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153. Comédie club

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Je veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur.  Alceste, Acte I, Scène 1 Il y a une vingtaine d'années, alors que j'étais sur les bancs ou plutôt le plateau de mon école de théâtre, Le Misanthrope faisait résolument partie du top trois des scènes présentées par mes camarades. Quai Ouest  et  Andromaque complétaient ce trio dramatique à tous points de vue ! Sans avoir jamais travaillé aucune de ces œuvres, je peux aujourd'hui encore citer certains passages par cœur  rien que pour avoir assisté aux présentations de mes camarades. Pour ma part, j'étais élève dans la classe de Madame Françoise Seigner de la Comédie Française. Ce n'était pas franchement une rigolote et j'étais très impressionnée. Pour ma première scène, j'avais eu la folle idée d'incarner la rebelle Antigone de Anouilh. Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c'est tou

144. See you Nesquik !

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Un grand cri de joie. Voilà comment je suis accueillie après cinq semaines. Allez, je l'avoue, ces petits filous m'ont manqué et leurs sourires me donnent la chair de poule. Je pousse la porte vitrée de la cour de récréation et aussitôt, vingt-huit diablotins surexcités me sautent dessus. Je ne peux plus bouger. Chacun tire  sur ma robe avec ses petites mains poisseuses : " Hello Stéphanie ! Hello Stéphanie ! " Et lorsque, selon le rituel établi en classe, je demande " How are you ? " , un brouhaha s'élève dans la cour : " Me, I am happy ! I am hot ! I am hungry ! I am so so ! " Soudain, Zora lève sa petite menotte. " Stéphanie, comment on dit j'ai peur ? "  Je lui réponds et Zora répète : " I am scared. " avant d'ajouter : " Tu me souffleras si je sais plus mon texte ? " Je promets.  Dans une heure trente aura lieu  The Fairy Marathon le spectacle en anglais que nous avons répété cette année avec les CE2-

136. Retour à l'Essentiel

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La porte résiste. Sans doute qu'elle hésite un peu avant de nous accueillir, c'est vrai qu'elle a perdu l'habitude de recevoir du monde depuis un an... A force d’insister, elle finit pourtant par se laisser convaincre et cède devant notre impatience et nos masques. Aussitôt, une odeur familière et rassurante me submerge, savant mélange de sueur, de bois, de poussière, de marc de café froid et d'un reste de chaleur de projecteur éteint... Ça sent aussi un peu les produits d'entretien. A moins que ce ne soit le gel hydroalcoolique. Quoique pas très grande, je me fais toute petite pendant que mes camarades investissent les lieux - une fois n'est pas coutume. Dans la pénombre du couloir, je ferme les yeux. J'éprouve le besoin étrange de saisir la moindre particule de ce parfum unique. J'ôte mon masque chirurgical - entre négatifs, on a le droit ! - j'inspire profondément, je bloque ma respiration et à défaut de celle du Covid-19, voilà soudain que je

109. Sur le pont !

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Me voici une fois de plus en direct du Festival d'Avignon. Les immeubles sont à nouveau recouverts d'affiches colorées, les rues sont jonchées de flyers et les avignonnais râlent. A midi, les terrasses des restaurants sont bondées et on trouve des menus pour toutes les bouches de 12 à 30€. A toutes les tables les festivaliers hésitent entre le tartare de tomate et le saumon mozzarelle tout en explorant consciencieusement le kilo de spectacles que leur a remis la Maison du Off en échange de leur Carte du Festival (14 €). Grâce aux (malgré les ?) parades qui se succèdent plus ou moins bruyamment, ils cherchent leur bonheur culturel Suite Française  au Balcon (15€) ou Elle est folle mais on la soigne au Laurette Théâtre (15€) ? Difficile en effet de s'y retrouver entre 1538 spectacles, quand le meilleur et le pire du théâtre et désormais du théâtre musical, du clown, du jeune public, de la marionnette, de la chanson, des humoristes, et même des mentalistes musicaux (!) s

99. Festival estival !

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Bon d'accord je vous ai un peu laissé tombés. Mais j'ai une vie aussi. Ou plutôt une laaaaïfe comme le disent fort à propos (et fort théâtralement!) mes petits élèves anglophones. Si vous croyez que c'est easyyyy de décrocher, de prendre le temps d'un blog, juste comme ça, parce que l'envie m'en prend. Eh bien non. C'est très compliqué. Ça demande de l’organisation, de la planification; de l'inspiration même! Et puis, j'ai des obligations. Jouer les cigales, quoiqu'en pense Monsieur De la Fontaine, c'est du boulot. A moins de vous mitonner une lazagne entre trois et cinq du mat', je ne vois pas comment j'aurais pu vous poster quoique ce soit depuis le mois de juin. Alors inutile de me faire tout un flan aux œufs. D'autant que ces jours-ci, les œufs, vous feriez mieux de faire attention (sans pour autant virer vegan, ce serait excessif et fort peu convivial, surtout lors d'un barbecue entre amis, cf post 97 ) !  Si je suis

94. Ca déchire grave!

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En tout cas, mes petits élèves de  CE2 pourront dire qu'ils auront eu cette année une prof de théâtre qui déchire. Au sens propre. Qu'on ne vienne pas dire après ça que l'enseignement n'est pas un métier dangereux. Toutefois, que chacun se rassure (ou pas?) il ne s'agit pas d'un acte terroriste, aucun troll hyperactif ne m'ayant poignardée avec ses ciseaux à bout rond au nom de Constantin Stanislavski ou de Lee Strasberg et mon pronostic vital n'étant pas engagé. Simplement, j'ai mis - sans même m'en rendre compte - un peu trop d'ardeur à la tâche et le muscle de mon mollet que j'ai pourtant fort à défaut d'être fort beau n'a pas résisté : il s'est tout simplement déchiré, tel la feuille de papier Clairefontaine 80g (toucher satin) subitement coincée dans les rouages mystérieux de l'imprimante, sur laquelle on s'acharne inutilement, qui finit par se rompre tout aussi subitement et se retrouve en lambeaux (toucher con

90. Ça Pommerat!

C'est drôle le théâtre. Ou pas d'ailleurs. C'est beau aussi. Enfin c'est pareil, pas toujours. Pour le savoir... il faut y aller! Se bouger. Faire un effort. Ça se mérite le théâtre. C'est pas comme la télé quand tu t'affales, fatigué et que t'appuies sur un bouton, non. D'ailleurs si t'es fatigué souvent, tu passes à côté. Et puis c'est rare les théâtres où tu peux t'affaler en jogging avec tes chaussettes trouées. C'est pas plus mal remarque. Tu te moquerais si je te disais que je regrette le temps où les gens  s'habillaient pour y aller, au théâtre? Aux  Restos du Cœur  où je continue d'animer mes joyeuses séances de cinoche, on propose parfois des places de théâtre aux bénéficiaires. Je suis souvent étonnée de voir qu'ils se sont mis en frais pour l'occasion : l'une s'est maquillée, l'autre a troqué le sweater pour un veston. C'est comme dans Zola. Ils admirent les dorures du hall, le tapis rouge, le