terme soit vraiment approprié. Toujours est-il qu'il est difficile d'échapper au petit écran, le moindre  bistro est désormais équipé d'écran sinon petit du moins plat (grâce à l'allocation de rentrée scolaire ?) et les patrons dudit bistro sont rarement fans de Claude Sautet ou des documentaires d'Arte.  Bref, je m'interroge. Stéphane Plaza aurait-il pu m'éviter tous ces déboires immobiliers ? Très certainement.  Il y a vingt mois, s

141. Conte de caisse

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Mais au secours ! Ce monde partirait-il à vau-l'eau ? Plus de saisons, plus de jeunesse, plus de Tigre de Java ni de chauve-souris à longues oreilles (beurk), plus de cigarettes en chocolat  ni de cabines téléphoniques ! Tout fout le camp, moi je vous le dis.  Pardonnez-moi cette introduction aux accents réactionnaires ou collapsologistes (iques ?) alarmistes (je vous laisse juge). Ne paniquez surtout pas, je ne viens pas, aujourd'hui, vous entretenir de politique. Les professionnels de cette discipline sauront, hélas, mieux vous divertir que moi. Non, figurez-vous que je sors tout bonnement du supermarché. Enfin super, tout est relatif... Du Monoprix en l’occurrence. Je comprends que vous soyez surpris. La banalité de cette activité concorde mal avec l'image de femme insaisissable, de nymphe des temps modernes que sans aucun doute, vous vous faites de moi depuis que vous lisez ce blog. Néanmoins, au risque de provoquer quelques désillusions, je confesse ici que je suis un

140. La positive attitude

Cher Monsieur Bastien Angermüller,    Vous m'avez officiellement délivré mon certificat de positivité au Covid, je ne vous remercie pas. Je n'aurais jamais cru qu'un jour, je regretterais autant de réussir un examen. Je ne remercie pas non plus le Secret Santa qui m'a refilé ce joli cadeau de Noël que je ne peux ni rendre, ni échanger, ni revendre sur Le bon Coin vu que tout le monde l'a déjà. Grâce à vous deux, cette année se terminera pour moi encore plus mal qu'elle n'avait commencé ce que, en toute honnêteté, je n'aurais pas cru possible. Quand les premiers maux de gorge se sont manifestés, j'ai pensé que j'avais peut-être avalé un ou deux coquillages avariés le soir du réveillon. J'ai rapidement écarté cette hypothèse, je n'ai pas pour habitude de manger les crustacés avec leur coquille, encore moins quand il s'agit d'oursins. C'est entre ma septième et ma huitième sieste que les courbatures m'ont alertée. Certes,

137. Goût de chiottes

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  Alors ? Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas lus ? Comment ça va ? Excusez-moi, je coule un peu sur le clavier, je reviens de mon footing. Enfin de mon jogging. Non ! Pardon ! Mon running. Bon,  inutile d'en faire tout un far au pruneaux : je suis allée courir, c'est tout. C'est dingue, toutes les décennies, il faut qu'on change de mot pour désigner le même truc ! C'est pour vendre plus de baskets, c'est ça ? Attendez... Deux secondes, faut que j'aille faire pipi, je reviens. Aaaah... Me revoilà. Au fait, puisqu'on en parle, j'en profite pour soulever un point sensible. Cette histoire de Pass Sanitaires, là. Vous en pensez quoi ? J'avoue que je ne comprends pas très bien pourquoi tout le monde s'excite. Ça devrait faire l'unanimité, non ? Franchement, je ne sais pas comment c'est par chez vous, mais à Paris, trouver un endroit pour faire pipi ça relève parfois du parcours du combattant. Alors si y a moyen de so

136. Retour à l'Essentiel

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La porte résiste. Sans doute qu'elle hésite un peu avant de nous accueillir, c'est vrai qu'elle a perdu l'habitude de recevoir du monde depuis un an... A force d’insister, elle finit pourtant par se laisser convaincre et cède devant notre impatience et nos masques. Aussitôt, une odeur familière et rassurante me submerge, savant mélange de sueur, de bois, de poussière, de marc de café froid et d'un reste de chaleur de projecteur éteint... Ça sent aussi un peu les produits d'entretien. A moins que ce ne soit le gel hydroalcoolique. Quoique pas très grande, je me fais toute petite pendant que mes camarades investissent les lieux - une fois n'est pas coutume. Dans la pénombre du couloir, je ferme les yeux. J'éprouve le besoin étrange de saisir la moindre particule de ce parfum unique. J'ôte mon masque chirurgical - entre négatifs, on a le droit ! - j'inspire profondément, je bloque ma respiration et à défaut de celle du Covid-19, voilà soudain que je