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117. Festifolle

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Aaaaaaaaaaah ! Mais, qu'est-ce qui m'a pris ? A force de m'entendre répéter que je suis folle, j'ai dû finir par le devenir, c'est pas possible ! A moins qu'à force de voyager, mon subconscient ne m'ait trouvée un peu trop décontractée ? Le temps lui a sans doute semblé un peu trop long et mes angoisses parisiennes (à l'instar de ma silhouette !) bien amaigries. Il s'est dit qu'après tous ces décalages horaires, il était temps de remettre les pendules à l'heure. Il a donc convoqué mon Ça, mon Moi, mon Surmoi, Œdipe et Peter Pan pour un grand brainstorming et tous ensemble, ils ont conclu que ce qu'il me fallait, c'était un bon coup de pression, bien solide et bien durable, histoire que je retrouve le stress que j'avais égaré quelque part entre Bogota et Tel Aviv. Bref, nous étions tranquilles avec Florence en terrasse du Bureau à Dieulefit, quand entre le Spritz et les olives, nous avons eu un éclair de génie : "Si on créa

116. Super Mamie

Elle est toute petite, toute fragile, elle a l'air perdue dans ce fauteuil roulant trop grand pour elle. Son visage s'éclaire d'un grand sourire quand je la rejoins et je pourrais presque croire qu'elle m'a reconnue. Je lui rends son sourire au centuple et colle deux baisers sonores sur la fine peau de ses joues. Elle rit, m'examine un instant et son regard se perd tandis qu'elle cherche mon prénom. "Stéphanie, Mamita. Je suis Stéphanie." Quoique vaste et passionnant, je ne m'étends pas sur le sujet. Elle a déjà oublié mon prénom. Elle oubliera jusqu'à ma visite aussitôt que je serai partie. Je m'en fiche. Elle peut bien m'appeler Ava ou Mimou, si ça lui fait plaisir. Pour elle, je veux bien être Esther, Desdémone ou la Reine de Saba. N'importe qui, plutôt que de n'être personne. A travers la fenêtre, les rayons du soleil tentent vainement d'apporter un peu de chaleur aux murs gris de la salle commune. Autour des tabl

115. Les frites, c'est chic!

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D'abord.... D'abord y a la pluie... Celle qui te fouette le nez...  Qui tombe sans s'arrêter... Des petites gouttes glacées, probablement frustrées d'avoir été recalées au casting des flocons de neige, et qui se vengent en te postillonnant sans relâche au visage. Bienvenue à Bruxelles, pfft! Charmant accueil... Bruxelles, du néerlandais Broek -Marais et Sali- Habitation d'une seule pièce. Ça n'est pas que je sois particulièrement calée en néerlandais, mais  après avoir fait pipi ( plassen ), je sirote mon café au Texaco de la N5 tout en feuilletant le Guide de conversation néerlandais - Les phrases les plus utiles d'après Andrey Taranov disponible pour 8€ seulement. Certes, nous sommes encore à 150 kilomètres plus ou moins de l'autre pays du fromage mais c'était ça ou bien Réfléchissez et devenez riche de Napoléon Hill et d'une part les émanations d'éthanol ne m'ont jamais incitée à la réflexion, d'autre part, à quelques kilomètres

114. Hotte mail

Cher Père Noël, J'apprends que tu t'es mis au numérique et qu'à présent on peut t'envoyer des courriels. Sans doute ta boîte postale te coûtait-elle trop cher. A moins qu'en Laponie aussi, les sapins ne soient victimes de déforestation. Ou tu es peut-être tout simplement passé chez Sosh? Bref, ce soir c'est Noël et tu dois être en pleins préparatifs pour ta tournée (à ton âge, maintenant que tu t'es mis à Internet, pourquoi ne fais-tu pas livrer tes paquets par Amazon?).  Quant à moi - après avoir liké ta page Facebook , suivi ton compte Insta et followé (si on dit followé!) ton compte Twitter - je t'écris ces quelques lignes, à l'ancienne. Je ne sais pas si tu les liras, c'est sans doute un peu tard, mais comme mes cadeaux, je fais les choses à la dernière minute.  Alors dis moi? Comment vas-tu Père Noël? Depuis toutes ces années? Mais attends... j'oublie le protocole!  Je m'appelle Stéphanie, j'ai 45 ans (ça fait un bail

113. Décalage immédiat

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Le Guide du Routard décrit Villa de Leyva comme "[...] l'une des villes les plus touristiques de Colombie, un détour à ne pas manquer." et comme je n'aime pas manquer, ce matin,  je m'empresse de prendre le Transmileno pour rejoindre le Terminal del Norte - #verdaderacolombiana - et emprunter la navette qui me fera parcourir les 160km qui séparent Bogota de ce "joyau colonial". Le car part pile à l'heure colombienne, soit cinquante minutes après l'horaire annoncé mais ici, on est philosophe (ou patient?) et personne  ne se plaint. Sans doute la bonne humeur du chauffeur qui reprend gaiment les standards de la salsa colombienne que diffuse la radio est-elle contagieuse. Au fil de la route, sans aucune logique, des voyageurs montent et descendent au beau milieu de nulle part. Parfois même, le chauffeur se contente de ralentir porte ouverte pour accueillir un passager et sa poule (que personne ne s'offense, il s'agit bien d'une volaill